QUENTIN LUDWIG, COMPRENDRE L’EGYPTE ANCIENNE, PARIS, EDS EYROLLES PRATIQUE, 2008
Ethiopiques n°86.
Littérature, philosophie et art
Demain l’Afrique : penser le devenir africain
1er semestre 2011
Etonnant, ce petit ouvrage présenté comme un manuel d’apprentissage aux Editions Eyrolles spécialisées dans les publications scientifiques et techniques. Car on peut parler de pédagogie dans la façon dont l’Egypte est décrite systématiquement en petits chapitres clairs, sous-titrés, avec illustrations appropriées et encadrés bibliographiques d’appoints. Ainsi l’auteur fait défiler l’histoire des pharaons sur 5 000 ans (dix pages), la campagne d’Egypte et Champollion (15 pages), les langues et l’écriture hiéroglyphique (30 pages), la population noire de l’Egypte, la religion et ses dieux. Le tout coupé d’entractes sur les animaux sacrés, l’art égyptien, les Coptes égypto-chrétiens, le Nil et son importance, les pyramides et la Pierre de Rosette.
On dirait que ce plan a été ainsi perturbé ou allégé par des sujets plus restreints et agréables à lire. Procédé quasi cinématographique où l’on entrecoupe un exposé rigoureux par des flashs illustrant tel ou tel point du discours. Mais comme tout essai sérieux, il se clôt par une abondante bibliographie qui englobe les guides touristiques, les revues et les sites Internet.
Il y a des centaines d’ouvrages sur l’Egypte. Qu’est-ce que celui-ci nous apporte de neuf ? D’abord cette facilité d’accès. Puis un très bon chapitre sur l’écriture, que l’auteur privilégie au point de donner le Code Gardiner en fin du livre. Ensuite une comparaison éclairante sur la proximité du christianisme et de la religion des pharaons. Enfin la reconnaissance sans discussion de la parenté africaine et noire de l’Egypte ancienne. Ce que nous savions depuis Cheikh Anta Diop. Mais que jusqu’ici peu d’auteurs occidentaux se hasardent à l’écrire.
Nous lui en saurons gré.