Parmi les buts de la Fondation, figurent la « sauvegarde et l’enrichissement du patrimoine culturel africain, qui doit être favorisé ; le développement de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Culture, celle-ci s’étendant aux domaines de la littérature, de l’art et des sciences humaines ».
La Fondation, en plus des œuvres du Parrain, doit favoriser la connaissance des écrits d’autres personnalités africaines marquantes, concepteurs d’idées novatrices, voire de systèmes de pensée, qui projettent une lumière sur le présent et le devenir de l’Afrique, en tant qu’actrice dans la marche du monde. Rappelons-le, il s’agit, dans une démarche cumulative, de construire un Corps d’idées qui articule les visions et se donne comme un patrimoine d’acquis sur lesquels on peut bâtir pour le futur. Cependant, le manque de synthèses sur les nombreuses recherches menées en Afrique, donne l’impression qu’on se trouve en face de monologues juxtaposés.
Ce Corps d’idées pourrait constituer le sous-bassement, ou l’accompagnement des organes d’intégration, véritables cercles concentriques, comme le Parrain lui-même le proposait (UEMOA, CEDEAO…).D’autre part, on ancrerait dans nos mémoires le patrimoine intellectuel établi par les fils du continent – plus particulièrement de l’Afrique subsaharienne – et on ferait de Dakar, le lieu d’expression audible et visible d’une pensée à la conquête de l’Afrique, de sa diaspora et du monde. Cette démarche permettrait également de confronter nos visions et projections désenclavées, avec celles d’autres parties du même monde globalisé. On rejoindrait en même temps une des idées fortes que le Parrain répétait à l’envi : « Il nous faut penser par nous-mêmes et pour nous mêmes ».
Cycle de conférences en Afrique subsaharienne
Les activités à mener peuvent revêtir la forme de conférences, sur des thèmes d’actualité, à organiser dans des universités africaines. La conférence inaugurale annuelle de la Fondation, tout en se situant au niveau national, représente une donnée de ce niveau interafricain, du fait de l’origine extérieure du conférencier.
Dans un mouvement inverse, les actions à mener pourraient concerner en priorité des intellectuels sénégalais d’envergure internationale, qui partiraient pour un cycle de conférences dans les pays de la sous-région (d’Abidjan à Yaoundé ou au-delà, en passant par Bamako, Ouagadougou, Cotonou, Niamey).
Ayant soumis une telle démarche à l’Agence universitaire de la Francophonie AUF, nos interlocuteurs l’ont trouvée intéressante, mais ont suggéré de faire appel aux nouvelles technologies à travers une visioconférence, par exemple à partir d’Abidjan.
Promotion du livre et de la lecture par le vecteur radiophonique
Il s’agit d’un projet que nous avons déjà formulé et soumis à la Délégation Générale pour l’organisation du XVe Sommet de la Francophonie, suite aux contacts noués lors du colloque sur le centenaire d’Aimé Césaire : « Cahier d’un retour au pays ancestral » – du 19 au 23 mars 2013 – avec le Délégué Général, M. Jacques Habib Sy. A partir des données sur le livre et sur les maisons paternelles Senghor à Joal et à Djilor deux fiches de projet ont été soumises aux autorités du pays et à Mme Benguigui, ministre français de la Francophonie, lors d’un séjour en mai dernier à Dakar. Les deux fiches ayant été retenues, un document de projet a été transmis, le 15 juin dernier à la Délégation Générale, pour qu’elle le soumette à des bailleurs par le biais du ministère français de la Francophonie.
Résumé du projet
« Le contexte actuel de l’Afrique est marqué par un foisonnement de radios de proximité, émettant en Modulation de Fréquence, avec un très grand confort d’écoute. Le contexte est marqué également par une production écrite considérable dans le monde, et même si l’édition est encore relativement timide dans le continent, l’Afrique compte une production écrite cumulée importante. Par ailleurs, cette présence de l’écrit est renforcée par le multimédia, car l’écrit y occupe une place de choix.
Face à une pratique insuffisante de la lecture des Africains – opinion couramment admise – l’offre de l’infrastructure radiophonique qui s’accorde à une présence encore dominante de l’oralité est une opportunité à saisir pour étendre la connaissance du livre et la pratique de la lecture. C’est ce que vise le projet « Promotion du livre et de la lecture par le vecteur radiophonique ».
Le projet concerne huit radios situées dans huit capitales de l’Afrique de l’Ouest : Accra au Ghana, Bamako au Mali, Banjul en Gambie, Conakry en république de Guinée, Cotonou au Bénin, Dakar, au Sénégal, Niamey au Niger et Ouagadougou au Burkina Faso.
Il s’agit, sur une base partenariale, de passer des contrats avec des radios situées dans ces villes et répondant à des critères définis, de réaliser, produire, et diffuser une émission hebdomadaire de 25 minutes, faisant la promotion du livre et de la lecture, avec l’analyse d’une publication ou la participation de l’un des maillons de la chaîne du livre, du concepteur qu’est l’auteur jusqu’au médiathécaire qui en assure la diffusion non commerciale.
Le projet permettra ainsi d’inscrire le livre et la lecture sur les ondes des radios et d’en favoriser la diffusion, en tant qu’outils de développement. Durant les deux années qu’il doit durer, le projet permettra de diffuser plus de 800 émissions dans les huit capitales de la région Afrique de l’Ouest, de les archiver au sein des radios et dans la coordination du projet, et de mener de nombreuses activités d’animation, de renforcer les objectifs de la Francophonie – entre autres la promotion de la langue française, de la diversité culturelle et linguistique, la promotion de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits humains, l’éducation et formation et le développement durable.
Objectif général du projet
Par le moyen des radios partenaires, le projet vise à contribuer à l’information et à l’éducation des publics constitués de leurs auditoires – et de tous autres via l’Internet -, par le moyen d’une analyse et d’une diffusion des contenus des ouvrages présentés et, partant, à favoriser la promotion du livre et de la lecture, à en élargir les espaces de diffusion, ainsi que les publics qui y ont recours en tant qu’outil de développement.
Objectifs spécifiques
a/ Former huit journalistes aux techniques d’analyse et de promotion du livre et de la lecture ; et huit médiathécaires, à la conception, à la réalisation et à la production d’émissions radiophoniques, en vue de leur diffusion régulière sur les ondes ;
b/ Produire et diffuser huit émissions radiophoniques hebdomadaires dans huit pays africains, pendant deux ans, soit au total 8 émissions x 52 semaines x 2 ans = 832 émissions ;
c/ Assurer l’archivage des émissions réalisées sur des supports adaptés ou dans des mémoires informatisées au sein de chaque radio, et envoyer une copie de chaque émission à la Coordination générale du projet – la Fondation Léopold Sédar Senghor – aux fins de son archivage numérisé et engager éventuellement des opérations d’échange avec d’autres radios intéressées, non impliquées dans le projet
d/ Réaliser un film à vocation pédagogique, faisant la promotion du livre et de la lecture, en couvrant certaines séquences de l’exécution du projet, et en donnant la parole à des personnalités de choix, et diffuser ce film dans les télévisions des pays du projet et d’autres pays sur demande ;
e /Créer et entretenir un site Internet où les meilleurs émissions du projet pourront être écoutées et téléchargées ;
f/ Favoriser la connaissance et la circulation du livre en langue française dans les pays du projet et au-delà dans les espaces couverts par les radios partenaires, auprès de publics divers par des séances mensuelles d’écoute et d’analyse d’émissions choisies au siège de la Fondation Léopold Sédar Senghor, et par des séances trimestrielles dans les autres pays, et par les visites du site Internet.
Une fenêtre restera ouverte pour les livres en langues locales, dans l’esprit du dialogue entre le français et les langues partenaires.