FILLE-ILE
Ethiopiques n°86.
Littérature, philosophie et art
Demain l’Afrique : penser le devenir africain
1er semestre 2011
FILLE-ILE [1]
Tu es cette île
aux crépuscules idylliques
quand l’élégance des filles de Maam Kumba Bang
du banc céleste
chasse
l’astre qui tout le jour parade
comme hier les Signares
babillant sur les balcons de Sindoni
Tu es cette île
douce comme une femme au corps d’eau
qui embaume jusqu’à Diamageune
où s’exhale le souvenir d’encens de Linguère
dilatant les narines
et jusqu’à Guet Ndar
où sous la bruine
fleurit ta bouche
interdite à la langue des barbares
Ton nom rallume le faste des foyers du Cayor
aussi la mémoire glorieuse des cavaliers du refus
vaincus par le canon
l’honneur sauf
Tu es cette île
au visage épanoui de fanal
aux paumes de présents parfumés
au regard qui aimante le futur
je t’arpente de Pointe Sud au Quai des Arts
A la Louisiane qui trempe les pieds dans le flot
m’accueille l’étreinte fraternelle de Marcel
quand le trot de mon cœur
devient l’écho de mes pas sur le Pont Faidherbe
Tu es cette île
qui hésite entre le fleuve et la mer
entre le passé et l’avenir
Si ton cœur comme elle balance
ouvre ta porte à mon poème
qui dit combien je t’aime.
[1] Dans le recueil de poésie, ce poème est sans titre (note de l’auteur).