Culture et Civilisations

L’ACTION THEATRALE AU ZAÏRE HIER ET AUJOURD’HUI

Ethiopiques numéro 24

révue socialiste

de culture négro-africaine

octobre 1980

Le théâtre zaïrois soulève tant de passions. Les avis sont discordants quant à son existence. Pourquoi ? Parce que certains pensent que le théâtre zaïrois remonte aussi loin dans les profondeurs des temps. D’autres pensent que dans ses formes actuelles, le théâtre zaïrois est une émanation coloniale. Coloniale pour ce qui est des lieux scéniques, coloniale en ce qui concerne l’expression. Il n’y aurait donc pas un lien entre le théâtre traditionnel et le théâtre moderne.

L’origine du théâtre zaïrois est donc source de polémique entre deux tendances. Les tenants de la théorie du théâtre traditionnel et ceux de la théorie du théâtre moderne. Les premiers allant même jusqu’à comparer l’évolution du théâtre zaïrois avec le théâtre grec du Ve siècle de notre ère.

Nous pensons quant à nous que l’ancêtre zaïrois ignorant l’écriture, aucune comparaison ne peut être établie entre le théâtre de l’antiquité grecque et le théâtre traditionnel. Nous en étions au stade du mode de communication orale où tout se transmettait de père en fils, de bouche à oreille, lorsque débarquèrent vers 1880, ceux qui, pendant 80 ans, allaient nous soumettre sous leur domination, les immigrants belges. Comment allaient-ils se comporter devant nos valeurs culturelles ?

Les procédés n’ont jamais varié. Il est un fait universellement connu : un conquérant impose toujours son mode de vie, sa façon de concevoir le monde, sa culture, etc… Le Zaïre n’a pas échappé à la règle. Les colonisateurs belges imposèrent d’emblée leur civilisation au détriment de nos valeurs authentiques considérées comme culture païenne [1].

Aussi là où certains (les missionnaires Grenfell et Combes) semblaient voir dans la région de l’Equateur des manifestations proches au théâtre, il se trouvait d’autres (Coquilhat) qui n’en voyaient que la reproduction d’une cérémonie rituelle superstitieuse.

Jusqu’après la deuxième guerre mondiale, l’activité théâtrale est pratiquement nulle dans l’ancienne colonie belge. Certains soutiennent que l’activité théâtrale voit le jour autour des années 1925 – 1926, c’est la thèse Mongita Likeke dans un témoignage [2]. C’est également la thèse que soutient Mikanza Mobyen un des jeunes dramaturges zaïrois qui dit : « Le théâtre zaïrois moderne s’est engagé dans la voie du mimétisme. Longtemps, le théâtre sera l’apanage des écoles où il sera pratiqué à l’instigation et sous la direction des missionnaires et des professeurs de français, suivant en cela une pratique généralisée dans l’Afrique coloniale [3]. S’il est vrai que les missionnaires ont suivi l’exemple du théâtre de William Ponty, il n’en demeure pas moins vrai que l’objectif des missionnaires n’était pas de faire rayonner l’action théâtrale dans de larges couches de la population. C’est surtout dans un but didactique ou des fêtes d’écoles que des pièces montées. « En plus de la distraction des élèves ou de l’agrément des grandes fêtes des écoles et des missions, il était assigné une double finalité au théâtre scolaire : servir la cause apostolique et éducative, familiarisé les jeunes élèves, futurs fonctionnaires auxiliaires – « les clercs » avec la langue de travail qui était le français… » [4]

Objectifs nobles certes, mais les représentations n’allaient pas au-delà des murs des écoles. Ce qui constitue à notre avis un handicap certain pour la conquête du public. Nous en ressentons d’ailleurs les effets jusqu’a ce jour.

 

Un stimulant

Il faut attendre la fin de la deuxième guerre mondiale pour voir enfin les manifestations théâtrales autres que celles qui se donnent dans l’enclos des écoles. En effet, un grand nombre d’Européens s’installent au Zaïre alors Congo Belge. Cette situation va amener le ministre belge des colonies à allouer des fonds à des troupes belges afin de les encourager à faire des tournées au Congo. A partir de cette époque, le théâtre zaïrois va prendre véritablement son essor. Il arriva, dit J. M. Jadot « .. .que leurs représentations fussent rendues plus ou moins accessibles aux africains des grandes villes. Il arriva même que certaines troupes firent sur une musique de J. B. Lulli, les ballets Louis Quatorziens, d’une comédie de Molière » [5]

Cette participation des Noirs dans les représentations des troupes venues de Belgique constituera un stimulant pour les zaïrois qui désormais se lanceront dans l’aventure théâtrale.

Une première manifestation de ce genre est la pièce intitulée : « Mvidi Mukulu », tirée par Pierre Davister d’un conte d’Albert François. Les principaux protagonistes furent Mongita Kassongom qui jouait le rôle du maître ballet.

La venue des troupes belges au Zaïre après la fin de la deuxième guerre mondiale constitue une initiative louable pour la relance du théâtre congolais [6]

Un concours de la meilleure pièce de théâtre ouvert à tous les écrivains zaïrois, rwandais et burundais, sera insignifiant. Aucun prix ne sera attribué aux pièces qui sont présentées en français, car le système d’enseignement pratiqué alors au Congo belge, (l’enseignement se donnait en langue vernaculaire locale ; le français était réservé à des personnes destinées à devenir fonctionnaires ou des enseignants) ne permettait pas aux participants de ce concours de manier le français avec bonheur.

Néanmoins, un tournant important venait d’être négocié dans la vie théâtrale du Zaïre, ces deux événements incitaient à la création théâtrale. Ils ont favorisé l’intérêt et l’émulation pour le théâtre zaïrois. A Léopoldville (Kinshasa) et à Elisabethville (Lubumbashi) des organisations théâtrales sont créées. Trois hommes cristallisent l’attention pour leurs activités incessantes.

Mongita Likeke, attaché aux émissions africaines de Radio-Congo belge comme rédacteur présentateur, joue un rôle de premier plan comme auteur et acteur. En 1954, pour le cinquantième anniversaire de la mort de Stanley il donne « Soks Staley te » pièce à écriture collective, écrite en lingala et qui sera présentée au Parc de Boeck (Parc de la Révolution aujourd’hui) à Léopoldville (Kinshasa).

L’œuvre de Mongita est immense, nous pouvons citer entre autre « Mangengenge », « Ngombe ». Le théâtre de Mongita Likeke, puise sa substance dans la vie. L’auteur a le sens de la vie et celui de la satire.

La seconde personnalité dans le monde théâtral à cette époque là fut Justin Disasi qui créa une troupe « Kododika » et qui donnait des spectacles populaires. Cette personnalité interprète notamment des pièces narquoises à tendance moralisatrice dans lesquelles l’auteur se moque avec beaucoup d’esprit des travers de sociétés des villes en formation. Une de ces pièces « Amour et occultisme » fut particulièrement bien appréciée du public. La troupe de Justin Disasi concevait des spectacles pour le grand public africain. « Etait présenté un langage de sketches, de numéros acrobatiques, de musique, bref un sorte de cirque de grande fête en plein air » [7]. Présage à un spectacle total vers quoi nous tendons tout doucement, à la recherche d’un théâtre authentiquement négro-africain.

L’autre pôle d’intérêt pour le théâtre zaïrois fut Elisabethville (Lubumbashi) où le gouverneur de la province, Monsieur Palinck, créa un challenge perpétuel de théâtre, ce qui encouragea les troupes « Les sous-marins » de L.S. Bondekwe et du groupe Assanef.

L’activité théâtrale prend donc une importance considérable dans les milieux africains. De nombreuses pièces traitent de la vie courante, « Contact des cultures et des civilisations » satire de la société traditionnelle, mais également satire contre les faux évolués.

Politique paternaliste et discriminatoire

Par rapport à l’A.O.F. à cette même période, il faut souligner que le Congo belge se signale par un retard manifeste sur le plan de la dramaturgie. Très peu d’œuvres dramatiques sont recensées et de celles qui sont connues rares sont celles qui présentent de réelles qualités dramatiques.

A la décharge des zaïrois, il faut souligner le comportement des autorités coloniales belges. « Les causes invoquées se ramènent toutes en premier à une politique coloniale paternaliste et discriminatoire. Quand on interroge les quelques auteurs dramatiques zaïrois sur ce propos, la première pierre se dirige vers le système colonial. M. Mongita Likeke nous apprend que le système scolaire, la discrimination raciale, le refus aux congolais (ou aux Est-africains) de tout contact avec l’étranger, tout cela a freiné et retardé le développement de notre littérature. C’est à peu de choses près l’avis du Ministre Mushiete aussi » [8]

  1. Yoka qui cite Mongita abonde dans le même sens : « C’est le refus systématique aux autochtones de sortir de leurs frontières ». Esser, mentionne ce manque de contact avec l’extérieur, Tshonga Onymbe le fait avec beaucoup de virulence quant il établit le bilan : « …le bilan est négatif ». A l’époque coloniale les contacts culturels avec l’extérieur étaient fortement réduits pendant que nos frères de l’Afrique de l’Ouest française sont privilégiés par des contacts fréquents avec la métropole. « Au point de vue littérature, c’est avec le « groupe d’après guerre » que les congolais s’ouvrent à l’extérieur, et plus précisément à la Belgique… » [9]

Comment on peut aisément le constater, le manque d’ouverture d’esprit et le manque de contact avec l’extérieur constitue un handicap pour l’éclosion des talents et l’épanouissement du théâtre zaïrois de l’époque. C’est ce manque d’ouverture d’esprit également qui fait que lorsque le courant d’émancipation et d’indépendance souffle sur le continent africain, les hommes de théâtre restent étrangement indifférents à ce mouvement. Alors que partout en Afrique, le théâtre s’est engagé résolument dans un double cri de la souffrance et de la révolte et dans la lutte pour la liberté. Cette passivité pourrait s’expliquer en partie par le fait du conditionnement politique de l’administration coloniale qui estimait que le noir n’était pas assez préparé pour assumer un rôle politique. Paradoxalement, c’est dans les écoles (jusqu’alors tenues à jouer des pièces qui trouvaient leur substance dans l’évangile), que l’on va assister à la du théâtre politique. Mais ces mouvements seront sévèrement réprimés par les missionnaires. Mbelolo ya Mpiju [10] signale l’apparition du théâtre politique à l’école de la mission protestante de Kimpese dans le Bas-Zaïre. Koli Elombe, l’actuel secrétaire d’Etat au département de l’Enseignement primaire et secondaire en fit les frais.

Révoltes et sécessions

La fin de l’ère coloniale coïncidera avec la période de triste mémoire du Congo indépendant. Un chaos indescriptible s’accapare du pays. Les institutions du pays branlantes. On assiste à des révoltes. Çà et là, des sécessions se manifestent et pour couronner le tout, la prise du pouvoir du Général Mobutu en novembre 1965.

Malgré les soubresauts politiques qui ravagent le pays, les activités théâtrales se développent tant bien que mal. Mais il est regrettable que les hommes de théâtre n’aient pas saisis l’occasion de prendre part aux débats politiques qui étaient à l’époque notre menu quotidien.

Les événements qui secouent le pays, ne manquent pas d’exercer une influence néfaste sur le théâtre. L’UTHAF, qui venait d’être créée, est aux prises à de graves dissensions internes. Douze de ses membres vont la quitter pour former le théâtre de Douze. A peine se remettait-elle de ces défections que de nouvelles difficultés apparaissent, une nouvelle dissidence aboutit à la création du théâtre des Trois Nègres. A ce propos, Yoka Lye Mudaba, professeur à l’Institut National des Arts remarque : « l’histoire du théâtre zaïrois, dans ces premiers moments de l’indépendance, ressemble à l’histoire du pays : c’est une série de querelles domestiques de troupe à troupe, non pas au nom de l’émulation mais au nom des ambitions mesquines inavouées. Ces querelles engendrent une prolifération épidémique des troupes où l’incompétence des responsables n’a d’égal que la pacotille proposée par leurs metteurs en scène » [11]

Il faut considérer la période entre 1960 et 1966, comme une période de vaches maigres, également comme une seconde étape dans l’évolution du théâtre zaïrois moderne. Une période de crise de croissance où l’on vit la division et la jalousie dresser les groupes les uns contre les autres, permettant ainsi la formation d’une multitude de troupes théâtrales.

Les années 1967 et 1979 constituent un tournant décisif dans l’histoire du théâtre zaïrois moderne. Le pays se voit doté successivement d’un conservatoire national de musique et d’art dramatique (fin 1967) qui va devenir l’Institut National des Arts avec la réforme de l’Université national du Zaïre. En 1969, le Théâtre National du Zaïre aujourd’hui Théâtre national Mobutu Sese Seko voit le jour. Il a pour mission la défense et l’interprétation « …des acquis de l’ensemble des expériences zaïroises en art dramatique, mais aussi le promoteur d’une orientation rénovée du phénomène théâtral » [12]. Le Théâtre national Mobutu Sese Seko comprend un corps de ballet, une troupe de théâtre et un orchestre.

Un phénomène important qu’il faut souligner dans l’épanouissement du théâtre au Zaïre, c’est la part qu’a prise l’Université nationale du Zaïre dans ce phénomène qu’est le théâtre. Elle va jouer un rôle capital dans l’émancipation et dans la recherche de l’identité du théâtre zaïrois.

En 1967, pour le treizième anniversaire de la fondation de l’Université Lovanium, cette entité se voit dotée d’une institution théâtrale dénommée « Le Théâtre de la Colline ». Les étudiants en philosophie et lettres (Lephile) présente « La tragédie du Roi Christophe » d’Aimé Césaire. Le succès que connaît cette pièce, décide Mgr. Thercisse Tshibangu, alors vice-recteur, le doyen de la faculté de philosophie et lettres et Akwesi, premier directeur de la compagnie théâtrale, à créer une troupe permanente. En même temps, un centre estudiantin d’expérimentation théâtrale, dont l’objectif est de remettre en valeur les arts du spectacle, voit le jour.

Les autres instituts et campus universitaires à travers la République, se voient progressivement doter des troupes de théâtre. A Kisangani avec la troupe « Mwongozo » de l’Institut supérieur Pédagogique, « l’Iskis » de l’Institut de Kisangani. A Mbandaka avec le « Groupe théâtral Kalend » de l’Institut supérieur Pédagogique et la troupe de la Pré-Universitaire. Au Campus de Lubumbashi on assiste à la prolifération de troupes, nous n’en citerons que la troupe qui regroupe tous les étudiants autour de la J.M.P.R. Le « théâtre de la KASAPA » à Kékwit, il y a le théâtre « Les Masques » de l’Institut supérieur Pédagogique. Ce sont là les quelques exemples pris au hasard.

C’est vous dire la part importante que se taille l’Université nationale du Zaïre dans la promotion de la culture en général et du théâtre en particulier.

Théâtre « petit nègre »

Signalons également l’existence du « théâtre du Petit Nègre » à Kikwit. C’est une troupe composée des élèves internes de l’Institut Saint-Jean-Bosco, elle est créée en 1967. Si nous nous y attardons, c’est parce que cette troupe (contrairement aux autres troupes scolaires) offre une particularité qu’il faut rapprocher au théâtre W. Ponty. Le « Théâtre du Petit Nègre » a été fondé par Mikanza Mobyem [13]. Dès sa création, cette troupe connaît un grand succès de sorte que son directeur est sollicité pour créer le théâtre national du Zaïre. Ce départ va entraîner celui des acteurs tels que Pambu, Munganga, Mzundu, Luzubu et tant d’autres encore qui vont former l’ossature du théâtre national.

Contrairement au théâtre W. Ponty, le « Théâtre du Petit Nègre » ne présente pas des pièces élaborées par un collectif et dont les sujets sont puisés dans la tradition. Leur point commun est que ces deux troupes contribueront au développement du théâtre dans leur pays respectif.

A partir de 1970, dit Mikanza Mobyem, « toutes les conditions semblent réalisée pour l’essor au Zaïre d’un théâtre plein de promesses : un public se crée, les troupes amateurs sont très actives, des tentatives de recherche s’amorcent, le professionnalisme s’installe. Tout ceci stimule les dramaturges à produire des pièces d’envergure pour obliger les metteurs en scène – quelques uns se sont révélés – à tourner le dos aux adaptations, car, entre temps, dans tous les domaines, l’engouement est à l’authenticité.

Durant les années qui suivent, parce que de plus en plus des hommes compétents et techniquement formés s’emparent du théâtre, les efforts s’orientent vers la réflexion. Des séminaires, des rencontres, des colloques et des festivals se multiplient au cours desquels les hommes de théâtre repensent leur art » [14]

Une restriction cependant, s’il y a des hommes compétents et techniquement formés ce théâtre qui semble donner des promesses est handicapé par le manque d’infrastructures adéquates, du matériel plus élémentaire qui permettraient aux hommes de théâtre de réaliser des chefs-d’œuvres comme nos homologues des pays nantis. Un exemple, lorsque le professeur Moussa Diouf est venu monter les « Amazoulous » de Abdou Anta Ka, il s’est heurté aux problèmes de salle, de lumière, des costumes. Problèmes qui ont fait que Moussa Diouf s’est contenté de ce qui était disponible. Ce qui a réduit considérablement les possibilités de création et de recherche qu’il aurait voulu entreprendre.

Soulignons l’importance que revêt l’Institut National des Arts qui est à la pointe de l’action théâtrale. Cet institut constitue l’antenne et le baromètre de l’action théâtrale de l’Université nationale du Zaïre et du pays.

L’Institut possède un centre de recherche qui a pour objectif de collecter et de diffuser les arts du spectacle. De faire rayonner l’action culturelle dans le pays et à l’étranger. C’est dans cet ordre d’idée qu’il organise en 1977, à l’occasion de l’année internationale du théâtre – un festival national du théâtre où prirent part une vingtaine de troupes. Plus récemment, en avril 1979, il organisa un festival universitaire de théâtre où nos amis de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville prirent part. Parallèlement à ces festivals, des colloques sur des problèmes brûlants de notre théâtre furent organisés. Peut-on passer sous silence la participation du Centre nigérian de l’Institut international de théâtre en 1978 où les pièces Maisha et la Palabre toutes des créations collectives récoltèrent des succès ? L’Institut participa également en 1969 au festival de Nancy où la pièce « Les jeux des vivants » recueillit un vif succès. Le répertoire de l’Institut national des Arts est immense et varié. Nous nous permettrons de signaler toutefois une seule pièce qui a la particularité d’être jouée en Lingala vœux émus du Festac de Lagos en 1977. Cette pièce s’intitule Tshira de Yoka Lye Mudaba.

Nous l’avons dit les difficultés des contacts extérieurs et le système d’enseignement colonial, ne permit pas l’éclosion des dramaturges zaïrois. Bien sûr il en existe mais leurs œuvres ne peuvent pas être considérées comme des chefs-d’œuvre. Il y a cependant à l’Institut national des Arts, un jeune professeur, qui émerge du lot. C’est Mikanza Mobyem dont l’œuvre est connue à travers l’Afrique. Voici quelques unes des pièces « Procès à Makala », « Monnaie d’échange », « La bataille de Kamaniola » etc… Il faut espérer qu’avec des hommes de théâtre techniquement bien formés, avec l’éclosion des jeunes dramaturges, l’échange des hommes de théâtre entre pays africains, le soutien effectif et efficace des autorités du pays sous l’action culturelle, avec la prévention et la promotion des Arts du spectacle, le théâtre zaïrois trouvera sa propre identité.

[1] Le mot culture est de nous, car pour l’européen, la culture chez le noir était inexistante. Les manifestations, tant du point de vue art que du point de vue théâtre traditionnel ou pré-théâtre étaient désignées : « arts des barbares ou arts païens »

[2] MONGITA (L) : « Témoignage d’un pionnier » in le théâtre zaïrois : dossiers du premier festival de théâtre, Edition Lakole, 1977.

[3] MIKANZA (M.) « La création théâtrale » in notre librairie no 44 ; octobre novembre 1979.

[4] MIKANZA (M) op. cité p. 103.

[5] JADOT (J.M.) les écrivains du Congo belge et du Rwanda-Urundi, Bruxelles 1959, p. 107-113.

[6] JADOT (J.M.) cite « La voix du congolais, n° 136 » qui signale en 1932 le cercle théâtral dirigé par Nicolas Aumba. Il fait croire que le cercle n’en réussit pas dans son entreprise, car il faudra attendre la venue des troupes belges et l’organisation d’un concours théâtral pour qu’enfin le théâtre prenne son véritable départ.

[7] MIKANZA (M) op. cité p. 104.

[8] YOKA (A) Le théâtre négro-africain d’expression française (1934-1960) Panorama – Aspects esthétiques.

[9] YOKA (A) op. cit. p. 82

[10] MNELOLO ya MPIKU – Introduction à la littérature Kikongo – in Research in African littérature, Texas University, USA.

[11] YOKA LYE MUDABA – Les survivantes de la littérature orale dans le théâtre africain contemporain : cas du Zaïre.

[12] YOKA LYE MUDABA – op- cit. p. 44.

[13] Le fondateur dit que « Petit Nègre » est une boutade contre les blancs qui disent que les noirs parlent du petit nègre. Il fallait prouver qu’on peut faire du théâtre en parlant du bon français.

[14] MIKANZA (M) op. cit. p. 108.