Littérature

LES CONSTANTES LITTERAIRES DU ROMAN SAHELIEN

Ethiopiques numéro 75

Littérature, philosophie et art

2ème semestre 2005

L’analyse de l’espace littéraire sahélien permet de fixer des éléments définitoires significatifs. En effet, la littérature sahélienne est ambivalente : d’une part elle est l’expression d’un environnement hostile et d’autre part une prise de conscience pour faire face à l’adversité. Deux constantes dominent alors dans le roman : le traitement du soleil et de la sécheresse. Ce sont des thèmes majeurs qui semblent fixer l’imaginaire romanesque, une sorte de « métaphores obsédantes » selon la terminologie de C. MAURON. [2]

  1. LE SOLEIL, RECURRENCE THEMATIQUE ABONDANTE

Dans la mythologie grecque, le soleil est une divinité ; il est le dieu Apollon ou Phébus. Il détient la propagation des lumières, source de toutes beautés. Dans le roman sahélien le soleil revêt presque la même réalité comme le démontrent les extraits suivants :

« Le soleil régnait, maître absolu du lieu » (Talibo, un enfant du quartier, 103)

« Le maître incontesté de la terre » (Gros plan, 155)

« Le soleil, maître de l’univers » (Toiles d’araignées, 318).

Cependant, en plus de cette valeur divine, le soleil est lié dans le roman sahélien à la vie quotidienne. Sa fréquence dans le texte est un refrain qui rythme la cadence de la vie. Ainsi sa thématisation obsessionnelle renforce les intrigues romanesques souvent chaudes et faites de combats perpétuels. L’évocation du soleil structure bien le thème de l’agressivité qui est un élément cardinal de la vie au Sahel. D’une manière générale, le soleil est une symbolique fondamentale qui se présente comme facteur de structuration du temps en marquant la durée : « Le soleil dans son mouvement apparent, dans la succession des jours et de ses apparitions, est lié à la succession des jours, à une façon d’appréhender la durée » [3].

Chaque apparition du soleil correspond à un jour franc ; il est donc une unité de compte :

« Oh prince, nous marcherons et verrons en route neuf fois le soleil. Nous serons de retour avant que le soleil se lève quarante fois. Le soleil s’était levé sept fois depuis leur départ » (Grandes Eaux Noires, 44-50).

Dans ce roman, chaque apparition du soleil constitue un jour de voyage. Les personnages apprécient la notion du temps en se référant à cette apparente succession de l’astre. A l’instar de l’auteur de Grandes Eaux Noires, les romanciers sahéliens décrivent le soleil en utilisant une grille temporelle qui marque mieux la chronologie dans son mouvement. Ainsi trois étapes mettent en évidence cette chronologie.

La première étape constituant le point de départ du parcours journalier du soleil est le lever. Dans Toiles d’araignées il symbolise le signal du jour synonyme de lumière et de joie. Le réveil s’oppose à la longue et angoissante nuit privative de lumières. Dans cette opposition le soleil est présenté comme le libérateur impatiemment attendu :

« Je veux regarder le soleil se lever et voir cette lumière matinale qui éclaire mais ne brûle pas ni n’aveugle. Une lumière qui est un grand lac de miel bien tamisé dans lequel aucune mouche ne se noie » (Toiles d’araignées, 244).

Le soleil matinal est à l’image du miel admirable à regarder, délicieux à goûter. Il est donc une source de bonheur inestimable, celui de savourer enfin la lumière longtemps mise en veilleuse par le manteau noir de la nuit : « le matin quand je vois le soleil, je suis au comble du bonheur ».Ce moment symbolise la renaissance après le lourd et long repos forcé de la nuit. Le lever est aussi synonyme du début des activités quotidiennes. C’est pourquoi il reste utilitaire à l’image de ce soleil matinal qui réchauffe le cœur des hommes.

La deuxième étape dans la chronologie du parcours solaire est la position verticale de midi. Cette étape est présentée dans les romans comme l’expression de la puissance naturelle du soleil qui s’impose par la forte chaleur qu’il dégage : « Le soleil est au faîte de sa puissance. Les rayons solaires martelaient leur dos et leur nuque » (Toiles d’araignée, 318) « à midi, il fait très chaud, quelle que soit la saison » (Toiles d’araignées, 11).

Le soleil de midi s’oppose à celui doux et égayant du matin. De manière générale le soleil sahélien est incandescent ; celui de midi l’est encore plus. Si l’esprit associe automatiquement la chaleur au soleil, cela provient en grande partie de cette position verticale où les rayons solaires sont davantage brûlants. Les qualificatifs à travers les romans sont révélateurs :

« Le soleil écrasant » (Toiles d’araignées, 8)

« Le soleil infernal » (Toiles d’araignées, 35)

« Le soleil étouffant et impitoyable (Toiles d’araignées, 142)

« Le soleil brûlant » (Toiles d’araignées, 180

« Le soleil ardent » (Le devoir de violence, 140)

« Le soleil cuisant »Civilisation sauvage, 13, 132)

« Le soleil brûlant » (Talibo, un enfant du quartier, 117)

« Le soleil ardent » (Sahel sanglante sécheresse, 161)

« Le soleil de plomb » (Le prix de l’âme, 50)

« Le soleil rutilant » (Le prix de l’âme, 55)

« Le soleil bouillonnera » (Le prix de l’âme, 64)

« Les soleils ardents » (Le prix de l âme, 70)

« Le soleil qui broie » (Le prix de l’âme, 95)

« Le soleil éclaboussant » (Le prix de l’âme, 14

« Le soleil brûlant » (Le prix de l’âme, 140)

Tous les qualificatifs du soleil déterminent une seule et même idée : l’agressivité du soleil de midi. Certaines expressions comme « le soleil brûlant » ou « le soleil ardent » sont une sorte de refrain qui met en exergue ce caractère. C’est cet aspect contraignant et agressif qui fait de cette étape le moment de repos obligé car toute activité est suspendue. C’est également à ce stade que le soleil retrouve sa véritable caractéristique divine : « le soleil ne tolérait aucune présence autre que la sienne. Il lessivait tout germe de vie nouvelle avec lui, tous les espoirs » (Toiles d’araignées, 51). Ainsi dans Talibo, un enfant du quartier le soleil s’impose comme la seule nature vivante à ce moment précis de la journée ; en effet, le soleil de midi est présenté comme le seul maître incontesté puisqu’il « régnait, maître absolu des lieux »(Talibo, un enfant du quartier,103). Ce caractère divin est encore plus affirmé dans Sahel ! sanglante sécheresse car la puissance du soleil « brille éternellement »(p.17). L’adverbe éternellement est généralement employé pour évoquer Dieu. Dans ce cas, l’astre se substitue à l’Être suprême. Il est dès lors un Immortel hors de portée de l’homme. C’est pourquoi dans Toiles d’araignées, à l’instar de l’autorité politique, le soleil ne partage sa puissance avec aucune autre force : « au Béléya, toute autorité veut régner sans partage, à l’instar du soleil que personne n’arrive à fixer quand il est au sommet de sa puissance (p.75). Le soleil à midi symbolise la puissance inattaquable et tranquille. C’est pourquoi il est parfois assimilé par les romanciers sahéliens à un tyran qui « règne en véritable despote » (Toiles d’araignées, 11) .Le despote est celui qui gouverne ou dirige sans partage. De même le soleil à midi est « aveuglé par sa puissance, il avait fini comme tout dictateur par le désert. Plus personne à commander » (Toiles d’araignées, 333).Le dictateur et le désert renvoient à des connotations négatives ; ils constituent des obstacles à tout progrès à l’instar de ce soleil omnipotent.

La dernière étape dans la structuration du parcours solaire annonce fondamentalement le déclin de la toute-puissance de midi au coucher. Cette décadence fortement attendue par tous les êtres du Sahel, est soulignée avec insistance dans Sahel ! sanglante sécheresse : « le regard jaune du soleil s’affaiblissait derrière la montagne »(p.45). Le regard jaune du soir s’oppose au soleil rutilant et brillant de midi. La couleur jaune symbolise ici la baisse de l’intensité remarquablement traduite par le verbe s’affaiblissait qui indique le mouvement inéluctable vers la « mort » de l’astre de lumière. Si l’étape de midi fait peur à cause de la chaleur qui la caractérise, le coucher est particulièrement redouté : « au crépuscule, quand le soleil décline, je prends peur. Je crains que l’astre de vie ne tombe pour de bon. Je tremble pour tout l’univers » (Toiles d’araignées,126). En effet l’arrivée de la nuit est une hantise qui fait penser à la mort définitive de « l’astre de vie » et au-delà celle de toute l’humanité. Si le jour est l’expression de la transparence, la nuit est par contre le manteau noir, refuge de tous les êtres nuisibles de la terre : « c’est le moment où djinns et sorciers sortent de leur repaire, le moment où ils sont agressifs » (Toiles d’araignées, 13).En définitive, le coucher du soleil est assimilé, selon certaines croyances religieuses, à un repos éternel en « miniature » au cours duquel Dieu « tue » momentanément les Hommes. En effet, le sommeil consécutif à la tombée de la nuit est une sorte de mort provoquée par Dieu le Tout Puissant pour éprouver ses serviteurs sur terre :

« Et la nuit, c’est Lui [Dieu] qui prend vos âmes, et Il sait ce que vous avez acquis pendant le jour. Puis Il vous ressuscite le jour afin que s’accomplisse le terme fixé ». (Le Coran, Sourate 6, Verset 60).

L’expression « prend vos âmes » renvoie à l’idée de repos profond car c’est pendant la nuit que Dieu autorise le sommeil reposant : « fondeur de l’aube, Il a fait de la nuit une phase de repos » (Le Coran, Sourate6, Verset 96). C’est pendant cette phase que le Tout Puissant désigne les personnes vouées au repos éternel. Les romanciers sahéliens semblent s’inspirer de ces préceptes religieux.

Dans le roman sahélien, la symbolique du soleil peut avoir un contenu ambivalent : le soleil est d’abord présenté comme une créature nuisible à cause de sa chaleur qui écrase tous les êtres de la terre. Il a également une signification utilitaire parce que source de lumière et de vie dont dépendent étroitement les créatures de Dieu. Le soleil est dès lors un élément fondamental de la composition du roman sahélien. Il est même profondément intégré dans l’existence du Sahel de telle sorte que ne pas en parler évacuerait toute l’identité d’une œuvre produite dans cette région. C’est un élément de structuration de la vie quotidienne si bien qu’une journée sans soleil est rare au Sahel. C’est pourquoi les croyances populaires attachent une importance capitale à ses différentes apparitions qui doivent être assurées et maintenues par certains rites appropriés comme le souligne bien Roger Chemain :

« La réapparition du soleil chaque matin n’est pas une chose qui va de soi, mais un prodige que l’on espère quotidien et dont il importe d’assurer le renouvellement par des pratiques appropriées » [4].

Le soleil apparaît donc comme un élément culturel entièrement ancré dans les mœurs sahéliennes voire africaines ; aspect remarquablement souligné par Ibrahim Issa :

« Le soleil et la malaria, ces deux ennemis déclarés des coloniaux, exigeaient une énergie surhumaine à ces hommes habitués aux douceurs des climats méditerranéens= » (Grandes Eaux Noires 118).

La chronologie du parcours du soleil articule en définitive la progression de la vie : le lever correspond à la naissance, la position à midi à la maturité et le coucher à la fin de la vie, c’est-à-dire à la mort. La naissance est l’expression de l’innocence, de l’inoffensif, de la joie de vivre à l’image de ce soleil au lever somme toute plus proche de l’homme. Quant aux deux autres étapes, elles constituent les moments les plus redoutés dans la vie d’un homme : la maturité est le moment où on est confronté de plus en plus à de réelles difficultés de la vie, celles liées à l’existence même ; la mort, qui correspond à la dernière étape du parcours solaire, fait naturellement peur aux hommes. La thématisation insistante de l’astre dans les romans démontre que le Sahélien dépend exclusivement des conditions climatiques : le soleil s’oppose à la pluie par ses attributs qui rappellent la chaleur, la famine, les maladies diverses. Son évocation est souvent liée à celle d’un manque de pluies, donc à la sécheresse.

  1. L’IDENTIFICATION DE LA SECHERESSE A LA MALADIE

Dans le roman sahélien, la sécheresse est définie en référence aux images familières suivantes :

« Les images et les descriptions de la sécheresse au Sahel sont familières à chacun d’entre nous :carcasses d’animaux sur une terre aride, personnes ayant tout perdu et fuyant la sécheresse, mendiants dans les villes, enfants faméliques , camps où l’on distribue des vivres » [5].

A l’instar du soleil, la sécheresse est un thème important dans le roman sahélien. Cette thématique a particulièrement marqué les romanciers. C’est pourquoi ils en font souvent un thème d’écriture. Son traitement revêt deux formes : la sécheresse naturelle et la sécheresse artificielle.

2.1. La sécheresse naturelle

Elle est une détérioration d’une situation ayant principalement pour cause les faits naturels. Elle a deux dimensions essentielles dans le roman : la pénurie alimentaire et le problème chronique d’eau. La pénurie alimentaire est l’absence totale de nourriture qui « provoque des disettes aiguës et rend indispensable une aide alimentaire massive pour éviter des hécatombes » [6]. Ce phénomène se traduit dans les romans par des variantes dénominatives abondantes. Ainsi la sécheresse est appelée famine, faim, misère, disette etc. Ces dénominations sont synonymiques et constituent chacune pour les écrivains une façon d’appréhender la crise alimentaire chronique vécue par le Sahel : la faim, la famine, la disette soulignent toutes un manque de nourriture avec cependant une nuance temporelle et spatiale. La famine est un manque lié à un espace donné pendant une certaine période ainsi que le fait remarquer Idé Adamou dans Talibo, un enfant du quartier :

« La terre depuis longtemps, avait abandonné l’homme des champs. Il avait eu beau tourner et retourner la terre sous toutes ses coutures ; il avait eu beau semer et ressemer le mil. Rien n’y fit. La terre se craquelait et mourait lentement. Elle ne peut rien offrir, ni à l’homme des champs ni aux bêtes » (p.101-102).

Quant à la faim, elle est un manque éphémère et couvre un espace relativement moins important que dans le précédent cas. Elle est souvent limitée à des situations individuelles :

« Quand le ventre est vide, le corps devient vulnérable…Lorsque le ventre est vide, l’esprit tourne à vide et s’ingénue à trouver de quoi remplir le ventre. Le ventre vide coule et murmure » (Le prix de l’âme, 144).

La présence répétitive de l’adjectif vide renforce l’idée de manque ; ce vide est ressenti immédiatement. C’est pourquoi l’esprit perd son contrôle et « s’ingénue à trouver de quoi » contrecarrer ces attaques. Contrairement à la famine qui a un aspect beaucoup plus abstrait, plus étendu dans l’espace et le temps, plus collectif, la faim a une manifestation concrète au niveau individuel : la famine peut sévir dans une région et ne pas se généraliser, alors que la faim est de l’ordre normal de la vie car chacun a son moment de faim. Cependant, quand celle-ci persiste et dure dans le temps, elle se transforme en famine. La disette est « le manque des choses nécessaires spécialement des vivres » (Le Larousse). L’élément déterminant de ce phénomène est donc non seulement le manque de vivres mais aussi et surtout son acuité. En effet, la disette exerce plus de pression que la famine et la faim par l’absence de perspectives et de solutions immédiates. La misère a une étendue dégradante et peu reluisante car elle est redoutée pour les souffrances physiques et morales qu’elle occasionne. Elle est « l’état d’extrême pauvreté, de faiblesse, d’impuissance ; manque de quelque chose. Événement douloureux qui suscite la pitié » (Le Larousse). Elle est la conséquence directe de la famine, de la disette et de la faim. Ces phénomènes constituent à des degrés divers les différentes manifestations de la sécheresse au Sahel. Ils interfèrent cependant à travers deux idées essentielles : le manque et la désolation. La première prend une connotation particulière dans le roman sahélien En effet, le manque symbolise l’espace sahélien qui est généralement confondu au vide mais aussi à la vie fondamentalement marquée par l’absence du minimum. Toute présentation du Sahel intègre inévitablement cet aspect. C’est pourquoi l’imaginaire littéraire reste profondément marqué : l’écriture prend l’allure d’une thématique du vide, du manque qui se traduit essentiellement par une permanence du déficit alimentaire ou de l’eau. Ceci a pour conséquence la désolation qui a constitué pendant longtemps l’image référentielle de cette région de l’Afrique de l’Ouest.

La seconde dimension de la sécheresse naturelle est le problème de l’eau. L’eau est une denrée si rare au Sahel qu’elle est comparée dans l’œuvre d’Ibrahim Ly au minéral le plus précieux, le diamant : « Dans le Sahel, toute eau ne vaut-elle pas plus que son pesant de diamant » (Toiles d’araignées :10).Ce rapprochement fait ressortir toute la valeur accordée à l’eau :

« L’eau est à la base de la vie. Il faut de l’eau, il faut qu’il pleuve pour que les cultures de contre saison, les reboisements et tous les projets de la lutte contre la désertification réussissent. Toute terre sans eau de surface et sur laquelle il ne pleut pas, finira par mourir, se désertifier et rien produire » [7].

L’insuffisance de l’eau est ressentie comme une vraie catastrophe. Paradoxalement, son abondance produit les mêmes effets. La question de l’eau se pose donc sous deux angles dans les romans : l’insuffisance et la surabondance. Au Sahel, la pénurie d’eau de surface ou de pluies est une des épreuves permanentes car dans cette région, la vie semble suspendue lorsque l’eau vient à manquer ; ainsi à Wilimano cadre de l’intrigue dans Le Prix de l’âme (p.49).

« L’inquiétude envahissait les âmes, car il ne pleuvait pratiquement plus…Les Wilimanois espéraient le mois d’Août, période des pluies intermittentes qui redonneraient (…) la vie ».

Dans Gros plan par exemple, la vie est menacée par la « tourmente des aléas climatiques » (p.76). Le manque de précipitations pluvieuses est ressenti comme l’absence d’un minimum vital. Cette insuffisance est donc à la base des crises alimentaires car de la régularité des pluies dépend exclusivement la disponibilité des vivres au Sahel : « alors que 400 mm de pluie sont considérés comme une pluviométrie normale, il n’était tombé que 130 mm »(Quinze ans ça suffit,13).Les romans sahéliens s’accordent à souligner la place de l’eau dans la perspective des solutions durables aux problèmes de la sécheresse répétitive au Sahel ;les extraits suivants en sont amplement illustratifs :

« Des villages entiers s’éteignaient avec elle [la sécheresse]. La cause de tout cela ? La pluie ! La pluie ne tombait plus depuis de longs mois » (Talibo, un enfant du quartier : 103)

« Les saisons des pluies jouent à cache-cache avec le Sahélien » (Civilisation sauvage, 128).

« On était au début de la saison pluvieuse, mais la pluie, elle aussi, semblait bouder le bourg » (Sahel ! sanglante sécheresse !21)

« La calamité saisonnière dont les êtres et les choses subissent depuis deux mois, les brûlants effets » (Gros plan : 5)

« Wilimano n’est plus le même. C’est un enfant sevré par la mère hivernage » (Le Prix de l’âme : 72)

L’eau de pluie constitue une sorte de constante thématique dans les romans sahéliens puisqu’il s’en dégage une certaine unanimité par rapport à sa place et à son utilité. En effet, les écrivains parlent du manque d’eau avec grande inquiétude et grand désarroi ; les thèmes comme « pluies capricieuses »et « chroniques crises alimentaires » sont des redondances qui posent de manière pertinente la problématique de l’eau au Sahel. Le manque de pluies est la cause fondamentale des crises alimentaires. En définitive, toutes les sécheresses vécues dans cette région ouest- africaine ont pour origine les caractéristiques des saisons pluvieuses, notamment le déficit permanent en pluie. Cependant, l’abondance de l’eau ne produit pas toujours les effets escomptés. Si le manque de pluies constitue une sécheresse au Sahel, son abondance, en principe, devrait produire les effets contraires.

Mais, paradoxalement, une abondante pluviométrie engendre des catastrophes. En effet, le Sahel n’étant pas constamment arrosé, son sol supporte mal de grandes quantités d’eau. Les grasses précipitations sont toujours exceptionnelles et les pays sahéliens n’ont pas prévu d’infrastructures appropriées pour parer à ces situations. C’est pourquoi d’énormes dégâts sont souvent causés par les pluies ; l’exemple le plus frappant est la destruction des moyens de communication dont parlent avec insistance les romans : « les vivres n’ont pas été acheminés parce que les routes ont été coupées par les eaux de pluies », (Quinze ans ça suffit, 12). Cela a pour conséquence immédiate l’accentuation de l’enclavement déjà durement ressenti par les populations sahéliennes. La situation, déjà précaire, devient alors catastrophique. C’est ainsi que l’abondance des pluies est souvent à l’origine de nombreuses inondations destructrices des habitations et des champs dans cette région, selon Mariko, la pluie a été « aussi spectaculaire et aussi dévastatrice que l’érosion éolienne, elle n’épargne ni les villes ni les campagnes » [8]. L’érosion pluviale rend fragiles les espaces de cultures, ce qui a pour conséquence les mauvaises récoltes. Elle provoque donc des crises alimentaires. Années sans pluies et années d’abondantes pluies se confondent. Elles conduisent toutes aux mêmes résultats comme l’écrit Mariko : « Trop d’eau tue la terre qui ne respire plus ; le manque d’eau la tue également » [9]. La problématique de l’eau est alors un véritable dilemme : le Sahel oscille désespérément entre deux extrêmes : les pluies sont soit absentes ou insuffisantes, soit démesurées ; dans les deux cas on aboutit à la même situation : la sécheresse. La pluviométrie est rarement normale. C’est là une vision pessimiste de la part des romanciers qui s’assimile à un drame psychologique. L’écriture cherche souvent à bien souligner la rigueur du climat dans cette région où les pluies constituent un facteur déterminant dans la problématique de l’autosuffisance alimentaire. Au Sahel, le combat pour la survie passe obligatoirement par la maîtrise de l’eau. Cela ne se présente pas sous de bons augures, d’autant plus que cette sécheresse naturelle s’accompagne dans les œuvres d’une forme artificielle de sécheresse.

2.2. La sécheresse artificielle

La sécheresse est, en principe, un fait naturel. Mais il arrive qu’elle soit provoquée et entretenue par l’homme. Les détenteurs de la puissance publique, profitant de leur position privilégiée, se livrent à une certaine exploitation dont les conséquences sont la fragilisation des couches les plus démunies. Au-delà des actions ponctuelles qui portent gravement atteinte à l’environnement et dont la littérature rend couramment compte, les romanciers reviennent régulièrement sur deux types de sécheresse artificielle : le détournement et les impôts. « Sécheresse » est donc due, dans ce cas, non plus à la rigueur du climat, mais aux pratiques mafieuses des hommes qui aggravent la situation de misère déjà insoutenable.

Le détournement, selon Le Larousse, est une soustraction frauduleuse, une mise en œuvre de la compétence d’une autorité administrative dans un dessein autre que celui pour auquel elle avait été conférée. Dans les romans, il s’agit d’une absence totale d’orthodoxie dans la gestion des deniers publics : « Le détournement de plusieurs millions n’ôtait point le respect à son auteur alors que le petit vol à la tire pouvait entraîner la lapidation »(Toiles d’araignées,288). Le pouvoir est une couverture qui offre les moyens aux dirigeants de s’enrichir très rapidement. Une telle pratique est dénoncée comme cause de la misère du peuple. Pour mieux illustrer cette situation, les romanciers opposent deux classes : une minorité de privilégiés et une grande masse muette livrée aux bons vouloirs des premiers. Ainsi, dans les romans sahéliens, l’évocation du détournement des deniers publics et de l’aide internationale constitue l’un des thèmes centraux. Dans le premier cas, les écrivains mettent à nu les rapports biens de l’Etat/dirigeants politiques. Ces derniers sont souvent mis à l’index dans les romans pour leur volonté effrénée de conforter la place déjà acquise. Ainsi dans Quinze ans ça suffit, le député est montré comme l’un des mauvais serviteurs de l’Etat. Sidi Balima détourne sans gêne les richesses de la République de Bentota pour des intérêts personnels. Il en résulte une description de deux classes nettement opposées : une classe dominée qui constitue la grande masse des laissés -pour- compte et une classe minoritaire de privilégiés égoïstes. Dans Toiles d’araignées (p.250) par exemple, Ibrahim Ly étale avec force détails cette tendance de la classe dominante à transformer les moyens du pouvoir en biens personnels : « Les idées généreuses sont les pires ennemies du progrès. Il faut laisser l’élite s’enrichir. Qu’elle réunisse toutes les richesses éparses et investisse par la suite ». L’emploi exclusif des pronoms nous, je ou moi dans les passages suivants, est l’expression même de cet égoïsme qui ignore le sort des autres :

« Qu’on nous laisse nous enrichir et nous garantissons le progrès » (Toiles d’araignées : 251) ;

« Moi je n’ai pas besoin d’aimer ou de haïr. Je ne m’occupe pas du pauvre » (Toiles d’araignées : 252).

Ces déclarations machiavéliques confirment le désengagement cynique du pouvoir politique par rapport à la situation de détresse et de misère du peuple. Le détournement des deniers publics aura pour conséquence l’appauvrissement progressif de l’Etat, donc du peuple, d’où les situations de famine et de sécheresse cruelles.

Dans le second cas, les romanciers stigmatisent l’insouciance des autorités à gérer les situations ainsi créées, en détournant l’aide internationale destinée aux populations éprouvées. Dans cette perspective, Ousmane Amadou insiste sur les destinations irrégulières qu’avait prises cette assistance : « Il était démontré que les vivres envoyés par convois de camions entiers, étaient très souvent détournés de leur destination » (Quinze ans ça suffit : 85). Elle part enrichir certains dignitaires locaux qui « continuent encore de garder pour eux les vivres que nous leur donnons à distribuer à leurs administrés. D’autres les mettent carrément sur les marchés » (Quinze ans ça suffit : 97).

Pour l’auteur de Toiles d’araignées, le peuple davantage affamé par cette tricherie, devient un moyen de propagande politique pour attendrir la communauté internationale :

« Le peuple excédé, exsangue, est un grand malade. La classe dirigeante a vite perçu le parti qu’elle pouvait tirer des infirmités populaires. Elle a habillé le peuple en mendiant, exhibant avec art les plaies purulentes, et le promène de pays en pays la besace grande ouverte » (Toiles d’araignées : 180).

Ibrahima Ly souligne avec ironie cette utilisation du peuple qui prend la forme d’une véritable escroquerie puisque la situation de misère persiste. Les interpellations prennent la forme d’un cri d’alarme chez les romanciers :

« Mais que devenaient, où allaient alors ces milliers de tonnes de céréales, ces millions de francs de dons qu’annonçaient à longueur de journée les radiodiffusions étrangères ? Pourquoi l’aide internationale ? » (Sahel ! sanglante sécheresse : 21).

Les réponses sont facilement imaginables car les populations se trouvent victimes non pas d’une sécheresse naturelle, mais principalement d’un système d’exploitation qui se soucie peu de leur détresse. Les sécheresses successives au Sahel ne sont pas, selon les écrivains, très dramatiques ; elles le deviennent par la faute des hommes : des méfaits comme le détournement sous toutes ses formeset l’imposition lourde, sont souvent à l’origine de la sécheresse, entendue comme une privation artificielle provoquée.

L’impôt est une dîme payée par tout citoyen dont l’âge est compris entre dix-huit et cinquante cinq ans. C’est une pratique instituée par la puissance coloniale, pour faire contribuer les populations indigènes à l’effort de développement de leurs régions. Elle prit, par la suite, la forme d’une réquisition aux fins d’assister la métropole en plein effort durant la Deuxième Guerre Mondiale. Cette pratique est décrite dans les œuvres sahéliennes comme un calvaire pour les populations africaines : « être heureux, c’est payer moins d’impôts et de taxes », (Toiles d’araignées, 280). L’impôt est en principe exigible en espèces sonnantes et trébuchantes. Mais il arrive qu’il soit compensé par des travaux forcés. Au Sahel, l’impôt revêt une forme particulière, car il est aussi payé en produits agricoles. Or, la récolte est le plus souvent insuffisante même pour la consommation familiale ; ce qui complique la situation des paysans et les expose aux rigueurs des autorités :

« Nous avions l’habitude de payer nos impôts avant même qu’on ne songe à nous les réclamer ; mais cette année, du fait de cette terrible sécheresse que nous vivons, nous avons un peu de retard. Des gardes sont venus m’embarquer à cinq heures du matin. Il paraît que c’est le nouveau système qu’ils ont trouvé pour faire rentrer les impôts » (Quinze ans ça suffit : 70).

Outre cette sécheresse qui sévit quasiment chaque année, le pouvoir politique accule les pauvres agriculteurs déjà éprouvés par cette famine cruelle. La préoccupation de ceux-ci dans les romans devient double : assurer le quotidien rendu désormais hypothétique par le temps de sécheresse et s’acquitter impérativement des lourds impôts, ce qui ne manque pas d’accentuer le degré de souffrance en enfonçant davantage ces populations dans le dénuement total. Ils doivent opérer un choix entre mourir de faim en payant l’impôt et s’exposer dans le cas contraire à des séances humiliantes, sans pitié :

« Un événement amer lui revient à l’esprit :la fois où, en pleine journée, au su et au vu de tout le village, un gaddisarki à cheval accompagné d’un dogari du chef, vinrent le ligoter, le bastonnèrent à mort devant sa femme, ses enfants, ses vieux parents, pour le traîner ensuite les poignets attachés et liés à la selle jusqu’à la prison, pour n’avoir pas pu payer à temps la somme de trois cents francs représentant une part sur les six qu’il devait verser comme impôts de capitation » (Civilisation sauvage : 132).

Par effet de contraste les écrivains présentent les scènes de recouvrement d’impôts avec beaucoup de perspicacité pour montrer que cette pratique ignore la situation précaire des contribuables. Dans Civilisation sauvage, les attitudes des percepteurs se résument par ce slogan sadique : « Paie l’impôt ou tu périras ». L’œuvre de Moussa Konaté en est une parfaite illustration. En effet, Le Prix de l’âme présente une description similaire de l’impôt. La formulation même du titre de l’œuvre tire son origine de ce problème crucial. Payer l’impôt équivaut à la préservation de son âme. Cette comparaison retrace toute la valeur accordée à l’impôt : celui-ci est aussi précieux que la vie. Dans les romans sahéliens, même si la sécheresse reste la toile de fond de l’intrigue, il est indéniable que l’objet de la quête, qui nécessite le déplacement des personnages a souvent pour cause l’impôt. La famine et la disette sont permanentes et acceptées comme si cela allait de soi, alors que l’impôt prend chaque année des proportions nouvelles au point de devenir une hantise pour les personnages romanesques. Nous avons d’une part un fait naturel hypothétique et, d’autre part, une institution humaine dont la nuisance ne laisse aucune ombre de doute. Les romans les plus illustratifs en la matière sont Abboki ou l’appel de la côte [10] et Le Baiser amer de la faim [11]. Les héros respectifs, Amadou et Gambo, quittent leur village parce qu’ils sont persécutés par les percepteurs d’impôts. Pour éviter l’humiliation et trouver les moyens de s’acquitter de cette obligation, le départ s’impose à eux comme une nécessité. Dans ces romans, l’impôt est simplement une exploitation et une expropriation à peine déguisée. Il vient alourdir le poids de la sécheresse naturelle que les populations arrivent à peine à supporter. La sécheresse artificielle relève donc de l’arbitraire. Elle est la résultante des rapports de forces entre les gouvernants et les gouvernés, les premiers imposant aux seconds le détournement et les impôts qui sont souvent à l’origine des sécheresses cruelles.

Qu’elle soit naturelle ou artificielle, la sécheresse au Sahel provoque des conséquences énormes. En dehors des problèmes ponctuels, les romanciers retiennent deux implications essentielles de ce phénomène : la sécheresse est d’abord source de désintégration sociale. Les sociétés africaines en général, et sahéliennes en particulier, se sont toujours distinguées par leur solidarité légendaire qui fait la cohésion des différentes communautés. Avec la sécheresse, celle-ci se trouve profondément entamée : pendant cette période, les vivres ne se donnent pas, ils se conservent jalousement. Cet instinct de conservation compromet alors certains liens familiaux. Ainsi, par exemple, la pénurie d’eau pendant la sécheresse a été une cause de divorce dans certaines contrées comme le fait ressortir Massa Diabaté :

« Mais l’eau manquait cruellement. Les femmes, dès l’aube, faisaient de longues queues devant les quelques puits qui n’avaient pas tari (…) La pénurie d’eau était la principale cause de divorce », (L’Assemblée des djinns : 203).

Par ailleurs, les incessants déplacements pour fuir la sécheresse entraînent une dispersion des familles, de la société et des villages entiers. Cela est par exemple à la base de conflits sanglants qui causent des milliers de morts. Les structures sociales résistent rarement à cette situation ; elles en sortent toujours meurtries. La mort d’hommes et d’animaux à grande échelle constitue aussi la conséquence la plus dramatique ; celle-ci se répand comme une traînée de poudre :

« Au moment où j’écris ces lignes, hommes et bêtes meurent par dizaines chaque jour à Bagada, à Tessam et même aux portes de Kokoda. De soif, de fatigue et de maladies diverses. De faim surtout » (Quinze ans ça suffit : 9).

La mort devient l’événement quotidien des populations éprouvées. Elle prend dans certains romans des proportions dramatiques et génocidaires :

« Et brusquement, la tragédie qui vous prend à la gorge. Ce camp, par exemple, où se sont réunis deux villages descendus du Nord. Toujours la même histoire : ils ont fui leurs champs calcinés, marché des jours et des jours, en direction du sud, du fleuve. Ils sont trois cents, rescapés de la longue marche. Mais leurs gosses, ces gosses qui vous souriaient et qui font les fous dans la poussière, combien sont-ils ? Soudain vous vous apercevez qu’ils ne sont plus qu’une trentaine, au lieu de trois ou quatre cents. Les autres ? Morts », (Quinze ans ça suffit : 30).

La sécheresse, avec son cortège de morts, a été pendant longtemps un cauchemar dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi, son évocation dans le roman sahélien est une constante. De façon consciente ou inconsciente, il y est fait allusion de manière permanente et même obsessionnelle. Avec le thème du soleil, elle constitue les éléments de littéralité les plus significatifs. Ils sont des « symboles des réalités psychiques les plus profondes » [12]. Ils symbolisent une source d’épreuves et de souffrances que les écrivains traduisent parfois à travers un pessimisme éloquent et un fatalisme exagéré. Dans le premier cas, l’utilisation esthétique du malheur est subtile : loin de s’apitoyer sur son sort, l’écrivain traduit une vision du monde, un monde sahélien où le présent et l’avenir sont incertains : « Dans ce pays il n’y a rien à faire », (Sahel ! sanglante sécheresse : 27). La négation « ne… rien » illustre le manque de perspective qui confine l’univers dans un cadre clos. Le malheur est poétisé dans un discours frappant et révélateur d’une esthétique propre aux romans sahéliens. Ceux-ci échappent difficilement à cette thématique du pessimisme. Dans le second cas, le discours pessimiste conduit à un fatalisme : à l’image de la sécheresse et du soleil, tout est au-dessus de l’entendement humain. Le seul recours reste Dieu par qui tout arrive et s’explique comme le pense un personnage de Sahel ! Sanglante Sécheresse : « Ils sont amorphes finis, mais ne se sentent pas condamnés. Ils espèrent un signe d’Allah. D’où la difficulté de leur faire comprendre quoi que ce soit » (p.31). La résignation, le fatalisme sont le refus d’action parce qu’ils font croire à l’existence d’une force supérieure qui agit toujours. C’est pour cela que le soleil et la sécheresse sont acceptés de fait comme des phénomènes divins. Le fatalisme et le pessimisme constituent cependant une exception qui confirme la règle car ce ne sont pas là des thèmes majeurs du roman sahélien ; l’évocation de la souffrance est un cri de détresse qui met l’accent sur la situation particulière du Sahel :

 

« Soumise à un climat rude et irrégulier, ne disposant que de sols pour la plupart pauvres et fragiles, n’ayant que de ressources en eau limitées, que des ressources minières modestes, cette partie du monde semble déshéritée » [13].

C’est un cri très profond dont les effets sont diversement ressentis selon les pays du Sahel. Les constantes n’impliquent pas une certaine uniformité de la littérature sahélienne. Elles sont plutôt indicatrices des grandes lignes qui font son unité, n’excluant pas des spécificités littéraires propres à chaque pays.

BIBLIOGRAPHIE

  1. Œuvres romanesques

ADA, B., Le baiser amer de la faim, Niamey, INN, 1980.

ADAMOU, I., Talibo, un enfant du quartier, Niamey, INN, 1995.

AMADOU, O., Quinze ans ça suffit, Niamey, INN, 1977.

DIABATE, M. M., L’assemblée des djinns, Paris, Présence Africaine, 1985.

DIARRA, A.M., Sécheresse, Paris, Présence Africaine, 1981.

ISSA, I., Grandes Eaux Noires, Paris, Scorpion, 1959.

HALIDOU SABBO, M., Abboki ou l’appel de la côte, Niamey, INN, 1977.

KONATE, M., Le prix de l’âme, Paris, Présence Africaine, 1981.

LY, I., Toiles d’araignées, Paris, l’Harmattan, 1985.

MAYAKI, D., Civilisation sauvage, Niamey, Grande Imprimerie IBS, 1995.

OUMAROU, I., Gros plan, Dakar, Abidjan, NEA, 1977.

YAMBO, O., Le devoir de violence, Paris, Seuil, 1968.

  1. Ouvrages théoriques

CHEMAIN, R., L’imaginaire dans le roman africain d’expression française, Paris, 1986.

GIRI, J., Le Sahel au 21ème siècle, Paris, Karthala, 1989.

KELETEGUI, M., La mort de la brousse, Paris, Karthala, 1996.

MAURON, C., Des métaphores obsédantes au mythe personnel, Paris, 1963.

SPITLER, G., Les Touaregs face aux famines, Paris, Karthala, 1993.

[1] Université de Niamey, FLSH.

[2] MAURON, C., Des métaphores obsédantes au mythe personnel, Paris, 1963.

[3] CHEMAIN, R., L’imaginaire dans le roman africain d’expression française, Paris, 1986.

[4] CHEMAIN, R., op. cit., p.43.

[5] SPITTLER, G., Les Touareg face aux famines, Paris, Karthala, 1993

[6] GIRI, J., Le Sahel au 21ème siècle, Paris, Karthala ,1989.

[7] KELETEGUI, M., La Mort de la brousse, Paris, Karthala, 1996.

[8] MARIKO, K., La mort de la brousse, op. cit., p. 113.

[9] Idem., p. 82.

[10] SABBO, Halilou Mahamadou, Abboki ou l’appel de la côte, Niamey, INN, 1977.

[11] BOUREIMA, Ada, Le Baiser amer de la faim, Niamey, INN, 1980.

[12] CHEMAIN, R., op. cit., p. 73.

[13] GIRI, J., op. cit., p. 126.