POUR FETER UNE NAISSANCE…
Ethiopiques numéro 21
revue socialiste
de culture négro-africaine
janvier 1980
La Montagne s’assoupissait dans l’intimité constellée
Du ciel très proche
Quand, dans le pays lointain où coule l’hydromel,
Parut aux yeux, clos sur le Songe partagé, des Amants
Le Delta accueillant
Où, après le patient voyage, s’atteignent et s’emmêlent
L’onde douce du fleuve à la démarche déhanchée
Et les eaux salées de la mer d’impétuosité
Alors, le témoignage des mains jointes
Sur la germination invoquée
Et déjà, s’habille de chair indécise,
L’hypothèse fiévreusement formulée.
Dans la nuit sabéenne, dans l’amour qui se souvient,
Tu fus conçu,
Goutte de rosée primordiale.
Depuis, tes yeux ouverts
– leur miroir m’établit sous la tente des certitudes où se transfigure l’éphémère
leur éclat m’ensemence de crainte et de jubilation
leur reflet prophétise que la vie continuera…
Ont vu mourir 12 lunes
Pour renaître dans 12 Croissants
Un an déjà…
Et me revient le goût d’hydromel des baisers
Qui, dans l’acquiescement de la terre Couchite,
Te préfigurèrent.
Fleurissent, pour ton premier cycle, les bourgeons
Aux plus hautes branches de l’Arbre
Pour toi planté par les Amants
Confondus en Ses racines.