PAUL WILHEMS ET ALBAKAYE OUSMANE KOUNTA : PRESENTATION DE DEUX POETES
Ethiopiques n°48-49
revue trimestrielle
de culture négro-africaine
Hommage à Léopold Sédar Senghor
Spécial les métiers du livres
1e et 2e trimestre 1988
– volume 5 n°1-2
L’un est noir l’autre est blanc. L’un est un homme mûr, serein, sensible, l’autre est un homme jeune, sensible et anxieux. L’un vit l’Afrique concrète, difficile, quotidienne mais pleine d’espérance ; l’autre rêve l’Afrique à travers le discours de ses parents coloniaux sans illusion.
La rencontre, l’Africain d’hier la vit aujourd’hui sous forme de solution technique à ses problèmes agricole, à l’appauvrissement du sol et à l’avarice du ciel.
La rencontre, le jeune Européen d’aujourd’hui l’imagine comme elle fut hier, fondée sur un malentendu, sur une méconnaissance. Il la revit à son tour, un remords, comme une angoisse. Afrique perdue à tout jamais pour l’enfant blanc qui y est né trop tard et n’en a vécu que l’instant de rupture, dans le départ définitif de sa famille. Nostalgie. Questionnement sans fin d’une histoire dont il cherche le sens.
Peut-être que la réponse se trouve dans le poème du sage Sonrhaï Kounta, que Paul ne connaît pas… C’est pourquoi nous avons proposé à Ethiopiques de publier ces deux poèmes côte à côte.