Etudes littéraires

EMERGENCE D’UNE POESIE NIGERIANE D’EXPRESSION FRANÇAISE

Ethiopiques n° 43

revue trimestrielle

de culture négro-africaine

4e trimestre 1985 volume III n°4

Au Nigéria aujourd’hui on assiste à la naissance d’une poésie d’expression française. Ce phénomène n’aurait aucun caractère exceptionnel si le Nigéria était une ancienne colonie française ou un pays comme le Cameroun où le français et l’anglais sont les deux langues officielles reconnues. Mais dans le cas précis du Nigéria l’anglais est la langue officielle tandis que trois langues le haoussa, l’igbo et le yoruba parmi tant d’autres, ont été sélectionnées comme langues à vocation nationale. Par conséquent la naissance d’une poésie nigériane de langue française est une véritable gageure.

Un certain nombre de circonstances peuvent expliquer sa gestation. Tout d’abord la situation géographique du pays est telle qu’à part la frontière sud qui est une côte bordant l’Océan Atlantique, tous les pays limitrophes sont des pays francophones. L’enseignement du français est par conséquent encouragé dans les écoles secondaires et dans les universités. Mais l’enseignement du français, langue étrangère, s’il produit des cadres maîtrisant la langue française, d’un point de vue fonctionnel, n’a pas jusqu’ici donné naissance à des écrivains. L’importance historique de l’anglais pour le Nigéria, la richesse de sa littérature orale en langues nationales, le développement de sa littérature de langue anglaise avec des auteurs comme Chinua Achebe et Wole Soyinka donnent un caractère tout à fait marginal aux quelques poèmes en français qui fleurissaient çà et là dans les revues des clubs de français des universités ou des écoles normales supérieures nigérianes ou que les services culturels de l’Ambassade de France suscitent lors du concours littéraire annuel.

Il faut également noter que la naissance de la poésie nigériane francophone a été précédée de la production de la pièce du théâtre, Shango suivi de Le Roi Eléphant d’Ola Balogun [1] et de deux romans, L’étonnante enfance d’Inotan de Joseph Biakolo [2] et l’Oracle de l’île Biafuluwa de Debe Osajl [3]. La pièce d’Ola Balogun, entièrement écrite en langue française et primée lors du concours théâtral inter-africain en 1967, constitue réellement l’acte de naissance de la littérature nigériane francophone. A cela il faut ajouter la floraison des traductions en langue française des chefs d’œuvre de la littérature nigériane écrite en anglais : L’ivrogne dans la brousse d’Amos Tutuola [4], La danse de la forêt [5], Les gens des marais – Un sang fort – Les tribulations de frère Jéro [6], Le Lion et la perle [7] et Les interprètes [8] de Wole Soyinka, Le monde s ’effondre [9], Le malaise [10], Le démagogue [11], La flèche de Dieu, Femmes en guerre [12] de Chinua Achebe, La brousse ardente [13], de Cyprian Ekwensi et Ma Mercedès est plus grosse que la tienne de Nkem Nwakwo [14].

Tous ces faits ne signifient pas que la poésie nigériane francophone ne nous a pas donné des signes annonciateurs de sa naissance. En effet dans les revues comme Présence Africaine, Ecriture française, Peuples Noirs, Peuples Africains et European Martin Adiyi Bestman avait déjà eu à publier quelques poèmes épars qui ; avec d’autres inédits, vont donner Une calebasse d’extase, recueil que publiera bientôt, sans doute avant la fin de l’année, Nouvelle optique de Montréal. En outre, un jeune nigérian de 25 ans, Ada Ugah, a publié aux éditions Naamari de Sherbrooke au Québec, trois recueils de poèmes, en un, intitulés Rêves inédits, poèmes suivis de La Révolte des Griots et des Rêves retrouvés en 1983 [15]. Il projette de publier sous peu un autre recueil de poèmes intitulé : Les Commandants de la nuit.

Notre propos, c’est d’abord de vous présenter le recueil de poèmes d’Ada Ugah et ensuite d’en souligner « la singularité ». Dans la postface à son recueil, Ada Ugah nous dit que « le premier cycle, « Rêves interdits » est essentiellement consacré aux événements importants qui ont marqué la vie du peuple dit industrialisé ces dernières années. C’est en quelque sorte un carnet poétique d’un jeune écrivain du Tiers-Monde arrivant dans un milieu « développé » plongé dans les mêmes débats socio-économiques qui lui rappellent les siens. Sa première tentative serait d’observer, de comprendre et puis de cataloguer… » [16]. Le grand mot est lâché : cataloguer. Mais pour ce faire, le jeune poète devient explorateur et il va découvrir le nouveau monde qui n’est plus l’Amérique mais l’Europe.

« J’irai là-bas

Et tout voir.

Et tout raconter

Ici et maintenant

Sur l’Europe des Européens ». (P. 13).

Ainsi va-t-il nous décrire successivement les problèmes basque, corse, irlandais, breton, allemand, etc. dans un poème intitulé « Appel international » :

Appel de soutien

Aux tribus démunies

Lu et approuvé

Comité

Africain du patronage

De la libération

Du pays Eskuara

De la Corse

De l’Irlande

De l’Arménie

De la Bretagne

De l’unification de l’Allemagne.

Pour le droit à l’autodétermination.

De ces tribus démunies

Soutenez ces efforts humanitaires.

Une larme mon amour

Une seule larme versée par pitié

Pour l’Europe des luttes tribales !(p. 28).

 

Ce n’est également pas pitié qu’il se penche dans Mère trahie sur le sort de vieilles mères condamnées à la solitude dans des maisons de repos dans une Europe hyper-développée :

Dans une maisonnette

Seule compagne le froid

Elle vivait

Ma mère retraitée

Ici chez les retraités

Fretonnant chaque jour les airs retraités

Ne pleure pas, mère

Si seulement tu étais née en Afrique

Tu serais une bibliothèque

Chaque jour consultée sur les airs passés

Chaque jour consultée sur la fîte des ancêtres.

Mère, trahie, tu reviendras sur la terre

Mère, tu me trouveras à l’autre bout de la rivière

Mère, là tu trouveras les enfants t’adoreront…

Une larme mon amour,

Une seule larme versée

Pour l’Europe des Européens… (p 14-15).

Dans « La mort du mot » il observe la même attitude faite de pitié et de générosité devant les jeunes diplômés européens voués au chômage :

Les usines se ferment

Et annoncent le redressement

Et annoncent les licenciements

Il y aura la mort du mot

Il y a aura du changement

Il y aura l’union des chômeurs européens

Et les jeunes diplômés sans emploi Et les jeunes diplômés sans espoir Où la promesse ?

Et les uns prennent la retraite à quarante ans par solidarité

Et les autres sont remplacés par les robots

Où va la révolution industrielle ?

Une larme mon amour,

Une seule larme versée

Pour l’Europe hyperdéveloppée (p. 21)

Retenons cet autre poème, intitulé « Pax Americana », dans lequel Ugah déplore la mainmise américaine sur l’Europe qui se croit libre :

Alléluia

La paix aura lieu

A Zurich

Les pourparlers ont débuté

Sur le sort de l’Europe Pax Americana.

Ayatollahs rouges

Se serreront prochainement les mains

Sur les Euro-missiles !

Muette

Europe soumise

Attend bras croisés docilement

Les diktats des deux Ayatollahs

A l’autre bout de la rivière…

Une larme mon amour

Une seule larme versée

Pour le sort de l’Europe bloquée… (1). 19)

Le préfacier du recueil, Jack Corzani, semble n’y avoir saisi que la critique qu’Ada Ugah fait de l’Europe. Comme il nous le dit, « il n’est pas facile d’être objet d’étude, de supporter le regard curieux, indiscret, impérieux de l’ethnologue ou, par roman, essai ou thèse interposés, ses conclusions d’autant plus tranchées qu’elles sont souvent mal assurées » [17]. Ce qui est remarquable ici, c’est qu’effectivement la première partie du recueil d’Ada Ugah est un retournement épistémologique. Le discours ethnologique est un discours qui sert à digérer l’autre, à cataloguer l’autre, et à le classer dans le rayon d’ouvrages familiers. Mais ce discours ethnologique, le poète nigérian l’utilise pour étudier l’Europe qui se croit très avancée et civilisée. En effet, ce discours lui permet de dévoiler les chancres, les laideurs que cette Europe essaie de dissimuler aux yeux du reste du monde.

Quand Jack Corzani nous tient le propos que nous venons de citer, il a oublié de manière singulière l’avertissement lancé depuis 1948 par Jean-Paul Sartre dans Orphée noir lorsqu’il a écrit :

« Qu’est-ce donc que vous espériez, quand vous ôtiez le bâillon, qui fermait ces bouches noires ? Qu’elles allaient entonner nos louanges ? Ces têtes que nos pères avaient courbée jusqu’à terre par la force, pensiez-vous, quand elles se relèveraient, lire l’adoration dans leurs yeux ? Voici des hommes noirs debout qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus » [18].

Cependant la poésie nigériane de langue française d’un Ada Ugah n’est pas que le retournement de l’ethnologie contre ses fondateurs. Comme il le dit lui­même dans sa postface, (de deuxième cycle constitue, d’une certaine manière, un prolongement du premier à savoir, la reconnaissance explicite de la crise contemporaine. Loin de faire un procès à un sens unique à l’encontre des autres peuples, le poète se met à l’écoute des malaises et des déchirures qui ont fortement secoué sa propre société dans « La Révolte des Griots » [19]. En effet, si Ugah dans « Rêves Interdits » décrit l’Europe des Européens qui publient des livres sur L’Afrique mal partie, sur L’Afrique déboussolée, sur L’Afrique Etranglée, sur L’Afrique trahie, sur L’Afrique aux Africains, sur L’Afrique aliénée et sur L’Afrique sans défense, dans « La Révolte des Griots » il célèbre d’abord le départ de la scène politique de Senghor :

En décembre 1980

– Un poète-président fêta sa retraite volontaire

Battant un tambour inédit

De la démocratie africaine… (p. 43).

Ensuite dans sa « Lettre à Mongo Beti », il parle avec une ironie désarmante du départ du pouvoir au Cameroun de l’ancien Président Ahmadou Ahidjo :

« J’ai vu

En retraite au royaume de l’eau

Votre frère

Le pauvre Christ de Yaoundé

Faisant ses ablutions : Mission terminée

Peuples noirs peuples africains

Il y aura des sourires

Il y aura du changement

En attendant la démocratie africaine.

Ugah n’a donc pas une vision unique. Il se retourne vers l’Afrique dont il châtie certains dirigeants politiques. Ainsi se réjouit-il dans « Epilogue Africain » de la chute des « pouvoirs absolus » comme ceux d’Idi Amin, « Président à vie sans parlement », Bokassa 1er ; « Empereur à vie sans empire » et Mathias Nguema, « roi à vie sans royaume ». Enfin le poète nigérian prévoit « la libération des opprimés » de la mainmise « des seigneurs parasitaires » ou des régimes racistes ; et il fait même ressurgir dans « Rêves éclatés » l’attente d’un nouveau rédempteur, d’un nouvel Osagyefo tout en avouant que :

« Au pays natal du soleil

J’ai perdu mes rêves.

Rêves ! Rêves éclatés

Aux cris des griots en révolte

J’ai perdu mes rêves… » (p. 56).

Comme on le voit, les poèmes d’Ada Ugah s’inspirent avant tout des événements politiques ou des faits sociaux. A travers eux, le poète nigérian crie la souffrance, l’oppression et l’injustice.

Puisque la poésie est aussi, est avant tout l’art du langage, commentons brièvement le style du poète nigérian. Ugah utilise un français simple, brut et non sophistiqué qui, malheureusement, n’est pas dépourvu de maladresses telles que :

– Ces denses sérénades de nuits passées

Qui amènent l’espoir

Qui promettent l’avenir

Qui regrettent ce passé ? (p. 11)

Il aurait fait mieux d’écrire :

Qui apportent l’espoir

– On lit :

« Seule compagne le froid » (p. 14).

au lieu de

« Seul compagnon le froid ».

A la même page on trouve :

« s’enivrant du bien vécu »

au lieu de

« s’enivrant du bien vivre »

– Il écrit sans les articles :

« Ayatollahs rouges »

« Europe soumise » (p.19)

– Il écrit également :

« Ce géant silencieux aux barbes rouges (p. 22)

et

« Les Ayatollahs aux barbes noirs » (p. 23)

au lieu de

« Ce géant silencieux à barbes rouges »

Les Ayatollahs à barbes noires (p.23)

Et alimenter mes comptes de Suisse » (p. 29).

au lieu de

« Et alimenter mes comptes en Suisse »

« La poésie palmarès des coopérants… périra

Aux oubliettes de l’histoire » (p. 43)

au lieu de

La poésie palmarès des coopérants… périra

Dans les oubliettes de l’histoire ».

Enfin, à la même page ; on trouve :

« un poète-président fêta sa retraite volontaire

Battant un tambour inédit ».

D’autre part, les clichés ne manquent pas dans la poésie d’Ada Ugah :

– « Caresses de tes sourires »

– « La vieille mère bibliothèque »

– « Le royaume de l’eau pour le fleuve.

Demain dès l’aube (qui rappelle le poème écrit par Victor Hugo à la mémoire de sa fille, Léopoldine noyée dans la Seine près de Villequier).

– Enfin, toute la série de

« L’Afrique mal partie »,

« L’Afrique déboussolée »,

« L’Afrique étranglée »,

« L’Afrique aliénée », etc., que la grande presse a popularisée.

Ces tournures et ces clichés qu’il emploie donnent l’impression que le poète nigérian ne maîtrise pas totalement la langue française.

Parfois il utilise des mots ou expressions étranges pour créer un effet d’originalité et de dépaysement : « stockexchange », « shows », « errondos », « beruf­verbots », « Lalabule », etc. Mais lorsque ces mots et expressions étrangers occupent une place importante dans un poème, on se demande justement s’il s’agit d’un poème en langue française ou non. Tel est le poème intitulé « Un Ayatollah à Berlin » dans lequel deux des six strophes sont écrites en allemand. A cet égard, « Invitation à Kabuki » écrit en français, en anglais et en hausa (langue nigériane) et « Mortality Island (Islas fatalitas) » dans lequel figurent des vers ou des strophes entières en français, en anglais et en espagnol sont des exemples plus frappants.

Mais il faut mettre au crédit du poète nigérian l’utilisation fréquente des répétitions au niveau du sens et au niveau des structures pour créer un rythme. Le poème intitulé « Sur le chemin de l’Exil » en est un exemple éclatant :

Au pays du Sahara

Il y eut un coq sur un toit de raphia

qui chantait les douleurs de l’exil

Au pays des bâtisseurs des juntes militaires

Il y eut un coq en exil

Qui chantait le mal africain

Au pays des coopérations néo-coloniales

Il y eut un coq en colère qui chantait :

Sigida baba, bayaete baba

Lobengula Sigidi ! Sigidi

Baba, bayaete ! bayaete (p. 48)

Enfin, son plus grand mérite, c’est de dénoncer sans haine mais avec humour comme on l’aura remarqué dans les poèmes cités plus haut. Soulignons en particulier cette strophe qui revient comme un refrain dans les poèmes consacrés à « l’Europe des Européens » et par lequel se termine chacun d’entre eux :

Une larme mon amour

Une seule larme versée

Pour l’Europe bloquée

Une larme mon amour

Une seule larme versée

Pour l’Europe enchaînée (p. 19)

Loin d’être agressive, cette strophe nous invite plutôt à avoir pitié pour cette Europe en proie aux divers maux que le poète nous décrit.

Jack Corzani n’a donc pas tort de soulever dans sa Préface le problème de la forme hésitante du poète nigérian :

« Mon premier réflexe – ce n’est pas toujours le bon fut de corriger – Puis le professeur cédant au lecteur, de m’étonner de ce que ces étranges constructions verbales, ces néologismes, parfois ces barbarismes, certainement volontaires, peuvent avoir d’heureux et souvent même d’éloquent. Ces audaces (ou ces maladresses) d’expression m’ont parfois laissé perplexe » [20].

A vrai dire, un Africain anglophone qui se lance dans la tâche difficile d’écrire des poèmes en français est handicapé au départ. Handicapé parce que jusqu’ici il a eu à couler son expérience à travers sa langue maternelle et l’anglais [21]. En essayant, de décrire ses émotions, ses joies et ses peines en trilingue on peut facilement imaginer l’effet de l’entropie sur la nature de son message. Heureusement, dans le cas précis d’Ada Ugah, qui en est encore à ses débuts, on peut espérer qu’avec la maturité, il réussira à minimiser l’effet de t’entropie sur sa poésie.

En conclusion, nous pouvons dire que la poésie nigériane francophone est à suivre de près. Elle représente un effort de négation des barrières linguistiques entre l’Afrique dite anglophone et l’Afrique dite francophone. Elle représente une sorte de doute que les écrivains nigérians jettent sur leurs œuvres traduites en français par d’autres. Mais plus sérieusement, elle représente le germe décrit par Martin Adiyi Bestman dans son poème « Jeu réglé » publié dans la revue Peuples noirs, peuples africains :

« Il y a

sous mes ongles polis

un iroko compact

Qui germera dans 200 ans

peut-être

ou cinq ou sept

alors nul besoin de se presser

Car si le gland

s’empresse

ou doute

de l’exploration onirique

du circuit

comment pourra-t-il se mobiliser

comment pourra-t-il transcender

le jeu réglé

de la capsule qui l’emprisonne

et se nourrir

de vibrations de lumière motrice ?

au bout de son aventure intime

il lui restera

peut-être.

qu’à dévorer lui-même

ou se faire obliquement

complice souverain

alors nul besoin de se presser… » [22].

Eh bien nous voilà prévenus ! La poésie nigériane de langue française a pris son essor. Elle n’est pas pressée de nous livrer entièrement ici et maintenant ce qu’Aimé Césaire appelle dans Cahier d’un retour au pays natal, « de son intimité close la Succulence des fruits » [23].

 

 

[1] Paris, PJ. Oswald, 1968.

[2] Paris, L’Harmattan, 1980

[3] Sherbrooke, Editions, 1985.

[4] Paris, Gallimard, 1953.

[5] Paris, L’Harmattan, 1971.

[6] L’Harmattan, 1972

[7] Yaoundé, Editions Clé, 1976.

[8] Paris, Présence Africaine, 1979.

[9] Id. 1973

[10] Id. 1978

[11] Id. 1978

[12] Paris, Hatier, 1981.

[13] Paris, Présence Africaine, 1978.

[14] Paris, Hatier (Monde Noir poche), 1980.

[15] Ugah est également l’auteur de Naked Hearts (1982) de Song of Talakawa, (1983) Devon, Merlin Books Ltd.

[16] p. 66

[17] p.7

[18] Cf. : Léopold Sédar Senghor : Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, Paris Presses Universitaires de France, 1977, p. IX.

[19] p. 66.

[20] Yaoundé, Editions Clé, 1976.

[21] Paris, Présence Africaine, 1979.

[22] N° 30, 1982, pp 133 – 134.

[23] Paris, Présence Africaine, 1971, p. 125.