Culture et Civilisations

LES SYSTEMES DE DIVINATION EN AFRIQUE NOIRE

Ethiopiques n°15

Revue socialiste

de culture négro-africaine 1978

 

Le propre de l’homme, c’est aussi de pénétrer son avenir, de prévoir le futur, de savoir de quoi il retourne de se projeter hors du présent. Cette volonté de se libérer de la prison qu’est le train-train quotidien demeure aussi vieille que le monde. C’est sans doute cette curiosité, une des caractéristiques fondamentales de l’espèce humaine qui reste à l’origine de la science, celle-ci se définissant comme un ensemble de connaissances véritables, obtenues soit par l’observation, soit par expérience permettant de prévoir afin de pouvoir. Mais le savoir ne s’obtient pas uniquement par la méthode expérimentale qui a prévalu, dans les pays techniquement plus avancés, depuis plusieurs siècles si bien qu’un des principes les plus admis veut qu’il n’y ait de science que du vérifiable. Il existe depuis l’Antiquité la plus reculée des sortes de sciences reposant sur des bases axiomatiques, c’est-à-dire sinon irréductibles du moins difficiles à soumettre à la méthode positive de la vérification expérimentale. Les vérités religieuses sont de celles-là parce que fondées sur une foi nécessairement admise mais hors de discussion, loin du champ d’action de la raison discursive. D’autres « sciences », celles qualifiées de divinatoires échappent aussi à la rigueur de la méthode expérimentale chère à Claude Bernard. Pourtant quoique fondées sur des « raisons » qui déconcertent et qui continuent à défier les principes rationnels d’un Aristote ou d’un Descartes ou d’un Kant ou d’un Marx, « ces sciences » ont toujours influencé la conduite des hommes, leurs institutions et le destin des peuples. Elles relèvent plus ou moins de la magie ou de la mystique ou de la pure superstition rapprochant l’homme de l’état d’enfance, donc de l’innocence, de la crédulité et souvent de la naïveté.

L’astrologie depuis les chananéens et les babyloniens, les oracles de la Pythie ou de Delphes en Grèce, le tirage au sort avec des flèches chez les Arabes d’avant l’Islam (darbeel-qurca), la nunuismancie au moyen de pièces de monnaie jetées dans une fontaine au Moyen Age européen, l’horoscope chez les modernes et bien d’autres modes de divination chez d’autres et dans d’autres époques tirent leur justification de connaissances malaisément vérifiables. Les peuples de l’Afrique noire ont eux imaginé ou emprunté des systèmes de divination multiples. Le présent article tâche d’examiner, dans leurs généralités, ces modes de connaissance de l’avenir par référence au Sénégal. Nous examinons d’abord ceux qui lui sont spécifiques et ensuite les systèmes divinatoires empruntés à d’autres peuples.

 

La Divination par les cauris ou « tanis »

Les cauris ou cypria monneta, sont de petits coquillages importés des îles Maldives dans l’Océan indien. Les cauris se prêtaient à plusieurs usages : ils constituaient la monnaie en Afrique de l’Ouest notamment à l’époque des grands empires du Ghana, du Mali et du Songhaï.

Une certaine valeur religieuse amenait les prêtres animistes à confectionner des costumes [1] en expose quelques échantillons entièrement ou en partie faits de cauris que revêtaient leurs porteurs de masques dans les manifestations cérémonielles dans les bois sacrés, principales écoles de l’éducation traditionnelle. Des objets à caractère magique ou cultuel, cornes, gris-gris, fétiches étaient sertis de cauris chez le guérisseur ou le sorcier.

Ces costumes et ces objets couverts de cauris se rencontrent en Casamance chez les Diola et au Sénégal oriental chez les Bassari, là où la religion traditionnelle est encore conservée, vivace.

Certains artistes sénégalais, Mme Younousse SEYE par exemple confectionnent leurs tableaux avec des cauris.

Dans les milieux plus islamisés, les cauris servent à prédire l’avenir. Le consultant se rend chez le devin qui lui présente d’abord quatre cauris. Le premier murmure tout bas ou pense seulement l’objet de sa visite et souffle ou crache sur les cauris. Le second peut demander à son client de les jeter ensuite, s’il ne le fait pas lui-même, sur une natte ou un van en bambou. Selon la disposition des cauris, le devin se montre déjà capable, dès ce premier jet, d’augurer de bons ou de mauvais résultats. Il peut répéter le geste avec les quatre cauris seuls avant de les mélanger avec les autres et de procéder au déchiffrement de leur message.

Dans chaque famille wolof surtout dans les villes, des femmes pratiquent la divination par les cauris. Cet usage devient presque un passe-temps chez les femmes désœuvrées mais toujours avec un fond divinatoire.

A côté de cette catégorie se livrant plus à une activité ludique et distrayante, il existe de véritables « cauristes »professionnels. Et chez eux, c’est un art consommé. Mais la plupart des consultations tournent autour de thèmes habituels d’événements heureux ou malheureux, coutumiers : mariages, baptêmes, ou d’emploi, deuils, chances de recevoir de l’argent ou d’autres dons, voyages, états de concorde ou de désaccord. Le cauriste a vite fait de circonscrire le champ des faits quotidiennement rencontrés par la jeune fille nubile qui attend un mari, un jeune homme désireux de savoir si son futur mariage sera béni des dieux ou non, un chômeur à la recherche d’un gagne-pain, un candidat à un examen soucieux d’être fixé sur ce qui l’attend, un lutteur devant affronter un adversaire redoutable, le parent préoccupé par la maladie d’un être cher, un homme politique ignorant ce que lui réservent les prochaines élections une femme inquiète d’avoir une coépouse et désireuse de prendre toutes dispositions utiles pour arriver, par tous les moyens, à ne pas partager son époux avec une autre hypocritement appelée « une sœur », une personne qui a perdu, un objet précieux, un mari jaloux voulant savoir si sa compagne commet quelques infidélités ou non. La liste n’est pas exhaustive.

Mais un cauriste habile peut arriver à connaître l’objet de la visite de son client par une méthode psychologique proche de la maïeutique en glissant dans l’intervalle de deux jets des questions susceptibles de lui apporter des réponses cadrant avec l’un des cas précédemment évoqués. Si la réponse est affirmative de la part du consultant, le devin peut broder là-dessus toute la panoplie de ses prévisions vraies ou fausses.

Aussi rencontre-t-on même à Dakar installés sur les trottoirs des « cauristes » de véritables escrocs, mais qu’une fine psychologie permet de faire de nombreuses victimes parmi les crédules. La divination par les cauris l’emporte de beaucoup sur les autres systèmes destinés à prédire l’avenir, surtout dans les villes.

Cependant la plupart des clients des cauristes sont actuellement, du moins à Dakar ; recrutés parmi les Européens, les Occidentaux. Ce n’est pas le « cauriste » [2] de la rue de Bayeux toujours à Dakar qui nous démentira. Il arrive que des consultants, déçus par les prévisions qui étaient favorables mais aboutissant, dans la pratique, à un échec, cherchent à se faire rembourser au risque d’une bagarre bien rangée avec le « cauriste » ; même si la somme dépensée n’en vaut pas la peine, les prix de consultation étant déterminés et fixés à la tête du client. Par exemple, là où un Européen débourse 1.000 francs, le candidat sénégalais au baccalauréat n’offre que 25 ou 50 ou 100 francs.

 

La Géomancie ou « gisaane »

L’excellent article publié dans le bulletin de l’I.F.A.N., tome XIX, série B. N°l – 2, 1957 par R. JAULIN et intitulé : « Essai d’analyse formelle d’un procédé géomantique », nous dispense de nous étendre sur la géomancie, même si cette pratique divinatoire fut observée par l’auteur chez les Sara, une ethnie de l’Afrique équatoriale. Le système est continental. Son origine ? Il ne nous semble pas juste de l’attribuer aux Arabes comme l’ont présumé certains africanistes européens sous prétexte que les termes désignant les figures de ce procédé divinatoire sont des déformations de leurs noms en arabe.

En général, les emprunts à l’arabe sont ou conservés tels quels ou légèrement altérés, tandis que le gisaane [3] ou manière de voir (le futur) est bien un terme wolof formé du radical gis (voir) et du suffixe aane connotant une idée d’instrument, de moyen. L’arabe emploie le complexe darb ur-raml [4] pour désigner la géomancie. Le wolof insiste sur la visée, la prévision et l’arabe sur le moyen utilisé pour renseigner sur le déroulement d’événements à venir ou des situations et des faits déjà passés dans la vie de l’individu ou du groupe.

Dans le cas du « gisaane », le consultant obéit au même rituel que dans le tani. Le devin ou le gisaanekat lui donne une poignée de sable pour murmurer, sans rien laisser entendre, l’objet de sa consultation. Il répand ce sable devant lui, trace avec un ou deux doigts quatre premières figures dont il déduit un nombre déterminé d’autres figures faites de traits verticaux et de points. Le géomance procède alors à l’analyse des signes ainsi tracés sur le sable en partant de la gauche. Il les déchiffre d’après leur symétrie, leur opposition et leur parité, donc d’après une subtile combinaison mathématique.

Le commencement du tracé des figures à partir de la gauche est aussi un indice que ce système divinatoire ne vient pas des Arabes, car chez ces derniers tout ce qui arrive de la gauche est regardé comme un signe de mauvais, augure, tandis que la droite augure du bien. Le chimâl et le vamîn [5] ont exactement le même sens que le sinister (funeste, défavorable, sinistre, mauvais) et le dexter (heureux, bon, favorable) chez les anciens Romains, la géomancie connaît une grande vogue plutôt en milieu rural.

 

La divination par la corne parlante

Le système divinatoire au moyen d’une corne dite « parlante » est d’origine indéniablement négro-africaine. Le devin utilise toutes sortes de cornes mais le plus souvent celles du bélier. En général, le bélier, symbole de la force et de la puissance, fait déjà l’objet d’un culte chez certaines peuplades. Cet animal est considéré en effet chez les Baoulé-Ashanti (Côte d’Ivoire et Ghana) comme une divinité céleste, symbolisant la douceur et la magnanimité. Les collections d’art en or et en bois de l’I.F.A.N. comportent des masques ornés de cornes de bélier. D’autres masques polychromes et cornés se trouvent chez les Gurma et les Bobo, en Haute-Volta. Les Yorouba pratiquent le culte dit « osamasinmwi », avec des masques anthropozoomorphes (bélier et homme). La corne du bélier sert alors de réceptacle au pouvoir des ancêtres lors de la récolte des premières ignames.

Mais sur les plans magico-médical [6] et divinatoire, le sorcier guérisseur et le devin sertissent, tout au moins au Sénégal, les cornes du bélier de cauris fixés avec la cire d’abeille ou la sève endurcie. Cette corne entre dans la composition des gris-gris. Le Musée historique de l’I.F.A.N. à Gorée en comporte dans ses collections. Nous avons eu, étant très jeune, l’occasion de voir, au marché de Kébémer un devin étalant devant soi un tas de cornes de bélier dont celles dites « parlantes ». Mais nous ne les avons pas entendu, avouons-le franchement, dire un seul mot. Toutefois, la pratique de consultation par la corne du bélier est encore certainement en cours au Sénégal. Souvent, c’est à la deuxième visite que le client apprend du devin que la corne a donné telle ou telle réponse ! ! !

D’autres systèmes divinatoires négro-africains

A l’approche de l’hivernage, des cultivateurs itinérants procèdent à des consultations par l’observation des arbres ou en recourant à un insecte appelé tali, une sorte de chrysalide. a) En effet, au lieu de rester dans leur village cultiver pendant l’hivernage, des agriculteurs se rendent dans d’autres régions qu’ils supposent plus arrosées donc plus prometteuses de bonnes récoltes. Ils ne prennent pas n’importe quelle direction.

Aussi l’observation des arbres leur permet-elle d’en déduire que les branches les plus feuillues indiquent la direction à prendre. En effet, il existe des arbres qui se couvrent de nouvelles feuilles à l’approche de la saison des pluies, tout comme le chant particulier d’oiseaux qui n’apparaissent qu’à cette époque se fait entendre. C’est pourquoi, on rencontre au Saloum des « nawétanes (migrants d’hivernage) originaires du Bawol ou Kajor. b) A côté de ce système divinatoire qui a presque disparu, existait autrefois celui qui consistait à attraper un insecte appelé tali en wolof et en le tenant par l’abdomen entre l’index et le pouce à le questionner en ces termes :

« Tali fu dugub bari ? » _ « Tali où le mil sera-t-il abondant ? »

Et c’est le côté où l’insecte tournait la tête qui constituait la direction que prenait le consultant.

Dans notre jeune âge, nous pensions que cette pratique n’était qu’un jeu auquel nous nous adonnions. Mais un vieil oncle paternel nous a appris plus tard que ce que nous prenions pour un simple passe-temps représentait la survivance d’un système divinatoire pour les travailleurs de la terre.

Xoy saltigi ou l’appel des devins

Il existe une classe de devins chez les Sérères appelés Saltigi qui transmettent leur savoir à leurs enfants ou à leurs frères pour communiquer leur « vision » ou « prévisions » d’événements heureux ou malheureux (meurtres, vols, viols, bons ou mauvais hivernages), pour conjurer un sort néfaste, les Saltigi provoquent un rassemblement en une place, un jour et une heure déterminés, rassemblement auquel n’assistent que des hommes ou que des femmes sans les enfants non circoncis afin que le secret reste bien gardé entre gens de même sexe ou de même âge.

Les Saltigi ne révèlent leurs prévisions qu’une fois entré en transe ou dans un état second provoqué par le battement des tam-tams des griots. Ils brandissent une lance ou sont munis de cornes, de « laar » [7] ou de « fas » . [8] Leur appel à un rassemblement porte le nom de xoy.

Le Gendal ou la Tige parlante

Lorsque nous étions jeunes, nous assistions parfois à une séance de consultation de type spécial chaque fois qu’un vol était commis. On réunissait les présumés coupables. On les rangeait en fer à cheval devant le devin qui tenait une tige plate en bambou appelée gendal. Le devin récitait à voix basse des paroles magiques ou des versets du Coran. Si le coupable du vol se trouvait dans le groupe, la tige se pliait et penchait dans sa direction. Aussitôt on l’appréhendait.

Du reste les géographes arabes du Moyen-Age signalaient déjà ce système divinatoire dans leurs relations lors de leurs voyages dans les pays des Noirs ou Bilâd-as-Sûdan (Ghana, Mali etc.).

Mar wên ou léchage du fer chaud

Lorsqu’un crime ou un vol était commis et qu’on voulait en découvrir l’auteur, on rassemblait les présumés coupables, on chauffait à blanc une barre de fer et on leur demandait de la lécher (mar).

Selon l’opinion communément admise, seule la langue du coupable est brûlée. Et les innocents ne sentent aucun mal. Parfois l’auteur du délit avoue sa culpabilité dès qu’il voit le fer rougir au feu. Cet aveu lui épargne la brûlure de la langue à l’avance car il préfère plutôt affronter les coups de fouet. Un innocent qui a peur de se brûler la langue peut se désigner comme coupable.

l’Ordalie avec le Coran

Au lieu d’utiliser la barre chauffée à blanc et à la faire lécher aux personnes soupçonnées d’un délit grave, dans la société traditionnelle, on recourait au volume coranique en milieu musulman. Chacune levait la main droite, la posait sur le livre saint de l’Islam et jurait : « Si je suis le coupable, fait-il que tel ou tel malheur s’abatte sur moi et sur un être qui m’est cher ! » Ce système de consultation est d’une efficacité telle que même si on n’est pas l’auteur du délit, le bon musulman innocent se garde de s’y prêter. En effet, les châtiments divins, dit-on, poursuivent le coupable jusque dans ses descendants. C’est le waat u kaamil.

Les pratiques divinatoires d’origine musulmane

A ces systèmes de divination purement autochtones sont venues s’ajouter d’autres d’origine arabe dont l’introduction en Afrique noire en général et au Sénégal en particulier a été favorisée par l’implantation de l’Islam.

Nous devons nous poser des questions : comment se fait-il qu’une religion aussi dépouillée, épurée, « plus fondée en raison » [9] que l’Islam parce que reposant fondamentalement sur la foi absolue d’un Dieu unique, donc rejetant toute pratique essentiellement basée sur des données aléatoires, s’accommode de la présence, en son sein, de systèmes divinatoires qui supposent une crédibilité accordée à l’intervention d’êtres considérés comme des divinités ? L’unicité divine de l’Islam n’est-elle pas en contradiction avec la divination qui implique une sorte de polythéisme, d’associationnisme, la forme de mécréance la plus combattue par le Coran ? Le Dieu du Coran qui détient le monopole d’être seul omniscient peut-il admettre que certaines de ses créatures connaissent aussi bien que lui le déroulement d’événements à venir et qu’elles puissent proposer des moyens susceptibles d’en modifier le cours dans un sens favorable ou défavorable ?

Il va de soi que l’Islam, religion monothéiste par excellence, condamne la divination non seulement dans le Coran, livre révélé par Dieu mais aussi par la bouche du Prophète par l’intermédiaire duquel les musulmans ont reçu cette révélation.

Selon le Coran, les devins reçoivent leur savoir qui leur permet de prédire l’avenir par le truchement d’anges déchus et des démons. Beaucoup de passages du Livre Saint sont explicites sur ce point.

« Ils (les Fils d’Israël) ont suivi ce que communiquaient les Démons, sous le règne de Salomon. Salomon ne fut point infidèle, mais les Démons furent infidèles. Ils enseignaient aux Hommes la sorcellerie et ce qu’on avait fait descendre, à Babylone, sur les deux Anges, Hârout et Mârout… (les Démons) apprenaient de (ces deux anges) ce qui sème la désunion entre le mari et son épouse. »

Régis Blachère a commenté ce verset 96 du chapitre II en ces termes : « Ces deux Anges enseignent la magie aux démons, tout en les mettant en garde contre elle ; en somme, ils font figure, sans plus, d’Anges déchus qui se souviennent du ciel ».

Selon le Coran, les démons montent, la nuit, jusqu’au premier ciel contre lequel ils collent une oreille pour écouter les ordres que Dieu donne aux Anges, ordres concernant les événements qui doivent se passer le lendemain. Alors, les étoiles filantes que les hommes aperçoivent de la terre constituent des torches par lesquelles les Anges prennent en chasse ces démons trop curieux.

Mais il arrive qu’avant d’être chassés, ils puissent saisir une partie des ordres divins qu’ils viennent révéler à leurs adeptes hommes qui ont succombé à leurs tentations, magiciens, sorciers et divins.

C’est le sens des versets suivants : « En vérité, nous avons paré le ciel le plus proche d’un ornement, les astres (cela) en protection contre tout Démon rebelle. (Ainsi) les Démons ne pourront écouter la cohorte suprême. Ils seront harcelés (d’étoiles) de tout côté pour être repoussés, et auront un tourment perpétuel. Seul (entendra) celui (des Démons) qui aura ravi une bribe (du discours des Anges) : alors le suivra une flamme perçante. »  [10]

Tout comme les Démons, les djinns se voient décerner le pouvoir d’inspirer des hommes en escaladant l’espace jusqu’au ciel le plus proche. Le Coran leur fait tenir ce discours : « Nous avons frôlé le ciel et nous l’avons trouvé empli de gardiens (Anges) redoutables et de flammes. Nous étions assis, près du ciel, en des lieux propices pour entendre et quiconque (parmi nous) écoutait, rencontrait aussitôt une flamme aux aguets. » [11]

Tous ces versets sont là pour faire comprendre aux hommes que Dieu détient, sans partage son omniscience, que lui seul connaît et que si des devins ou magiciens ou sorciers, inspirés par des démons ou des djinns, prétendent pouvoir faire des prévisions sûres, leur savoir n’est que partiel, incomplet, donc sujet à caution et susceptible d’induire gravement en erreur. Une telle science, outre qu’elle constitue, le cas échéant, un facteur de désunion entre mari et femme, comme le dit le Coran, peut affaiblir la foi en Dieu. C’est ainsi que la divination qui sape le dogme même de l’Islam demeure un grave danger pour cette religion. Le Prophète a également condamné la divination (kihâna). Beaucoup de propos tenus à son sujet ont été rapportés par les traditionnistes : « Ne fréquentez pas les devins. [12] « Le devin n’entre pas au Paradis. » [13] . « Celui-là sera un infidèle qui aura eu des rapports sexuels avec une femme ayant ses règles ou avec une femme par voie anale ou qui aura consulté un devin. ». [14] « Tirer des augures du vol des oiseaux, c’est se rendre coupable d’un associationnisme. » [15] « Quiconque aura consulté un astrologue (carrâf) ou un devin reniera la révélation (Coran) faite à Muhammade.

Ce désaveu des astrologues, des devins et des magiciens repose sur l’idée que ceux-ci prêtent aux moyens utilisés (oiseaux, astres etc…) le pouvoir de changer le cours des choses déjà établi par Dieu. Ce qui revient à verser dans l’idolâtrie et le polythéisme condamnés sans appel par l’Islam.

Cependant cette religion étant celle du juste milieu, elle n’interdit pas un optimisme raisonné. C’est ainsi que l’on rencontre ce propos dans les livres de traditions prophétiques : « Il (Mahomet) aimait les bons pronostics (fa’l) tirés du hasard ; mais il n’aimait pas les augures tirés du vol des oiseaux (tiyara). »

Par exemple, on peut tirer le pronostic de la guérison lorsqu’on entend appeler dans la maison d’un malade un homme répondant du nom de Sâlim, ce nom signifiant (Bien portant).

Mais cette concession prophétique et un passage du Coran à savoir « seul entendra des Démons qui aura ravi une bribe du discours des Anges » aménagent une brèche par où s’introduit une sorte d’accommodement de l’Islam avec la divination, du moins ces éléments ont profité à des gens habitués à s’appuyer sur des choses imaginaires, qui, par leurs pratiques, encouragent certains à fuir l’effort tant préconisé par le Livre Saint, à se livrer au vol, à la rapine et qui s’adonnent eux-mêmes au charlatanisme en trompant les crédules.

Il y a d’autres passages, voire un chapitre du Coran qui donnent une justification à certaines pratiques proches de la divination, comme le prophète Joseph [16] qui possédait à fond l’art d’interpréter les rêves (tac biru-r-ruyâ). Trois songes se sont réalisés selon ses prédictions, l’un révélé à son père Jacob [17] l’autre fait par ses deux compagnons de prison [18] et le troisième rêve [19] venant du roi d’Egypte. Ces versets coraniques, le propos de Mahomet et la mystique musulmane ont introduit au Sénégal en particulier des systèmes divinatoires comme les prédictions tirées des songes, le « mindi », l’« istihâra », le « halwa ».

L’interprétation des songes

Sans doute, les prédictions tirées de rêves étaient pratiquées en Afrique noire avant l’Islam ; mais c’est cette religion qui par des ouvrages spécialisés en arabe, ont répandu ce système de divination [20]. Au Sénégal, des marabouts versés dans l’interprétation des songes, prédisent l’avenir à une nombreuse clientèle en se reportant aux livres mentionnés en note.

Ces livres comportent une liste très bien fournie d’éléments constituant les trois règnes animal, végétal et minéral et susceptibles d’apparaître dans les rêves du dormeur. En général, les marabouts qui lisent l’arabe possèdent ces ouvrages sur les activités oniriques.

Mais des faits concrets nous poussent à affirmer que des spécialistes dans l’interprétation des songes existaient avant l’avènement de l’Islam au Sénégal et continuaient à exercer leur science jusqu’à présent.

En effet, certaines femmes qui ne connaissent pas un traître mot d’arabe ont la réputation de voir se réaliser leurs rêves. Et ce pouvoir est transmis parfois à leur descendance. Nous en avons rencontré quelques-unes qui, et c’est le cas de le dire, prennent leurs rêves pour des réalités. Aussi si le songe a un sens défavorable, elles en atténuent les mauvais effets par l’aumône ou par des libations. Elles finissent par croire fermement à l’existence de génies s’attachant à leur service pour les inspirer. Elles élèvent des autels dans un coin retiré de leur maison. Malgré ces pratiques païennes, elles se déclarent adeptes de l’Islam.

Cet exemple prouve que les femmes sont les plus conservatrices des croyances, des cultures et valeurs ancestrales.

Le Mindîl

Le mot, du latin mentile ou mantele, désigne comme ce dernier une serviette, un mouchoir, un voile. Mais d’autres philologues le font dériver d’un mot indien signifiant cercle. Ce qui a donné en arabe darb al-mandal, il s’agit d’un magicien qui trace un cercle par terre ou qui travaille en fixant ses regards sur des miroirs ou sur des liquides.

Au Sénégal, le magicien, que l’on nomme toujours marabout procède comme suit : à l’arrivée d’un consultant, il écrit des formules en caractères arabes sur une planche en bois, les efface et recueille dans un récipient l’eau qui a permis d’effacer les formules. Il fait venir un enfant impubère, l’essentiel étant que ce dernier n’ait pas encore de rapports sexuels depuis sa naissance. Il le fait se pencher sur le récipient, le couvre d’un pagne et commence un interrogatoire.

Il nous a été donné d’assister à cette pratique divinatoire. Lorsque l’enfant lui déclare apercevoir des êtres, des génies ou des anges, ayant revêtu une forme humaine, le devin lui ordonne de leur demander les réponses aux questions posées. C’est ainsi qu’un dialogue s’instaure entre les génies ou démons ou anges (rawhâniyyûn) et le marabout par l’enfant interposé. L’interrogatoire terminé, on découvre l’enfant et on le laisse partir avec une récompense. Le consultant satisfait ou inquiet et muni de quelques conseils, paie et s’en va.

Considérés comme des charlatans par les autorités administratives, ces devins n’élisent pas un domicile fixe. Ils se déplacent constamment. La dernière personne à nous parler d’eux est une Américaine qui en a consulté un, il y a deux ans, dans le quartier de la Médina à Dakar.

Istihâra

D’autres devins, à l’arrivée d’un visiteur, se contentent seulement de lui demander son nom, celui de ses père et mère pour faire leurs prédictions. Nous sommes sûrs qu’avec ces éléments ils consultent des ouvrages en arabe traitant d’astrologie. En effet, des librairies spécialisées vendent de tels livres à Dakar, livres permettant d’en tirer un horoscope.

Quant à l’Istihâra, voici la définition qu’en a donné R. Dozy [21] : « C’est un ensemble de pratiques religieuses par lesquelles on consulte Dieu sur les choses qu’on veut entreprendre, ou au sujet de l’issue d’une entreprise. On se purifie,on fait la prière d’obligation (Salâ), ou une prière nommée Sâlt-ulistihâra et consistant dans ces mots : « Allahumma astahîruka bi cilmika » [22] on récite une oraison surérogatoire (dikr), après quoi on se couche, et on voit en songe ce qu’on doit décider. « Ou bien on récite trois fois le premier et le 112e chapitre du Coran et le 59e verset du septième, après quoi on ouvre le Coran au hasard et on tire une réponse de la septième ligne de la page qui est à droite. Le rosaire, enfin, sert au même usage. »

Nous n’avons rien à ajouter à cette définition si, claire et si détaillée sinon que d’autres formules peuvent être utilisées. L’une consiste à faire une prière (Salâ) comprenant deux ou plusieurs inclinaisons (Rakaca) et à réciter un ou plusieurs attributs de Dieu comme habiru (Informateur) des centaines ou des milliers de fois. On se couche après avoir demandé à Dieu ce que l’on veut savoir ou avoir pour soi ou pour un consultant. Cette divination au moyen de versets coraniques, d’invocations et de récitations de formules pieuses est très en usage au Sénégal. Nous pensons que tous les marabouts, même les plus grands la pratiquent comme beaucoup de fidèles musulmans du pays.

I° tikâf

Des traditionnistes les plus dignes de confiance comme Muslim et Ibn Habbal ont affirmé que le Prophète pratiquait l’ Istihâra et l’lc tikâf. Ce dernier procédé consiste à passer en actes de dévotion pendant un temps déterminé dans la mosquée, à s’y établir dans un coin, à y coucher, à y faire même ses repas et ses prières. L’Ic tikâf n’est pas tout à fait un procédé divinatoire. Il vise des objectifs plus élevés, moins terre-à-terre. Il permet de parvenir à un degré plus élevé de piété. Il sert à purifier davantage rime, à s’approcher plus de Dieu pour mériter plus de grâces. Malgré tout, il y a une part de divination dans cette pratique dévotionnelle.

La Halwa ou retraite spirituelle

La Halwa constitue, elle, une retraite spirituelle à l’origine. Avant son apostolat, c’est-à-dire avant d’être élu prophète, Mahomet s’adonnait à des exercices spirituels en se retirant dans la grotte de hirâ, dans une montagne située au nord-est de la Mecque. Mais c’est une pratique réservée tout spécialement aux pieux qui désirent accéder à la sainteté. Ils s’isolent loin des hommes et font comme les ermites druzes qui, selon Dozy, « construisent des habitations sur les sommets des plus hautes montagnes) ; et ils y vivent tout seuls ». Au Sénégal, il existe deux catégories de pieux, disons de marabouts qui pratiquent la halwa. La première catégorie travaille pour elle-même soit afin d’être un saint, soit dans l’intention de demander à Dieu d’assurer la réussite, la réalisation de ses désirs, de ses souhaits matériels, spirituels. Les plus grands marabouts font des retraites spirituelles ou si l’affluence des visiteurs et les charges temporelles trop lourdes les en empêchent, ils le font pratiquer par d’autres qui peuvent être leurs disciples. La retraite spirituelle dure un ou plusieurs jours dans des conditions qu’on doit strictement respecter, parfois draconiennes comme le fait de ne consommer point de viande, en ne mangeant que des biscuits, ou ne buvant que de l’eau et en s’isolant dans une case obscure. Des accidents ne manquent pas de se produire lorsque le pratiquant n’a pas encore franchi le cap des quarante ans ou s’il n’a pas reçu l’autorisation et des garanties de la part d’un maître spirituel. On signale des cas de troubles mentaux à la suite des retraites spirituelles dont le déroulement n’est pas conforme à des règles bien établies et à des conditions rigoureusement fixées. Donc ces retraites ne vont pas sans des dangers réels soit pour les pratiquants ou quand leur objectif n’est que pour nuire un adversaire à éliminer, une coépouse à faire mourir etc… C’est ainsi que des charlatans escroquent des crédules et deviennent de véritables criminels en se faisant procurer du poison, par exemple le mercure rouge qu’ils donnent à une femme qui le verse dans le repas ou la boisson de sa coépouse. C’est pourquoi certains maris polygames refusent de manger tout seuls : l’épouse qui se sent abandonnée au profit d’une rivale peut se venger par empoisonnement. Les dangers de la divination

Le mot de gravité n’est pas assez fort pour exprimer ce qu’il y a de néfaste dans les conséquences de la divination telle que l’observateur attentif peut s’en rendre compte. Certes, il est des systèmes divinatoires moins dangereux comme celui qui consiste à faire lâcher involontairement des pets à un coupable auquel un devin donne à avaler une poudre ayant la propriété de détecter les auteurs de délit ou bien comme celui qui fait crier de douleur le voleur et le cloue sur place chaque fois que sa main touche l’objet dérobé.

Les inconvénients sont multiples : de solides amitiés peuvent se défaire dès que le devin se trompe – et il se trompe la plupart du temps- en désignant à son client, homme ou femme, comme ennemi un être qui ne nourrit que d’excellents sentiments pour le consultant. La divination transforme souvent l’intégrité, l’honnêteté et la probité en indélicatesse, en corruption. L’homme qui, par ses actes, a pu mériter une totale confiance, verse parfois dans l’escroquerie en livrant par exemple des fonds de commerce ou le contenu d’une caisse de banque à un « multiplicateur de billets » ou à un charlatan qui disparaît une fois empochée la fortune d’autrui. C’est la faillite et la déchéance.

Un homme peut en arriver à concevoir par tous les moyens la, déconsidération, la ruine, voire la mort de son adversaire. Par exemple, le charlatan pour tuer l’ennemi de son consultant, prend une bête (mouton ou chèvre), en couvre toute la robe d’écritures magiques, l’enveloppe vivante d’un linceul et procède, comme s’il’ s’agissait d’un être humain, à un enterrement dans un cimetière. On en a signalé un cas pareil tout récemment à Dakar. Si, par un heureux hasard, on arrive à découvrir ce moyen macabre, on en détruit du coup le charme, c’est-à-dire l’effet néfaste pour la victime.

Tout récemment une voyante entre dans le bureau d’un immeuble occupé par deux femmes. Elle dit à la première qu’elle ne divorcerait jamais et à la seconde qu’elle connaîtrait le veuvage parce que, précise-t-elle, elle lisait sur les lignes de sa main gauche la mort de son époux. Imaginons l’état d’anxiété et de panique dans lequel cette voyante, européenne, venait de plonger, cette femme qui adorait son mari ! Cette voyante ne devait-elle pas être traînée devant la justice pour recevoir la sanction qu’elle méritait ?

Deux employés d’un établissement public, connus pour leur propension au détournement des deniers de l’Etat, mécontents de voir venir un nouveau directeur, se rendirent chez un marabout-devin, lui proposèrent une somme de 25.000 francs pour prix de la réalisation éventuelle de leurs intentions diaboliques à savoir que le nouveau chef quittât rapidement l’organisme où il venait d’être nommé ou bien qu’il mourût dans les meilleurs délais.

Le devin empocha l’argent et leur dit de revenir le voir le lendemain, car il lui fallait interroger la nuit les esprits après leur avoir demandé le nom de leur chef. Manque de chance pour les deux employés ! Le Directeur était connu du charlatan. Il en était même un parent. Aussi, lorsqu’ils se furent présentés à nouveau, le lendemain, les deux compères s’entendirent-ils, dire : « Reprenez vos 25.000 francs ! Allez voir un autre ! Ou plutôt les esprits m’ont chargé de vous donner ce conseil : « Si vous tenez vous-mêmes à la vie, laissez vivre votre directeur ! »

La liste des conséquences graves que peuvent entraîner les systèmes divinatoires n’est pas exhaustive.

A-t-il exagéré l’informateur qui nous disait que 33 % des maris polygames meurent par empoisonnement au Sénégal ? C’est pourquoi les autorités devraient traquer sans répit ces charlatans et leurs fournisseurs en produits nocifs, toxiques et limiter l’introduction et l’utilisation de tels produits dans notre pays.

C’est que les effets ravageurs du « maraboutage » [23] ne s’obtiennent souvent que par l’emploi de poisons qui ne laissent pas de traces. La meilleure consultation, c’est d’envisager l’avenir avec un optimisme raisonné, un esprit critique, une imagination créatrice en comptant sur ses propres efforts et sur l’aide honnêtement reçue des autres.

Ce n’est pas pour ignorer ou minimiser des dons supérieurs chez certaines personnes. Ce que l’on appelle un sixième sens. Du reste, certains cris ou signes particuliers dans le comportement d’animaux comme le chien qui hurle à mort ou les rats qui quittent un bateau avant le naufrage, de tels signes prémonitoires doivent se trouver chez certains êtres humains. De là, faire de ces prémonitions une science dans le sens moderne du terme ne traduit point l’attitude qui sied à un chercheur. Celui-ci, tout en ne niant pas le phénomène doit le considérer comme susceptible de susciter en lui des hypothèses, des interrogations ou comme un sujet à étudier avec la plus grande prudence et selon une méthode rigoureusement scientifique.

La meilleure façon de savoir et d’avoir un avenir heureux pour soi et pour les autres, c’est, si on est musulman, de remplir son rôle de « lieutenant de Dieu sur terre » [24], d’allier toujours le « travail bien fait » [25] à une foi inébranlable, d’acquérir un savoir qui va en croissant pour maîtriser l’Univers au profit de tous, de se persuader que « le bonheur dans l’Au-delà dépend du bonheur construit ici-bas » [26] , c’est de traiter son prochain avec bonté et fraternité.

C’est – et telle sera notre conclusion – d’éviter de tomber dans les pièges que les escrocs, de tout bord, tendent aux naïfs, aux crédules, aux désœuvrés volontaires et aux inconscients.

 

[1] Le Musée d’Art africain de l’I.F.A.N place Tascher,

 

[2] Consulté un lundi par une Européenne que nous connaissions il y a une dizaine d’années sur un perroquet du Gabon qu’elle avait perdu, ce cauriste lui avait affirmé qu’elle le retrouverait le vendredi suivant. Et c’est une femme qui lui annoncerait la nouvelle. Et le perroquet a réintégré sa cage conformément aux prévisions du devin. La femme d’un Ambassadeur à qui il avait recommandé de dire à son mari de ne pas répondre à une invitation est devenue veuve pour n’avoir pas accordé à ses prédictions l’importance qu’elles méritaient.

 

[3] Le e se lit é, le g est dur comme dans gare. Lire guissâné

 

[4] Mot à mot « le fait de frapper le sable.

 

[5] wl ou bien chouhm et yusr.

 

[6] Les cornes de bélier servent aussi de ventouses, d’étuis de tabac à priser et à chiquer, d’instruments de musique. Etant malade une fois à Dakar en 1954, nous avons reçu un bain sur un tas de cornes qui occupaient toute une case du guérisseur.

 

[7] Laar : fétiche fait d’éléments divers : morceau d’étoffe cousu sur des crins animaux ou végétaux en forme de fuseau.

 

[8] Fas : ficelle en fibre ou en tissu munie de nœuds.

 

[9] L’expression est de M. Léopold Sédar Senghor, Président de la République du Sénégal.

 

[10] Coran du verset 6 au verset 10, chapitre XXXXII.

 

[11] Coran versets 55 et 56, chapitre LV.

 

[12] D’après Hamad ibn Hanbal.

 

[13] D’après Ibn Hanbal.

 

[14] Selon At-Tirmîdî, Ibn Mâjah et ad Dârimî.

 

[15] Hawâmil wa Sawâmil, d’Abu Hayyân at-Tawhidî.

 

[16] Le chapitre XII du Coran porte le titre de Joseph.

 

[17] Verset 4 du même chapitre

 

[18] Verset 36 et 37

 

[19] Du verset 43 au verset 49 du même chapitre.

 

[20] Voir le Tacbîr ar-ruyâ, de Muhammad Ibn Ahmad ibn Sirîn (il existe un gros volume et un livre moyen) et le Tacbir al-Ahlâm, de Ahmad ibn Ahmad b. Slâma al -Qalyûbî.

 

[21] Supplémentaux Dictionnaires arabes, Maisonneuve Paris 1927.

 

[22] « Mon Dieu, je te consulte en ta science ! »

 

[23] Sorcellerie traditionnelle à la sauce d’un Islam de mauvais aloi.

 

[24] Coran, chapitre II, verset 28.

 

[25] Coran, chapitre LXVII, verset 2, la vie n’a de sens que si l’homme y accomplit la meilleure œuvre.

 

[26] Sahnûn (Abd as Salâm) Tunisiens de Kaïrouan, auteur de la Mudawwana, le plus célèbre disciple de Malik ibn Anas, qui a vécu de 776 à 856 après J.C. et propagateur du malékisme dans le Maghreb.