Poèmes

NAISSANCE

Ethiopiques numéro 11

revue socialiste

de culture négro-africaine

juillet 1977

La souffrance s’est annoncée dans les gerçures de la terre

Ne serait-elle pas promesse de naissance

Mais à la surdité commune s’essouffle le cri revendiquant l’apprêt des langes Immaculés

A la croisée des verts chemins est crucifiée la maternité

L’allégresse refluée au bord du ravissement des lèvres

Et la chandelle du chant soufflée

Pour voir de la crypte où l’homme s’égare

Sourdre ses lamentations

De sa main tendue dont il est fait un crachoir est contenue toute haine

Qu’elle ne se déverse par le geste d’inclination

Voici témoins

Nous qui avons déjà vidé une pleine haleine

Nous qui désertons l’abord des fontaines taries

Nous que l’ennui ronge au pied des idoles

Pour dérouter l’attente sans échéance

Pour rompre les chaînes de l’espace

Tu proféras le nom du dieu à son apparition

Ô toi ange de la Visitation

Un mot de passe à notre méconnaissance

Afin qu’il soit dit que sa vie ne fut pas un rêve

Que c’était un jour comme les autres

Où le fruit tombe de la branche

Où le bourgeon se répand en gerbes

Que nous est-il donné que nous n’en avions déjà payé le prix

Lui qui transmue sa flamme en une lampe éternelle

Apaise l’incandescence du désir.

De sa force intangible abaisse le bras de fer

Ramène l’élément à sa ronde originelle

Il connaîtra l’effervescence dans la parcimonie du sang

Celui qui jette le voile sur l’illuminé se doit d’être entouré d’ombres

Celui qui détourne de soi son regard ne peut que voir de travers

Or voici qu’arrive par vagues de migrations

Comme des oiseaux blancs volant à ras de mer

la mutation éclose de la fosse commune des sans sépultures.

Toubab Dyalaw – Janvier 1977

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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