Poésie

JE NE T’AI JAMAIS OUBLIE

Ethiopiques n°85.

Littérature, philosophie et art

2ème semestre 2010

Souviens-toi de cette lettre qui cachait mes baisers

Et le cri des colombes et la pudeur de mes doigts

Sur tes lèvres… Je ne t’ai jamais oublié.

Depuis une éternité, je cherche un sens à ta blessure

Pour comprendre le secret de l’aube ouverte sur ta peine.

Je ne t’ai jamais oublié : me voici dans les plis de ton front,

Me voici dans ta chair.

N’évoque pas les feuilles de l’automne

Qui jonchent ma tristesse, n’évoque pas

Le temps perdu de nos joies dérisoires qui dorment

Au fond du puits de l’oubli.

Montre-moi l’autre face de la terre dans la nuit,

La route du bonheur par où s’épuisera mon silence.

Tes yeux plus noirs que l’ombre me cherchent

Dans la gestation des étoiles. Je ne suis pas l’irréel

D’une illusion, l’ombre passante d’une folie,

Je suis l’éternel errant

Dans ton silence, dans ton langage,

L’étincelle de tes yeux,

L’obsession angoissante d’une terre qui souffre

Dans ton corps,

Je ne t’ai jamais oublié.