Littérature

L’ETUDE ONOMASTIQUE COMME PRE-TEXTE A LA LECTURE DU ROMAN NIGERIEN DE LANGUE FRANÇAISE

Ethiopiques n° 77.

Littérature, philosophie et art

2ème semestre 2006

Paul Dakeyo, préfacier de la Camisole de paille d’Adamou Idé, constatait, à propos de ce roman, que rares étaient les écrits aussi culturellement campés. Cette remarque est non seulement juste, mais elle est aussi valable pour une grande partie de la production romanesque nigérienne. De façon générale, en effet, le roman nigérien procède d’une sorte de réalisme de la « couleur locale » qui établit un lien intime entre l’univers romanesque et les réalités sociales et culturelles vécues. Ce réalisme s’exprime à plusieurs niveaux de sens du roman parmi lesquels on peut citer le décor, le dialogue, les personnages etc.

L’étude qui suit s’intéresse à l’un de ces aspects, à travers la façon dont les romanciers nigériens nomment les personnages et les choses ; plus particulièrement, elle analyse l’onomastique dans le roman nigérien, en relation avec la logique de nomination ancestrale en vigueur avant et concomitamment à l’avènement et à l’implantation des systèmes liés aux religions révélées ou à l’administration coloniale. Ainsi, Tahirou le personnage de Gros Plan de Idé Oumarou, Amadou, celui de Aboki ou l’appel de la côte de Mahamadou Halilou, Fatou, l’héroïne de La Camisole de paille de Adamou Idé, ou encore Ali dans Le Nouveau juge d’Amadou Ousmane, sont autant de personnages qui portent des noms spécifiques du Niger ; mais nous ne nous intéresserons pas à cette catégorie composée de prénoms empruntés à la tradition islamique et qui peuvent, au demeurant, être remplacés par Michel, Marie, Pierre ou Dimitri sans gêner en aucune manière l’intelligibilité des romans. Ces prénoms-là, en émigrant dans le temps et dans l’espace, sont devenus neutres et ont perdu, pourrait-on dire, de leur charge sémantique d’origine, pour n’être plus que de vocables qui servent à sérier les individus. En revanche, lorsque pour nommer ses personnages, le romancier nigérien utilise l’ancien système de nomination, le procédé met en jeu à la fois un cadre conceptuel et des règles techniques encore vivaces, dont l’analyse nous paraît être un préalable à la lecture des œuvres produites. L’utilisation des noms du terroir dans le roman nigérien présente, de ce point de vue, plusieurs intérêts. Elle permet d’abord au romancier de « faire vrai » en faisant « authentique » à bon compte ; ensuite, au-delà de leur participation à cette esthétique de la « couleur locale », les noms choisis dans les listes déjà existantes et ceux quelquefois construits par les écrivains, remplissent d’autres fonctions littéraires dont, entre autres, la narration, et autres fonctions actancielles des personnages, les jeux des sonorités, du rythme, des figures de style. Toutefois, et malgré tous les bienfaits de cette utilisation des prénoms du terroir pour l’économie romanesque, cet apport ne doit pas occulter les risques inhérents à un tel usage, notamment celui d’une mise à l’écart d’un lectorat étranger, peu sensible aux nappes d’images ancestrales comme aurait dit le poète président Léopold Sédar Senghor (Diouf M, 1996).

Voilà ce que sera la substance de cette étude onomastique comme prétexte à la lecture du roman nigérien, qui n’a d’autre prétention que de présenter des pistes de recherche, dans une perspective comparatiste, sur les littératures du Sahel et de l’Afrique en général.

Elle s’intéressera, dans un premier temps, au cadre conceptuel et aux règles qui le régissent et qui constituent un espace communicationnel lisible par tous ; puis, elle répertoriera, dans un second temps, les différentes exploitations qu’en font les écrivains et quelques fonctions littéraires remplies dans ce corpus, telles qu’elles apparaissent dans l’univers romanesque nigérien.

  1. LE CADRE CONCEPTUEL ET LES REGLES DE NOMINATION

1.1. Le cadre conceptuel

En Afrique, plus que partout ailleurs peut-être, le nom donne existence aux choses (Calame-Griaule, G, 1965) et le nom, qui est parole, concentre en lui, tout ensemble, l’essence et la puissance de la chose ou de l’être désigné. Le nom, insufflé dans l’oreille de l’enfant à l’occasion du rituel des cérémonies baptismales, est censé capter et porter toute la charge qui caractérise le nouvel individu désormais identifié, étiqueté et classé. Or cette charge constitue, à la fois, sa cuirasse protectrice et son talon d’Achille. Le nom imposé, bien qu’appartenant aux listes islamiques ou chrétiennes devenues neutres parce que coupées de leur source première, demeure par excellence, dit-on, le vecteur par lequel les flèches occultes, bienfaisantes ou néfastes, peuvent atteindre l’individu.

« Qui s’empare du nom en le prononçant, s’assure virtuellement une emprise dont on ne sait les limites sur celui qui le porte », écrivent, J. Bissilliat et D. Laya, auteurs d’un recueil de textes poétiques dédiés aux noms dans la société zarma du Niger. En conséquence de ce postulat socialement admis, le nom de baptême restera très souvent masqué, d’autant que nombreux sont les obstacles qui s’opposent à l’utilisation du nom personnel de l’individu, ajoutent encore les mêmes auteurs. Dans l’ensemble des sociétés nigériennes, en effet, ne sont pas directement nommés :

 le premier enfant et ses homonymes ;

 les beaux parents et leurs homonymes ;

 toutes les personnalités proches, d’un âge ou d’un rang respectables.

C’est ce qui pourrait expliquer le fait qu’ait survécu, parallèlement aux nouveaux prénoms affectés aux individus, l’ancien système ancestral encore fonctionnel de nomination, organisé autour des faits objectifs de la vie courante (temps et espace, événements sociaux et atmosphériques, grossesses contemporaines d’un décès, caractères physiques et moraux de l’individu désigné, etc.). Dans les familles royales, par exemple, où l’enjeu des oppositions entre frères et collatéraux de même rang généalogique est particulièrement important, le vrai nom des princes peut rester longtemps secret et n’être dévoilé qu’aux occasions solennelles que sont le mariage, l’intronisation ou la mort. Certaines personnes portent quasiment inscrit, par le biais du surnom qu’elles portent, l’atmosphère physique, sociologique ou familial qui a présidé à leur naissance (saison, événement historique, socioculturel, conflits familiaux, etc.). Quant aux traits physiques et moraux des individus, ils constituent encore un matériau fertile dont s’emparent volontiers ceux (grands-parents et petits enfants, cousins croisés de tous niveaux) qui, sous le prétexte de la relation de la parenté plaisante, ne se privent pas de se donner aux porteurs, surnoms et sobriquets qui brossent d’eux à grands traits, portraits élogieux ou véritables caricatures.

1.2. Les règles de nomination en jeu

« Traditionnellement, chaque nom voulait dire quelque chose qui était en rapport avec les circonstances de la naissance, le caractère et le destin du porteur ». (Werewere Liking, 1983)

L’onomastique traditionnelle apparaît donc comme un discours socialement codé dont l’analyse s’impose d’autant plus au critique que les écrivains africains, dans leur ensemble, y recourent abondamment. A titre d’exemple et comme prétexte à l’étude du roman nigérien des décennies 1970 et 1980, nous nous proposons d’en dresser une classification sommaire.

1.2.1 Les noms de naissance, noms circonstanciels.

La marque du temps et de l’espace.

Tous les jours de la semaine, les mois de l’année qui comportent des jours spécialement importants, interviennent dans la désignation des individus, de même que les saisons et les travaux agricoles qui leur sont liés. Ainsi, un enfant peut être surnommé Tinni ou Alzouma, c’est-à-dire lundi ou vendredi Layya (du nom de la fête musulmane de l’Aid-El-kebir) ou encore Kaidiya (hivernage), Chipkaw, Nomaw , Loomi, Rooro, tous surnoms évoquant des travaux liés à la courte saison des pluies au Sahel. La fréquence de ces surnoms dans l’entourage immédiat rappelle, s’il en était besoin, l’importance de cette saison pour les paysans sahéliens, obligés de scruter constamment le ciel dispensateur de pluies pour « savoir s’ils mangeront demain » (Kesteloot, 1983). A l’inverse, la saison sèche, beaucoup plus longue pourtant, ne donne pas, ou peu, lieu à des appellations individuelles, malgré les pointes de chaleur remarquables et les périodes de grands vents desséchant l’harmattan qu’elle comporte. Ce qu’on y trouve, ce sont des noms communs génériques qui décrivent des comportements sociaux liés à cette saison. Dans les villages, on rencontre la catégorie des jawiize (non migrants), hommes dans la force de l’âge, demeurant quasi oisifs pendant la morte saison ; dans les villes par contre, iront se retrouver les hayninwa-ize, expression désignant de façon indifférenciée ceux qui quittent les villages afin de préserver des récoltes toujours insuffisantes à affronter la difficile période de la soudure [2]

Quant à l’espace qui intervient lui aussi dans le système de nomination, il est évoqué à travers les noms de villes et villages de naissance, les chemins et même les arbres qui les bordent, et qui deviennent de temps à autre des théâtres de la délivrance pour des femmes qui ne connaissent ni repos dominical, ni congé prénatal.

Noms de mortalité parentale et infantile

Mortalité parentale et infantile ne sont pas seulement des slogans pour les programmes onusiens de la « Santé pour tous » ; ce sont, hélas, des événements de la réalité quotidienne des femmes nigériennes et de leurs enfants. Ils donnent lieu à des surnoms comme Bana en songhay-zarma, Allé en haoussa, pour les orphelins qui perdent leur père pendant la grossesse de la mère ; la mortalité maternelle, quand elle intervient, laisse à la charge du cercle de famille des Awdi (filles) et Yarou (garçons). L’enfant qu’on parvient enfin à garder après plusieurs frères et/ou sœurs morts en bas age, se verra affublé de surnoms conjuratoires ou propitiatoires : on l’appellera Tanda, la courge amère, dont aucune « sorcière-ogresse » ne voudra, ou Kangaye (le pieu d’attache des bestiaux), ou encore Cambu le tesson de poterie increvable. Quelquefois, en souvenir du long intervalle qui a séparé deux grossesses, les enfants nés après ces périodes d’espérance des parents, seront surnommés Gayka, Ganda, Tunaw qui signifient tous, à peu près, « celui ou celle qu’on a attendu longtemps ».

Noms selon le rang de naissance ou selon la qualité des aînés

La fille qui naît après plusieurs garçons se nommera Deelu, Deela, Kande, Iguudu ou Ige ; tandis que Tanko sera le surnom du garçon qui suit une longue progéniture féminine, sans compter les prénoms spécifiques usités dans certaines communautés selon le rang de naissance ; les cadets de jumeaux se reconnaîtront partout entre eux grâce aux surnoms Gado, Daari, Gambo qu’ils portent et établiront, de ce fait, des relations de respect et de solidarité avec tout jumeau où qu’il le rencontre, parce que celui-ci représentera l’équivalent d’un grand frère ou d’une grande sœur pour eux.

1.2.2 Traits physiques et moraux, terrain de prédilection des jeux de la parenté plaisante

Les traits physiques

Selon que l’individu se démarquera de la taille ou du teint, considérés comme standards dans une communauté donnée, les parents à plaisanterie lui donneront les surnoms de Doogo (le haut de taille), Gajeere (le court), Arbi, Waybi (au teint anthracite) ; comme ailleurs en d’autres temps, certains se sont fait nommer Legrand ou Leroux.

Les filles au crâne insuffisamment couvert de cheveux se feront appeler Bon-si-ji-gaayi (la tête- qui ne retient- pas le beurre) ; beurre dont les filles et les femmes usent pour aider la repousse des cheveux qui sont, au Sahel, un canon esthétique important de la beauté féminine. Lorsque les traits physiques ne paraissent pas suffisamment voyants et caractéristiques, grand-mères, grand-tantes, camarades de la classe d’âge ou les collègues de travail aujourd’hui, recourront au bestiaire pour surnommer leur « victime » ; La relation de l’animal au porteur du surnom pourra être de possession : Haarakoy, Dandakoy, Cewkoy (le maître d’un cheval d’une certaine robe), Hinkinkoy (le chevrier), de comparaison telle qu’elle apparaît dans Ka-hi-kure-cawo (plus beau que la hyène) [3]ou encore métaphorique Jaado (le phacochère), Dogo-Koysa (le grand Héron).

Les traits moraux.

Les traits moraux, souvent plus difficiles à ramasser en une image simple, donneront lieu à des compositions davantage étendues qui seront récitées ou chantées sous formes de devises quotidiennes ou poèmes sur les noms (Bisilliat, J. et Laya, D., 1972). Ainsi tout mauvais comportement, observé au gré du hasard chez des inconnus, sera attribué au parent à plaisanterie dont le nom servira à faire la critique des travers de gens que la distance sociale place hors de la sphère d’attaque de celui qui parle (inconnus, parents d’un âge ou d’un rang certains). Ainsi, l’égoïsme sera fustigé par des strophes poétiques récitées (dont celle qui suit) en guise de formule d’accueil de celui qui doit servir de médiateur entre l’accusateur et le porteur réel de la tare incriminée.

« Bakin kusu ka ci kai daya

Sai ranal aiki ka bido diya »

Soit à peu près :

« La musaraigne qui mange seule

Et n’appelle ses enfants qu’en période de travaux »

Les personnages emblématiques

Titres et noms de personnalités célèbres, directement tirés de l’histoire ou à l’actualité, peuvent servir, tels quels, de surnoms. C’est ainsi que vivent encore au Niger quelques De Gaulle nés lors de l’escale faite dans la ville de Zinder par le Général du même nom, en route pour la conférence historique de Brazzaville en 1944. Ces surnoms-vœux d’identification au premier porteur interviennent encore et font qu’il y en a qui répondent à l’appellation de Pelé du nom du célèbre footballeur brésilien, ou même de Chao Ling, personnage fictif de films d’arts martiaux, un moment à la mode sur les écrans africains. Tel paraît être le terreau sur le lequel les romanciers nigériens vont exercer leur génie créateur, en gardant à l’esprit que la trouvaille est, dans le domaine, toujours positivement connotée.

L’appropriation romanesque des « noms de terroir »

Au regard de ce qui précède, le nom dans la société et, par ricochet, dans le roman nigérien, est plus qu’un simple signifiant choisi au hasard pour désigner une personne ou un personnage. Son contenu sémantique et ses efforts sonores et rythmiques permettent de conférer à son porteur des attributs objectifs. Le nom peut donner des renseignements sur un trait du dénommé, une idée sur son physique ou son moral, un indice sur son statut social et culturel. S’il est vrai que toute onomastique charrie une charge sémantique indiscutable, il est des sociétés où cette charge est devenue trop mince pour tenir lieu de portrait physique et moral immédiats, sauf dans le cas d’un travail volontaire de recherche et d’érudition volontairement mené. On devine donc aisément l’opportunité qu’offre à l’écrivain le système de nomination ancestral, pour apporter une source référentielle supplémentaire à l’univers romanesque. Dans le roman nigérien par conséquent, le « nom du terroir » ou quelquefois sa parodie vont remplir plusieurs fonctions littéraires dont on peut retenir ici quelques-unes parmi les plus récurrentes : descriptives, narratives, ludiques, cathartiques, etc.

  1. L’ONOMASTIQUE TRADITIONNELLE AU SERVICE D’UNE ESTHETIQUE DE LA COULEUR LOCALE : CONTINUITES ET RUPTURES

« L’oiseau qui cesse de chanter comme chantent ceux de son espèce devient sourd et ne peut plus rien entendre » [4].

Le nom comme support d’une esthétique de la « couleur locale » est un des éléments sur lesquels s’appuient les romanciers pour camper leurs écrits et leur donner la saveur du milieu qu’ils peignent. Mais, au-delà de la recherche d’une sorte de vraisemblance artistique, l’utilisation des « noms du terroir » ou de ce qui sonne comme tels fonctionne d’abord comme l’expression de la nostalgie des romanciers face à la déperdition des valeurs ancestrales. Il y a chez eux comme une sorte de néo-négritude de retour à l’authenticité africaine par l’onomastique, telle qu’elle a pu s’observer sur le plan politique dans le « re-baptême » à grand bruit de présidents africains comme Mobutu Sese Seko du Zaire, Gnassingbé Eyadema du Togo, Ngarta Tombalbaye du Tchad, dans le sens de la réhabilitation des valeurs du passé [5]. Or, en tant que Nigériens, les romanciers qui nous intéressent, appartiennent à cette partie du Sahel et de la savane ouest-africaine qui semble avoir perdu jusqu’aux noms de clans, du moins dans les formes où on les trouve encore chez les Ouédraogo du Burkina Faso, les Traoré du Mali, les Ndiaye du Sénégal, etc. Vu sous cet angle, l’élan qui porte ces écrivains semble conduire vers un retour à des sources qui ne sont plus que des marigots/Bras morts de rivières, d’autant qu’aucun d’eux, si prompts à rebaptiser leurs personnages, n’affiche lui-même un nom du terroir, volontairement choisi, ne fut-ce que pour servir de nom de plume. Tout se passe comme si, restés sensibles à la menace de la perte d’identité, les romanciers avaient peur aussi de risquer la paternité de leurs œuvres en les signant d’un nom du terroir, devenu désormais hasardeux. Pourtant, l’adhésion à un dessein de pérennisation d’une africanité de souche reste aisément perceptible chez beaucoup d’entre eux, notamment dans Sarraounia de Mamani Abdoulaye, où le premier souci de l’écrivain semble être de « décoloniser » une histoire qui lui semble inauthentique, comme d’ailleurs à son héroïne hostile à toute tentative d’hégémonie, qu’elle fut musulmane au travers du Djihad de Sokoto [6] ou chrétienne par l’entremise des colonisations anglaise et française de l’espace nigérien. Pour Mamani donc, il faut expurger les noms et revenir à l’onomastique de jadis.

Le mot Sarrauniya, qui signifie reine en haoussa, désigne l’héroïne dont c’est également le titre dans la réalité historique qui a inspiré le roman. Dans la bouche de l’interprète Mamadou Koulibali, le personnage de Sarraounia devient Fama Mousso (La femme-Lion), tandis que Gogué (la vièle monocorde) sert à nommer le personnage du poète officiel, ami fidèle de la reine, et que Baka (l’arc) figurant à la fois l’arme et l’archer, sera le chef de guerre du royaume des Azna [7]. L’auteur fait ailleurs ressortir le cosmopolitisme de l’armée d’invasion, en mettant en relief la multiplicité des traditions des soldats de la colonne en marche [8]. Ces soldats ont noms : Témogo, Dembélé et Diop, tous représentants des pays déjà traversés (Burkina Faso, Mali, Sénégal).

Dans les séquences qui mettent en scène l’Arewa pays de la reine rebelle, on peut citer le personnage de Dan Zaki (fils de lion) dont le nom est certainement choisi par Mamani pour cadrer avec le caractère fougueux du jeune prince, prêt à se mettre au service de la reine contre l’invasion coloniale. L’auteur sait pertinemment que ce surnom sert d’éloge et de devise aux héritiers courageux, dont on présume qu’ils porteront haut un portrait, à figurer tout un discours. On trouve la même fonction dans la camisole de paille d’Adamou Idé, où l’utilisation omniprésente des « noms du terroir » entraîne le recours à d’interminables notes explicatives, au risque de nuire à la lisibilité du roman. De fait, tout semble indiquer que les romanciers nigériens trouvent dans le recours à la logique de nomination ancestrale, une sorte d’acte libératoire de la « mauvaise conscience » qu’ils ont, de devoir peindre les profondeurs de leur pays natal, dans un roman d’expression française.

  1. FONCTIONS ACTANTIELLES DES « NOMS DU TERROIR »

Ici, les romanciers transcendent la fonctionnalité décorative des noms du terroir, telle qu’elle apparaît dans l’esthétique de la « couleur locale » pour leur allouer une véritable fonction actantielle. Le nom va donc participer à l’évolution et à l’intelligence de l’action ; il va devenir un élément à part entière de l’économie romanesque comme tous les autres niveaux sémiotiques classiques à l’instar de la description, de la narration, du traitement des personnages…

3.1. Des surnoms, « modes d’action »

Dans son roman Caprices du destin, le nom Kasko, que donne Mahamadou Halilou à son héros, est un substantif haoussa qui signifie « Tesson de poterie » et qui a couramment été utilisé par la société bien avant l’implantation de systèmes de nomination liés à l’Islam et au Christianisme dans l’espace nigérien. De nos jours encore, on trouve ce nom comme surnom, apposé en travers du prénom de baptême. Le choix de l’auteur se justifie par les considérations esthétiques, en raison de cette vertu qu’à la logique de nomination ancestrale, d’instaurer une relation métaphorique entre le signifié et le signifiant. Kasko suggère chez un homme une triple idée de résistance par analogie au tesson de poterie :

 tout d’abord, le tesson de poterie, en tant que fragment d’un pot déjà cassé, est considéré comme immunisé contre les risques de se briser de nouveau ;

 ensuite, la poterie en elle-même exprime une idée de résistance à l’épreuve dans l’imaginaire populaire, car lorsque les pots d’argile sont fabriqués, ils sont passés au feu pour une cuisson à l’issue de laquelle ceux qui ne sont pas résistants se cassent ;

 sur le plan symbolique enfin, il convient de rappeler les liens affectifs qui lient dans l’imaginaire populaire ce bris aux raids des guerriers incendiaires des villages vaincus, où il ne subsiste (si l’on s’en tient aux récits épiques encore quotidiennement entendus) que la cendre et les tessons de poterie, si justement increvables. Tout Africain des steppes et des savanes d’Afrique occidentale garde en mémoire le fameux message-avertissement de l’empereur Soundjata Keita du Mali au roi Soumaoro Kanté du Sosso, sous la forme de trois symboles, signes de carnage que sont la cendre, la plume de perdrix et le tesson de poterie [9] (Mounkaila, 1989).

Le tesson de poterie est donc l’attribut objectif de la résistance et de la ténacité, qualités conférées au porteur du surnom. C’est cette particularité sémantique qui motive le choix de l’auteur dont le roman est avant tout une allégorie de la résistance ; la résistance d’un héros face à son destin, d’un Kasko en proie aux « caprices de son destin ». Le personnage est d’abord un jeune instituteur nationaliste qui va subir la douloureuse épreuve de la colonisation à travers les exactions d’un comandant de cercle, administrateur colonial tyrannique et sanguinaire ; puis, il sera un instituteur moins jeune que son esprit frondeur et son militantisme vaudront plusieurs séjours en prison durant le premier régime post-indépendance du « Pays des sables », le Niger sans aucun doute. Au total, le destin du personnage se présente comme une somme de frustrations et d’exactions, une somme d’épreuves au bout desquelles la résistance et le refus de se soumettre triompheront. Kasko est donc un symbole ; il concentre en lui tous les sens du roman de Halilou qui, à l’instar de son héros, semble convier le lecteur à expérimenter l’épreuve du tesson de poterie, c’est-à-dire la résistance.

En réalité, les parcours et modes d’action du personnage étaient tout entiers inscrits dans le surnom qui lui a donné l’auteur ; ce surnom n’a de sens que par rapport aux vicissitudes que son porteur était appelé à traverser et dont le lecteur attend d’ailleurs qu’il émerge intact malgré la violence des heurts et des chocs subits. Kasko (tesson de poterie) était le personnage au départ de l’aventure, « tesson de poterie » incassable et triomphant, il doit demeurer, comme les héros de ces récits manichéens dont regorgent les littératures populaires, mais qui sont tout sauf des héros passifs, au contraire du héros de Mahamadou Halilou dont la qualité permanente semble être de résister et seulement de résister !

Quelle leçon tirer d’une telle attitude dans un contexte colonial où les raisons de se révolter ne manquent pas ? Faut-il la comprendre comme la stratégie la plus accessible pour un personnage en position de faiblesses ? Ou bien doit-on la considérer comme l’expression du calcul politique d’un héros velléitaire qui attend son destin et son heure, à l’instar de ces nombreux fonctionnaires coloniaux indigènes, collaborateurs loyaux du système en place, et que le souffle des indépendances a subitement propulsés au devant de la scène ? Dans la plupart des cas, ils ont immédiatement occupé les postes de responsabilité laissés vacants par les anciens administrateurs et n’ont souvent eu pour cela qu’à égratigner de temps en temps, comme par coquetterie, les tenants des nouveaux pouvoirs, pour se rappeler à leur souvenir ?

3.2. Des héros porteurs d’un idéal de l’univers

La thèse prônée par Léopold Sédar Senghor a été, on le sait, souvent reprise à leur compte par de nombreux écrivains, et pas seulement ceux qu’il est convenu d’appeler les romanciers de la première génération. En tentant de lire entre eux les continuités et les ruptures de son temps, Boubou Hama, écrivain nigérien, va placer dans ses romans, des personnages-passerelles entre deux mondes antinomiques. Chez lui aussi, le nom va profondément participer à l’intelligence du roman. C’est donc à dessein qu’il va choisir d’appeler son personnage-narrateur Kotia-nima et d’utiliser cette locution songhay-zarma comme titre de son roman autobiographique. Kotia signifie enfant et nima est composé du pronom « ni » (tu/toi) et du verbe « ma » (entendre). L’ensemble du titre pourrait être traduit par « Enfant, as-tu compris ? », une question dans laquelle le verbe « entendre » investirait tout son champ sémantique, conformément à la vision du monde de Boubou Hama qui pense que la jeune génération, par opposition aux acteurs de la colonisation, peut établir entre l’Afrique et l’Occident des relations moins brutales et plus conciliatrices que celles que les deux mondes ont connues. Kotia Nima est donc l’histoire d’une rencontre ou d’un mariage entre l’Afrique et l’Europe, où « chacun retrouve un peu de lui-même, personne n’aliène sa personnalité, son identité, dans le but de vivre en bonne harmonie ensemble » ! (B. Hama, Kotia Nima, 1969).

Cette expérience n’est pas l’apanage de la seule postérité ; quelques « élus » de l’ancienne génération l’ont vécue, au nombre desquels Boubou Hama lui-même, ou plutôt Kotia-Nima, initié à l’école des Blancs et qui a su opérer une synthèse entre le rationnel cartésien qu’il tient de l’Occident et l’héritage africain plus spirituel, plus irrationnel mêlant les univers visible et invisible. Kotia Nima est aussi celui qui a su découvrir entre les systèmes d’enseignement européen et africain cette clef qui permettra d’assumer une Afrique contemporaine irrémédiablement bivalente et même globalisante, pourrait-on dire aujourd’hui. Le roman Kotia Nima est donc un appel destiné à la jeunesse pour une humanité plus cohérente et plus complémentaire. Seul un jeune portant ce surnom Kotia Nima dont le capital de confiance investi en lui fait qu’il a toute la vie à remplir en apprentissage et en actions à mener. Le nom Kotia appelle une tendresse parentale et de l’entourage éducatif qui n’est pas dévolue au mot zanka (enfant) ou ize (le fils). Il est construit sur le mot « ko » l’enfant bien aimé investi de la confiance et de l’espoir des plus âgés, qui inspire berceuses et poèmes sur les noms. En conséquence, c’est celui-là qui est apte à recevoir confidences et enseignements des adultes détenteurs de savoirs qui l’auraient coopté par élection. Attentif et réceptif, il deviendra à son tour un adulte opérationnel capable de faire progresser le monde.

3.3. Dans les pièges de la vie

Un autre exemple de fonctionnalité actantielle des noms du terroir pourrait être la locution « Waay dullu » qui a donné le titre du roman d’Ada Bouraïma consacré aux affres de l’exode rural. L’expression « Waay dullu » est formée de l’interjection « Waay » (Aïe), exclamation de douleur ou de désagrément, et du substantif « dullu » qui signifie « fumée ». A l’origine, l’expression désignait un jeu auquel se livrent les tout jeunes organisés en deux camps selon le sexe. Les petites filles se mettent en un cercle qu’elles resserrent autour de l’une d’elles qui doit appeler à l’aide le garçon de son choix, prémices d’un couple de solidarité qui se formera peut-être plus tard pour de bon. Quoi qu’il en sera plus tard, le garçon interpellé doit accourir pour sortir celle qui a sollicité son assistance ; une situation intenable, qui oblige celui qui s’y trouve pris à crier « waay dullu » (A l’aide) !

Parlant d’une année de disette comme il y en a régulièrement dans les zones sahéliennes, mais voulant insister sur la gravité de celle-là, Tombokoye Tessa, barde de langue zarma, dit que les victimes désespérées l’avaient surnommée : « Waay dullu » ! Il s ‘agit donc bien d’un appel à l’aide pour une situation devenue si dramatique qu’elle suscite la plainte, dans une société où l’idéal des comportements impose que l’on souffre en silence. Quand de telles circonstances interviennent, frappant les villageois de famine en années de sécheresse, elles poussent les paysans sans ressources vers des villes qui se révèlent, rapidement, n’être pour eux que des refuges particulièrement inconfortables.

La vie citadine est alors, comme c’est le cas dans le roman d’Ada Bouraïma, assimilée à un « Waay dullu » de désespoir poussé par celui qui est pris dans un cercle de fumée âcre, piquant les yeux et faisant couler les larmes. Omniprésent dans le roman, même quand il n’est pas proféré, ce cri est celui qu’on pousse lorsque la vie tisse autour de vous de ses mailles tel un inexorable piège. Avec cette expression, titre du roman de Bouraïma, le lecteur est psychologiquement et linguistiquement préparé à la peinture de tout ce que suggère ce cri en termes d’étouffement, de suffocation, de souffrance.

3.4. Le nom comme ressource comique ou satirique

A chaque moment où il ressent le besoin d’apporter une note comique à son récit, le romancier peut faire appel à plusieurs ressources. Dans le roman nigérien, à celles classiques du comique, viennent s’ajouter celles de l’onomastique à travers des noms qui ont culturellement la vertu de susciter le rire ou le sourire. C’est le cas de Zomo, autre personnage du roman Les caprices du destin de Mahamadou Halidou. Zomo signifie « lièvre » en haoussa ; mais, au delà de l’animal en tant que tel, la culture haoussa associe à ce nom toutes les connotations en rapport avec le statut du lièvre dans les contes animaliers de l’Afrique sahélienne. Le lièvre incarne ici, comme à travers toute la bande entre le Sahara et les forêts équatoriales de l’Afrique de l’Ouest, le personnage du décepteur caractérisé par sa ruse et sa malice par opposition à d’autres animaux toujours plus grands, toujours plus forts et toujours plus bêtes. Zomo va donc servir à désigner dans le récit d’un homme auquel l’imaginaire populaire attribue déjà tous les traits du lièvre des contes. Dans Caprices du destin le personnage de Zomo, qui porte bien son nom, va braver le commandant de cercle colonial à travers une leçon de morale fort malicieuse. Zomo devait répondre de l’infraction à une loi du commandant qui interdisait aux chiens d’aboyer pour ne pas déranger le repos du « maître » ; le diktat est déjà fort comique par sa stupidité ; il le sera davantage par la manière dont le personnage va démontrer l’absurdité de cette loi. Chez le lecteur qui partage des liens d’affectivité avec le cadre culturel du roman, le comique de situation se double d’un comique d’imagination produit par le champ de suggestions lié au nom « Zomo ».

Toutefois, dans cette dénonciation de l’arbitraire des lois coloniales, il n’y a pas qu’au commandant de cercle, détenteur du nouveau pouvoir, que l’auteur fait un pied de nez ; il s’en prend à toute une tradition de tyrannie et à la liste de despotes de tout acabit réels ou fictifs qu’elle comporte. Ne raconte-t-on pas du côté de Zinder au Niger, qu’un roi du Damagaram [10] qui avait édicté une loi comparable d’interdiction est passé à la postérité sous le nom de « Hana tari », (l’Empêcheur de tousser), c’est dire si le lecteur est déjà sensible à ce genre d’humour quand on sait par ailleurs que les contes et légendes en Afrique sont pleins d’histoires de ces rois mégalomanes dont l’absurdité des lois n’a d’égale que leur propre folie.

En accord avec les règles de nomination ancestrale, Halilou a créé le nom de son personnage de tirailleur sénégalais en substantivant la phrase haoussa « Kafirana Zahi » qui signifie littéralement « plus brûlant que le soleil ». C’est l’occasion pour lui de faire la satire du personnage du tirailleur dont il s’est souvent servi comme bouc émissaire en tant qu’exécutant des basses œuvres de l’administrateur français des colonies. Le personnage a notamment laissé, au Niger et dans les territoires placés sous le régime colonial en général, le souvenir d’un percepteur d’impôt impitoyable et sanguinaire, nommé « Chéchia Rouge » : le garde cercle reconnaissable à son couvre-chef de cette couleur. Dans Waay Dullu d’Ada Bouraïma également, le tirailleur, personnage décidément incontournable des romans des lendemains des indépendances africaines, se nomme Gwaari qui signifie l’étranger en haoussa, plus spécifiquement, l’étranger à la langue. Celui qui, littéralement, a la langue posée de travers, comme devaient l’avoir déjà eue les Barbares qui n’étaient pas Grecs ou Romains. Cette ressource langagière constitue une autre ficelle du comique dans la littérature africaine, notamment sous la forme du langage « petit-nègre » qui est celui des collaborateurs indigènes de l’administration coloniale. C’était avant que des écrivains possédant une parfaite maîtrise du français n’avaient opté volontairement d’enfreindre la syntaxe de la langue, en innovant et en renouvelant le langage romanesque africain francophobe (Amadou Kourouma, Sony Labou Tamsi, Boubacar Boris Diop).

CONCLUSION

On retiendra que les romanciers nigériens continuent de saisir l’opportunité de la logique ancestrale de nomination et sa portée sémantique et culturelle pour apporter une source référentielle supplémentaire à leurs écrits. Le nom devient un élément sémiotique auquel on associe une diversité de fonctions littéraires. Toutefois, si on peut légitimement considérer comme une fonction littéraire l’utilisation des noms du terroir et leur insertion dans une perspective romanesque de la couleur locale en tant qu’expression de la continuité et des ruptures liées à la perdition des valeurs ancestrales, il convient également de souligner la banalité d’un procédé qui devient quasi instinctif chez de trop nombreux romanciers.

C’est-à-dire que la question « pour quel lectorat écrivent-ils » ? déjà posée : à la première génération des écrivains africains, est toujours d’actualité concernant le roman nigérien qui attend encore que ses auteurs assument complètement la nécessité d’écrire une fiction dans leur langue de travail : le français !

BIBLIOGRAPHIE

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Etudes

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[1] Université Abdou Moumouni, Niamey, Niger

[2] Période difficile où les réserves en céréales sont épuisées, et où le nouveau mil n’est pas encore mûr.

[3] Façon ironique de faire allusion à un faciès particulièrement peu favorisé par la nature.

[4] Tombokoye Tessa, barde de langue Zarma ; entre le griot généalogiste et le chansonnier, se produisant seul et sans accompagnement musical.

[5] Ces présidents avaient respectivement pour prénoms, Joseph-Désiré, Etienne et François.

[6] La guerre que mena au début du XIXe siècle Cheikh Ousmane Dna Fodio pour consolider l’Islam dans cette partie de l’Afrique Occidentale

 

[7] Il s’agit de la tristement célèbre colonne Voulet et Chanoine qui devait rejoindre le Lac Tchad en traversant le territoire du Niger qu’elle parsema, tout le long de son parcours, de cadavres.

[8] Nom du royaume aux destinées duquel présidait la Sarraounia historique.

[9] Le message dit en clair que si Soumaoro n’abandonne pas sa ville, elle sera réduite en cendre et en tesson de poterie que les perdrix gratteront à la recherche de leur pitance.

[10] Nom du sultanat dont la ville de Zinder est la capitale

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