Notes de lecture

LA MARIEU, BAUDOUIN PATERNOSTRE DE : ULTRA-EVOLUTION ET DEVELOPPEMENT. REGARD SUR UN MONDE A CONSTRUIRE. 116 PAGES CABAY, LOUVAIN-LA-NEUVE 1985.

Ethiopiques n°48-49

revue trimestrielle

de culture négro-africaine

Hommage à Léopold Sédar Senghor

Spécial les métiers du livres

1e et 2e trimestre 1988

– volume 5 n°1-2

On lit avec fascination ce petit livre, qui relie d’une manière cohérente l’évolution et la problématique moderne du développement. L’auteur suit les traces de Teilhard de Chardin ; il cherche à dégager le sens global de l’évolution, et à partir du chemin passé de celle-ci à reconnaître son chemin possible pour l’avenir. Pour cela, il utilise les connaissances les plus modernes de la recherche dans les domaines de la physique, de la biologie, de la paléontologie et de la philosophie.

Ensuite, l’auteur évoque l’urgente nécessité de rechercher et de mettre au point les techniques de l’ultra-évolution, cela aux niveaux de la personne humaine, de la famille, de l’Etat comme au niveau de la communauté mondiale (dans les domaines politico-administratif, économique et culturel).

Dans la deuxième partie, on trouve ce qui est proprement fascinant dans cette œuvre. Les dispositions modernes de l’Etat et de la société, de l’économie et de la culture, et la foi (chrétienne) sont rapprochés dans une optique évolutive.

A partir de la compréhension du sens de l’évolution, se cristallisent de même des principes éthiques pour le comportement et pour l’action sur la voie de l’évolution : liberté d’initiative, participation à la responsabilité et solidarité dans la coopération. Naturellement on ne peut pas dire beaucoup sur ce sujet dans un livre de seulement une centaine de pages. Ce petit livre est souvent visionnaire-synthétique que spéculatif-analytique. Il tire sa force de cohérence de la pensée de Teilhard de Chardin. Sans contester les affirmations de l’auteur, on peut se demander si Teilhard de Chardin voyait l’évolution de façon si optimiste, comme un développement de la conscience morale vers le haut et vers l’avant (évolution du mal vers le bien). Et si, face aux tendances qui unissent et à la progression linéaire d’universalisation des dispositifs, les forces divergentes (tendances égoïstes-individualisantes au niveau étatique, catégoriel et personnel) ne sont pas trop peu prises en compte et thématisées.

Si l’on veut rendre compte de l’essentiel de cet ouvrage, il est difficile d’en faire une critique de détail. Même si certains arguments semblent difficiles à prouver, la « vision » apparaît toutefois comme un tout consistant et crédible.