Culture et Civilisations

DU VIEIL ET DU NEUF DANS LA POESIE ZAIROISE

Ethiopiques numéro 29

revue socialiste

de culture négro-africaine

février 1982

Pour apaiser la faim qu’il a suscitée en nous, nous attendons de Kadima Nzuji « d’autres chants venus d’outre-naissance pour l’assomption de sa Terre en éveil ».

  1. Rabemananjara

Parmi les poètes les plus connus du Zaïre moderne on ne peut pas ne pas mentionner Kadima-Nzuji Mukala dont l’étoile a commencé à bien briller en 1969, grâce à la publication de ses Ressacs [1] et à un troisième prix de poésie qui auréolait la même année Le Rythme sanguin, au concours littéraire L. S. Senghor [2]

Auparavant Kadima-Nzuji avait publié quelques-uns de ses poèmes ou recensions dans les revues Congo-Afrique, Afrique chrétienne, Présence universitaire, Synthèses, etc.

En 1971, les éditions du Mont noir dirigées par le professeur Mudimbe publient ses Préludes à la terre. En 1973, son nom paraît dans La Poésie contemporaine de langue française depuis 1945, Etudes critiques [3]

Auparavant, dans Zaïre-Afrique en novembre 1972, Ngandu Nkanshama avait écrit (…) p. 560 à propos de lui : « D’expériences en expériences, l’itinéraire du poète nous conduira peut-être un jour, à cette idéalisation désirée qui constitue pour tout homme, le doux-amer de la vie. » Ainsi, rien d’étonnant qu’un tel écrivain soit le seul poète zaïrois à figurer [4] avec Elebe Lisembe dans Profits et perspectives, anthologie scolaire destinée aux lycéen du Zaïre et où l’on ne trouve curieusement que ces deux auteurs. Ici je recours à Césaire pour prévenir la grande objection contre ma remarque qui sent du nationalisme étroit : « Provincialisme ? Non pas. Je ne m’entête pas dans un particularisme étroit. Mais je ne veux par non plus me perdre dans un universalisme décharné. Il y a deux manières de se perdre : par ségrégation murée dans le particulier ou par dilution dans l’univers » [5]

Déjà Henri Michaux se plaignait et lâchait :« Le mal, c’est le rythme des autres » [6]. Mais passons ! En 1975, chez M. Brono Jamin, dans l’Anthologie de la poésie zaïroise d’expression française (Bunia, CANDIP-CIDE) et en 1976, chez Masegabio, dans le Zaïre écrit, Anthologie zaïroise en langue française (Tübingen, Holst Erdman Verlag) le nom de Kadima-Nzuji se trouve encore retenu. Le programme officiel des lettres françaises en vigueur dans nos instituts supérieurs pédagogiques prévoit depuis 1974 que le même poète soit étudié en seconde année du premier cycle, lui, Elebe et Bolamba. En 1976, dans le n° 97 de Présence africaine (pp. 135 137) il publie les poèmes Ville, les Incantations de la mer, Amour pluriel et Chant du tamtam intérieur. Bref, quand même Kadima-Nzuji ne serait pas populaire au Zaïre, il y est le poète contemporain le plus popularisé. Il tend de plus en plus à porter ombrage au nom de sa sœur Nzuji Madiya, la mère de la poésie zaïroise et à côté de lui son cadet Kadima-Nzuii Mulamba et sa cadette Nzuji Balekabamba se présentent comme des étoiles à côté d’un soleil. Mais trois ans se sont écoulés depuis la publication à Paris aux Editions Saint-Germain-des-Prés de ce que l’éditeur croit être « le troisième recueil de poème » de Kadima Nzuji Mukala. Ce n’est pas parce que le professeur Albert Gérard a reproché aux « critiques parisiens » de se montrer « toujours gogos devant l’inconnu » [7] que j’entreprends, à mon tour, de contester d’abord cette épithète (troisième recueil) qui est accolée à Redire les mots anciens. Après Les Ressacs, Le Rythme sanguin, Préludes à la terre, je crois qu’il serait plus exact de parler plutôt d’un quatrième recueil. Le volume de chacun de ces ouvrages (39, 18, 47 pages) et surtout le nombre de poèmes qui composent chacun d’eux (16, 13 et 13) montrent qu’on ne peut pas omettre du dénombrement Le Rythme sanguin : ce recueil n’est pas plus ténu que les deux autres et si l’éditeur del’Anthologie des écrivains congolais l’a aminci, c’était sûrement pour des motifs matériels. La minceur n’est pas du tout due à l’auteur : il faut d’ailleurs noter que Kadima-Nzuji est le lauréat le plus abondant de cet ouvrage ! Treize poèmes contre un seul en quatre tableaux de Mpongo, contre onze dont cinq, très courts, de sa sœur Nzuji (Clémentine) treize toujours contre deux Kishwe et deux de Buluku : voilà des chiffres qui démontrent clairement « l’abondance » du poète dans l’Anthologie des écrivains congolais et qui nous pousse à considérer Le Rythme sanguin comme son deuxième recueil. Bien plus peut-on citer les œuvres de Mudimbe sans mentionner Entre les eaux ? Peut-on présenter Ouologuem sans citer Le Devoir de violence Ahmadou Kourouma sans Les Soleils des indépendances ? Ou encore Boundzéki Dongala sans Un fusil dans la main, un poème dans la poche ? Jusqu’en avril 1969, Kadima-Nzuji composait et publiait des poèmes. Mais jusqu’alors les Meya, les Sumaili, les Masegabio, etc. déjà publiés et auréolés de prix étaient, plus facilement que lui, acceptés comme poètes.

Après la conquête de ses lauriers au Concours littéraire L.S. Senghor, après le voyage au Sénégal qui s’ensuivit et la publication de Kadima Nzuji dans un volume intitulé Anthologie des écrivains congolais (un titre qui trop extrapole !) Kadima-Nzuji pouvait entrer tambour battant, et grâce à son Rythme sanguin, dans le panthéon de la poésie zaïroise. Ce recueil n’est donc pas négligeable car il donne au poète la clef de la célébrité ! L’auteur se confirme par les Préludes à la terre et s’oriente vers la critique littéraire entre 1971 et 1978. La Bibliographie littéraire de la République du Zaïre 1931-1972 (Lubumbashi, CELRIA, 1973), me parait couronner mieux que ses articles et conférences cette période de « retraite studieuse ».

Après son retour à la poésie, Kadima-Nzuji présente-t-il quelque regain de vitalité ? Ou bien, se contente-t-il de piétiner, de stagner, de redire ses mots anciens comme l’indique si bien le titre du dernier recueil ? Si le poète s’y complait dans du déjà dit, alors son livre n’est ni le troisième ni le plus achevé comme l’a écrit Maryse Condé dans le numéro 44 de la revue Notre Librairie [8]. Il ne serait qu’un simple écho des poèmes antérieurs, ni le troisième ni le quatrième, ni le plus ni le moins achevé de ceux dont il serait la décalque. Dans ce cas le poète serait resté sincère dans le titre et dans le contenu, tandis que des critiques se seraient fourvoyés, « gogos devant l’inconnu ». Bien entendu, dans cette diatribe je ne prétends pas détenir, moi seul, la vérité sur Kadima-Nzuji. D’ailleurs pour apprécier sa plaquette, je me suis limité à l’utilisation d’un matériau public, je veux dire non point des manuscrits rarissimes tombés sous la main, mais des écrits publiés que n’importe qui peut se procurer auprès de leurs éditeurs et dans certaines librairies. Je ne suis pas allé très loin pour démêler le neuf et le vieux dans le dernier ouvrage de mon confrère.

La grande différence entre son Redire les mots anciens et ses trois poèmes antérieurs, c’est que ce recueil confirme son auteur sur l’échiquier international, grâce surtout à la préface de M. Jacques Rabemananjara. Senghor avait parrainé Bolamba par une préface (ambiguë) à Esanzo ; Bol n’a jamais cessé de préfacer les œuvres de Masegabio ; Hambursin a préfacé les Lianes de Nzuji Madiya ; il fallait qu’un pionnier de la littérature francophone d’Outre-mer, et non le moindre, marquât quelque différence entre Kadima-Nzuji débutant et Kadima-Nzuji quelque peu mûri. Mais peut-on parler d’une quelconque maturité chez un auteur qui se répète ?

Son quatrième ouvrage est aussi mince que les trois premiers : 46 pages ! A dénombrer d’ailleurs de 4 à 45 ! De ce volume, si volume il y a, il faut soustraire la part de la préface (p 5-8), six pages vierges (p 10, 12, 22, 34, 36, 38) et six pages consacrées soit aux épigraphes, soit aux dédicaces, soit aux sous-titres (p. 9, 11, 21. 23, 35 et 37). Le poète ne s’est ménagé pratiquement que peu d’espace pour redire ses mots anciens. Quelques 25 pages pour le texte proprement dit. Une telle exiguïté matérielle n’est pas passée inaperçue et c’est elle justement quia poussé le préfacier Rabemananiara à admirer chez son filleul « la concision de son style » (p. 5). Et Maryse Condé de renchérir : Retenue du style, retenue du ton. Pas d’éclats. De cris de rancune, de haine ou de passion. La violence, partout présente cependant est contenue » [9]

Voici d’ailleurs ce qu’on trouve dans la plaquette : au-delà de la préface, tout d’abord ce distique qui sert d’épigraphe (p. 9) aux Ressacs, c’est-à-dire à la première partie :

Poème éclaté aux confins de toute solitude

tu es femme incrustée d’algues et de crevettes

Cette épigraphe est un mot nouveau, parce qu’au seuil de Les Ressacs, en 1969, on lisait plutôt (p. 5), après la dédicace, ces vers de Desnos :

Mais la feuille qui tombe et la roue qui tourne te

diront que rien n’est perpétuel sur terre,

Sauf l’amour

Et je veux m’en persuader

Le poète a sans doute changé parce que son distique indique à la fois et l’esprit des Ressacs (une partie) et celui de Redire les mots anciens (le tout). Ou bien parce qu’il, voulait effacer de son livre tout relent de communauté spirituelle avec le surréaliste Desnos, dissiper toute inféodation à un courant à propos duquel MM. Durozoi et Lecherbonnier écrivent qu’il a été dissout en 1966 après la mort d’André Breton [10]

En 1977,Kadima-Nzuji ne voulait plus peut-être clamer son inféodation à une « vieillerie ». On lisait aussi dans Les Ressacs (p. 3) cette dédicace qui rappelle Marivaux :

A Astrid

pour qui je chante à tout instant

et me tais

quand il le faut

je dédie ces poèmes

D.K.-N.

Ces chichis disparaissent pour plusieurs motifs historiques : tout d’abord, en 1977, « D.K.-N. » (Dieudonné Kadima-Nzuji) avait cédé la place à Kadima-Nzuji Mukala ! Et Astrid avait pris quelque nom comme ces Bosonga, ces Moseka, ces Kapinga qui inspirèrent Quijean, feu Iyeki et Bolamba Lokole. Ensuite, le misogyne Virgile avait raison, qui écrivit : « Varium ac mutabile quidam semper femina » ; les existentialistes aussi ont raison qui pontifient : « L’homme absurde c’est celui qui ne change pas ». En clair, Laure ayant cessé d’être Laure, Pétrarque devait lui ravir la dédicace de ses sonnets. Et puis, le poète dont Condé et Rabemananjara admirent tant la retenue et la concision cesse dans Redire les mots anciens [11] de « se livrer (bruyamment) à la plèbe carnassière ». Ce qu’on affiche à vingt-deux ans, on peut le taire à trente ans, parfois même le détruire ! Astrid s’efface donc au profit d’une Emilie à laquelle échoit d’ailleurs l’honneur de la dédicace de la troisième partie (p. 37).

Quant aux préludes à la terre (Kinshasa, Mont noir, 1971), ils deviennent dans Redire les mots anciens (p. 21) un simple Prélude à la terre ; du pluriel le poète les fait passer au singulier ! Pour varier sans doute le titre de ses recueils : Les Ressacs. Le Rythme sanguin. Préludes à la terre. Non pas. Pour supprimer du troisième titre cette fâcheuse sonore à laquelle conduit forcément la liaison dans la prononciation du titre : Prélude à la terre ! C’est quoiqu’on dise plus euphonique que Préludes à la terre (préludez-à-la terre). Mais ce pluriel reste dans la « Table des matières) » (p. 47) et le singulier a ainsi l’air d’une coquille. C’est un hapax.

Pour les motifs historiques que l’on connaît (suppression des prénoms juifs au Zaïre en 1972, aux dépens des postnoms) l’ancienne dédicace des Préludes… (1971) est maintenue dans Redire les mots anciens (p. 23), mais ta signature « D.K.-N. » disparaît. En outre c’est des Préludes à la terre que le poète puise la plus grande part (huit poèmes) de ses mots anciens : tout d’abord cette dédicace dont je viens de parler :

Je te dédie ce poème

comme l’on dédie le sable au vent

le cheminement de la sève de l’arbre

et le cœur d’Enfant au cœur d’Homme

L’heureux (ou l’heureuse) destinataire de ces vers est toujours demeuré (e) inconnu (e) du lecteur, un système à débrouiller. Maintien donc du poète dans cette retenue qui marque son pas significatif entre les Ressacs et les Préludes… L’épigraphe par laquelle en 1971, le poète confirmait son admiration à l’égard de son maître Eluard, tombe elle aussi au nom de la même discrétion :

Je veux montrer la foule et chaque homme en détail

Avec ce qu’il aime et qui le désespère

Et toutes ses saisons d’homme

tout ce qu’il éclaire

Son espoir et son sang son histoire et sa peine

PAUL ELUARD

(Pour tout dire 1950)

Kadima-Nzuji, décidément ne veut plus afficher sa marche à l’ombre de quelque surréaliste, fût-il Paul Eluard ! Cependant, par ces variantes, notre poète réussit-il alors à démentir ce jugement de Ngandu sur lui ? « Plus tard, écrit Ngandu, son inspiration personnelle se consolide au contact des surréalistes français et en particulier Eluard qui admire sans en faire un maître » [12]

Suffit-il de se défaire de quelques deux ou trois citations pour se proclamer original, quand techniquement on demeure l’obligé d’un autre ? Bien sûr que non mais nous constatons que Kadima-Nzuji n’a pas arrêté là ses élagages ; d’ailleurs ce qui m’importe ici, c’est moins sa dette envers les surréalistes que ses façons de redire car Lautréamont et Aragon préconisent le plagiat en poésie.

Il laisse choir l’« Avant poème », une espèce de préface sur qui, en 1971, s’ouvraient ses Préludes à la terre. Sur les douze poèmes que comporte cette plaquette, huit seulement sont retenus dans Redire les mots anciens : « Les incantations de la mère, Unsiya, Amour pluriel, Hors de moi, Postscriptum intérieur » ; ces cinq poèmes conservent chacun son titre originel. Les poèmes « Et voici l’aube » « Chant du tam-tam intérieur » « Prélude à la terre » deviennent « Ville » [13] et « Terre que voici mienne ». D’autres textes de 1971 ne sont pas du tout repris par Kadima-Nzuji : c’est le cas de « Prière païenne », « Paroles pour la terre », « Chant tellurique », « A bout de crucifiements », et « Puisque ». Il faut cependant noter qu’un poème intitulé « Paroles pour la terre » parait dans Redire les mots anciens (p. 17-18). Mais son texte est totalement différent de celui des « Préludes à la terre » (1971 p. 22-23).

Bien plus ce poème se trouve intégré dans le recueil de 1977, à la première partie, c’est-à-dire à des Ressacs auxquels il n’appartenait pas auparavant. C’est un poème des « Préludes à la terre » auquel l’écrivain impose un « déménagement ». Dans l’esprit de l’écrivain ce texte convient aux Ressacs. A cause de son titre nous croyons qu’il sied de l’attribuer aux Préludes… et c’est pour cela qu’il est pour nous le huitième extrait de ce recueil pour composer Redire les mots anciens.

Pourquoi donc Kadima-Nzuji a-t-il procédé ainsi ? Voulait-il mystifier l’opinion par la publication d’un prétendu troisième, ou plutôt quatrième ouvrage, en se contentant d’une simple transcription savamment embrouillée de ses poèmes antérieurs ? Ou bien, y a-t-il ajouté quelques éléments nouveaux et significatif capables de nous faire conclure à la production d’un nouveau recueil, « plus achevé » que les premiers ? J’avance d’abord vers la dernière partie de l’ouvrage pour mieux répondre à ces questions. Cette portion est intitulée « Redire les mots anciens ». Les six poèmes qui la composent n’appartiennent guère à nulle plaquette antérieure. C’est du nouveau, du jamais dit mais du trop peu, du négligeable. La quantité n’éblouit personne : l’auteur y est même plus avare de ses mots que dans les deux premières parties. Mais c’est la partie éponymique ! Et la plus achevée !

Sept poèmes [14] ! Soixante dix vers, d’une longueur moyenne de 5,1 mots par vers. Quelle brièveté ! Ou plutôt quelle retenue « Malgré cette discrétion qui rappelle les Préludes…, le poète ne se transforme pas totalement : son tic qui consiste à imposer comme titre à un ouvrage le titre d’un de ses chapitres, ou parfois même un simple syntagme, une phrase, me rappelle Bernard Blin Dadié, Le Pagne noir, Mudimbe Vumbi Yoka, Entre les eaux, Senghor, Chants d’ombre, Aimé Césaire, Corps perdu, Ferrements, Sumaili, Testament, etc., bref point d’originalité dans l’intitulé ! Le poète a déjà procédé ainsi pour ses Ressacs et presque de la même façon pour ses Préludes à la terre ; bref il s’enlise id dans un maniérisme qui n’est pas proprement sien. Car, « Pris de fièvre romantique, il découvre les grands de la Négritude : Senghor, Césaire. La révélation est tellement bouleversante qu’il se met à les imiter systématiquement, à les fréquenter sans scrupule [15]

Il ne réussit donc pas à démentir ce jugement de Ngandu sur lui ni cet autre de MM. Burhenne et R.F. Cotton qui disent presque la même chose que Ngandu, dans leur manuel Profits et perspectives (p. 284). « Après avoir imité L.S. Senghor, écrivent-ils, Kadima-Nzuji s’est progressivement libéré de l’emprise du président-poète » ! Kadima-Nzuji serait donc un épigone à la fois de Senghor, de Césaire et quand il se décide à redire ses mots anciens il ne se garde pas de les réécrire avec les procédés de ses deux maîtres ; ses façons de titrer sont déjà symptomatiques ; et puis on ne voit guère de différence notable entre « Ode à la Guinée » de Césaire et « Femme, je te salue » de Kadima-Nzuji. Lisons d’abord le maître :

Et par le soleil installant sous ma peau une usine de force

et d’aigles

Et par le vent sur ma force de dent de sel compliquant ses passes les mieux sues

et par le noir le long de mes muscles en douces insolences de sèves montant

et par la femme couchée comme une montage descellée

et sucée par les lianes

et par la femme au cadastre mal connu où le jour et la nuit jouent à la mourre des eaux de source et des métaux rares

et par le feu de la femme où je cherche le chemin des foupères

et du Fouta-Diallon

et par la femme fermée sur la nostalgie s’ouvrant je te salue

Guinée dans les pluies fracassent du haut grumeleux

des volcans un sacrifice de vaches pour mille faims

et soifs d’enfants dénaturés

Guinée de ton cri de ta main de ta patience [16]

« Femme, je te salue ! » de Kadima-Nzuji, appartient aux Ressacs (pp. 27-28) ; ceux qui ne disposent pas de l’ouvrage peuvent le retrouver dans Profits et perspectives (p. 284) ! Les auteurs MM. V. Burhenne et R.F. Cotton ont trouvé du Senghor dans ce poème mais, pour moi, c’est là du Césaire tout nu. Bien sûr qu’on y trouve ce tamtam qui pleure de Richard Whright et cet attachement du poète à la mère qui rappelle Senghor et surtout Camara Laye ; l’allure reste néanmoins césairienne : à la Guinée de Césaire, le poète substitue la femme et se contente de l’exalter dans le même rythme que Césaire pour les mêmes mérites que Césaire. Mais avec des mots autres que ceux de Césaire : lisons le disciple !

Femme, je te salue !

Par la rosée qui tremble…

Et la fontaine qui se trouble,

Par l’Aube ressuscitée

Et le flot de lumière sur la mousse.

Par ta peau de moire,

Par la courbe de ton front,

Pour tes doigts usés d’amour,

Pour ta bouche qui pardonne…

Pour le labeur des champs

Et la houe que tu portes,

Par ta sueur qui perle

Et la graine qui germe

Par les sentes que tu suis,

Par les cailloux que tu fouilles,

Pour les pieds écorchés,

Pour tes bras fatigués…

Par le tam-tam qui pleure

Et les pleurs de nos yeux

Par tes yeux qui rayonnent…

Et la vie que tu donnes…

Et puisque tu es Mère

Dans la beauté ou la laideur

De ton visage,

Puisque tu enfantes l’Homme qui Aime,

L’Homme qui Hait, l’Homme qui Souffre…

Femme je te salue !

Bien que ce poème n’entre pas directement en lice, ces filiations peuvent nous aider à établir qu’avec Redire les mots anciens Kadima-Nzuji s’est autant rapproché de ses maîtres qu’il s’en est éloigné. De Césaire, par exemple, nous connaissons un recueil intitulé Cadastre, alors que c’est une simple connexion de Soleil cou coupé avec Corps perdu, publiés non plus chez les éditeurs antérieurs, les Fragance etc. mais par les éditions du Seuil. Au lieu de rééditer une simple connexion à la Césaire, Kadima-Nzuji ne s’est pas contenté, comme le font bien de nos poètes, de promener certains de leurs poèmes d’un recueil à un autre, publiant aujourd’hui X, demain Y, après-demain Z et le cercle sciemment vicié recommence avec la ronde des mêmes textes tantôt dans X’, tantôt dans Y’, tantôt dans Z’ etc. Ce qu’on doit admirer chez Kadima Nzuji c’est surtout sa franchise. Le titre de son livre ne peut tromper personne : redire les mots anciens ! Il ne promet rien de neuf à son lecteur.

Dès lors, ce dernier ne peut que se réjouir de constater : que le poète d’abord a mué ! que le poète ensuite s’est évertué à remuer et remanier un grand nombre de ses écrits. Ce n’est plus le jeune homme épris de Césaire, de Senghor, d’Eluard, de Desnos, d’Astrid et de quel que autre Béatrice qui nous parle, mais un « trigénaire », chez qui a poussé peut-être une précoce dent de sagesse. Les changements sont très sensibles.

Parlerai-je ici du poème « Unsiya » dont les cinq strophes antérieures sont réduites à trois (les trois premières) dans le nouvel ouvrage ? De ce même poème, l’auteur laisse aussi tomber le sous-titre « Cantique nègre » pour « déraciatiser » sans doute sa littérature. Le huitième vers (les mille branches de la vie) perd son chiffre « mille » ; le treizième (la ronde virile des jeunes hommes) perd son épithète « visible ». Le vers unique « dis-le-moi Unsiya » qui, dans Préludes à la terre (p. 29) faisait fonction de cinquième strophe devient quatrième et dernière strophe dans Redire les mots anciens. Les localisations « Kinshasa-Pâques 1970 » restent tandis que l’écrivain se défait des strophes suivantes (quatrième et sixième. dernière) :

Dis-moi si tes mains

sont deux battants

du portail de la vie

par où les harmattants m’apportent

l’arôme des calebasses ancestrales

…………………………….

Car vois-tu Unsiya

tu es les yeux

tu es la bouche

tu es la voix

tu es les mains

de l’amour

Une si bruyante déclamation amoureuse ne convenait plus peut-être à Kadima-Nzuji. Courtoisie n’est pas « courtisanerie ». Et « courtisanerie » lui-même n’est pas « gynolatrie » (culte, adoration de la femme). Mais, poursuivons !

Curieusement les poèmes « Unsiya » et « Les incantations de la mer » déjà voisins dans « Préludes à la terre » (pp. 28-29- et 30- 31) le restent dans Redire les mots anciens) mais en un ordre inversé (pp. 24 et 25). « Les Incantations de la mer » avec son sous-titre « Du côté de Moanda » me rappelle Henri Lopes avec ses accents d’un lugubre trop grave dans « Du côté du Katanga », [17]

A coup de vertiges

mes vagues, mes transes d’océans

– oh l’heure pénultième !-

sur la grève salée de mon désir

Dans le nouveau recueil, le troisième vers de cette strophe ne se voit plus. Tandis que la seconde strophe reste inchangée, dans le dernier vers de la troisième (voies latescentes des destinées), c’est « déhiscentes » (quelle savane !), une autre inchoatif qui succède à « latescentes ». Le dernier vers (et les rudes ressacs de mon être) devient « et le rude ressac de mon être ». La date « 1969 » qui se lit dans Préludes… à la fin du poème ne se lit plus dans Redire les mots anciens. Je ne m’appesantirai point sur les variantes qu’on relève dans les deux versions du poème « Cri » (Les Ressacs, p. 29 et Redire… p. 13-14). Elles sont surtout typographiques : les vers

« couchées

silencieuses

inertes

sans souffle »

se réduisent à un seul dans Redire…) les vers

« sur ta face

tatouée

dans tes yeux qui

interrogent »

et

« Enchevêtrés

aux lourds nuages »

subissent le même sort. Les trois vers finaux (Je les vois encore rouler éperdument / sur mes tempes brûlées/sur mes joues d’enfant noir.) se réduisent à « je les vois encore rouler éperdument sur nos corps défigurés ». L’enfant noir qui rappelle Camara Laye s’efface. Et si on ne se réfère pas aux Ressacs (p.29) on peut croire que le poème n’a jamais eu de titre car il est « anonyme » dans Redire les mots anciens (p. 13), ce qui lui confère l’allure de quelque chose de neuf ! Un homme sans nom c’est souvent un inconnu !

Malgré ces variantes ces silences délibérés ou involontaires malgré ces 358 mots nouveaux qui composent la dernière partie de l’ouvrage, malgré sa soif de tâter tout ce qui se publie loin de lui par ses écrivains, le public zaïrois est resté indifférent à la publication du recueil de Kadima-Nzuji, parce que le poète ne lui apprenait rien de nouveau. Après six ans de retraite studieuse, convenait-il à l’auteur de se représenter aux lecteurs pour leur chanter les mêmes chansons de mal-aimé ou de bien-aimé ? Kadima-Nzuji ne risque-t-il pas de sombrer dans cette léthargie où s’enlisent nos poètes après leurs moments de gloire ? Bolamba n’a plus rien publié après Esanzo et Kimputu Baibanja a même écrit que cet auteur a « pour toujours » [18] abandonné la littérature. Ce qui n’est pas très faux ! Masegabio et Sumaiti se sont tus. Nzuii Madiya, après avoir mariné dans une inspiration qu’on taxe injustement d’uniquement intimiste, après Gestes interrompus a suspendu sa plume s’est tue, elle aussi, disons même, tuée.

Gafudzi qui vient de se faire sacrer prince des poètes (zaïrois) risque de s’engager sur cette voie de la stérilité voulue et alors… la poésie du Zaïre sera, plutôt qu’une poésie des étoiles un simple scintillement faible et fugace de lucioles ! Mais, pour suivons !

De tous les poèmes de Kadima-Nzuji produits et publiés jusqu a présent, je n’aime personnellement pas lire « A l’absente » carcetitreme rappelle le lyrisme larmoyantde Musset et quelques poèmes de Senghor : « l’Absente » qui figure dans les Ethiopiques, et « Absente absente » que l’on trouve dans les ajouts au même recueil. J’aime lire et entendre déclamer « Aujourd’hui ».

La vie n’est qu’un sahara de douleurs

Où se noient quelques mirages de joie et d’espérances

Il me faut une truelle pour bâtir un lieu

Où se dissipera la querelle vaine de l’homme

Il me faut une pelle

Pour éterniser ces mirages vainqueurs

Qui trompent l’élan abrupt de mes yeux vers l’Invisible et l’aspiration muette de mon cœur à l’Insaisissable.

Il me faut un lieu

Où je puisse à loisir lire toute

la magie des étoiles

Qui surgissent au sahara de la vie

Un lieu sans nuages ni masque

Un lieu ouvert aux ressacs rudes, aux roseaux faibles à la terre aride

Car mes aujourd’hui sont

brûlants comme le soleil

brûlants d’agir

brûlants de conquérir l’insondable

brûlants de posséder l’irréel

Il me faut bâtir un lieu

Où de la terre tous les homme se sentent frères

Où camarades et adversaires amis et ennemis liés par la même fortune visent la même cible, la hauteur lumineuse du bonheur

Il me faut bâtir un lieu

Où je puis vivre à la merci du vent

des ondées, des averses du soleil piquant

Mais je ne puis bâtir ce lieu ce lieu sans nuages ni masque

Il me le faut CONQUERIR, ce lieu sans nuages ni masque

ce lieu que sont Tes Yeux O NEANT PLEIN

J’ai toujours admiré l’art de l’antithèse dans ce morceau, surtout dans le dernier vers ; si l’on pouvait ravir impunément à quelqu’un ses poésies, j’arracherais à Kadima-Nzuji la première strophe de son « Aujourd’hui ». J’admire aussi dans ce poème l’activisme, le dynamisme de l’auteur qui cesse ici de végéter dans cette vie contemplative, « rêvasseuse » propre à certains lyriques intimistes : cette décision du poète de prendre une truelle, une pelle, me rappelle Arthur Cravan, poète et boxeur, Gabrielle d’Annunzio, poète et aviateur, Frantz Fanon, essayiste, psychiatre et combattant, bref, des poètes qui allient l’idée à l’action. Ce type de poète nous fait, à mon avis, horriblement défaut au Zaïre. C’est comme si tout le monde ici croyait qu’être maçon, comme disait Boileau, avilirait sa poésie. Depuis qu’Isidore Ducasse, comte de Lautréamont a récusé ce sieur et Hugo et Racine et Coppée, il convient que le poète se fasse maçon, c’est aussi un talent. Exposer des livres ne suffit pas pour marquer sa présence au sein d’une société comme la nôtre !

Bien sûr que dans ce texte de Kadima Nzuji on sent le plaidoyer senghorien pour « l’égalité des peuples fraternels » [19] et qu’on y voit l’image césairienne du poète bêcheur ; bien sûr que dans « Elégie de minuit », pour Senghor « La splendeur des honneurs est un sahara » et le poète y aspire à s’écrouler « dans la fiente et le sang, dans le néant » [20] ; bien sûr que chez Damas nous lisons : « Mes aujourd’huis ont chacun sur mon jadis\ de gros yeux qui roulent de rancoeur \ de honte » [21]. Mais, à mon avis, ces convergences lexicales et thématiques n’entachent ni n’entament sérieusement les mérites de Kadima-Nzuji et s’il m’était donné de redire avec lui quelques mots anciens, c’est certainement par le poème « Aujourd’hui » que je commencerais. Ce pessimisme foncier du premier vers (La vie n’est qu’un sahara de douleurs) et la dénonciation de l’inanité non plus de notre raison d’être, comme l’écrivait Césaire [22], mais de la vanité de nos querelles humaines, voilà ce qui me séduit dès la première strophe. Je crois que le poète a supprimé de sa sélection « Aujourd’hui » puisque ce poème appartient à la fois aux Ressacs et au Rythme sanguin : il l’avait déjà redit en 1969 et ne voulait plus l’user. Je ne manquerai pas non plus de redire, si l’occasion m’en était donnée, le poème « Miami » de Kadima Nzuii : ce texte appartient aussi au Rythme sanguin [23], recueil d’où l’auteur n’a guère puisé pour redire ses mots anciens. Il doit avoir exclu ce texte parcequ’il rappelle manifestement le « Joal » de Senghor. Mais un si beau poème grâce auquel l’écrivain aurait pu éviter que son livre n’ait de national que le nom de l’auteur avait droit à quelques pages dans Redire les mots anciens. Pour moi, le poète n’a donc pas répété fidèlement ses mots anciens et tant mieux ; il aurait pu redire des mots plus beaux qu’il ne le croit, au lieu de nous « lasser », (je suis tenté de dire « agacer » par des chants qui ne sentent ni quelque foudre ni quelque feu nouveaux). Mukadi Matala Tshiakatumba s’était retiré en Europe pour ramener de là son Réveil dans nid de flammes. La foudre et le feu (paris, Seghers, 1969). On ne demande pas à Kadima-Nzuji de produire le même recueil que Tshiaka, mais j’attends de lui, mieux qu’une redite de ses mots anciens : une édition de ses mots nouveaux. C’est le vœu même de son préfacier malgache que nous avons cité en épigraphe.

Car, si, comme l’écrivait si sévèrement en février 1969 M. Albert Gérard, « le barde n’a pas encore surgi qui chantera l’expérience africaine telle qu’elle est aujourd’hui » [24] chaque poète du continent doit alors sérieusement se mettre au travail et ne pas se contenter de redire ses mots anciens. Sans vouloir ramener le mien dans quelque patriotisme mesquin ou dans quelque nostalgie d’une Afrique adamique qui n’existe plus, je crois quand même que l’heure a sonné et sonne toujours pour lui de produire ses « nocturnes » et de méditer sur ces vers de la première strophe de son poème « Ville ».

Le temps n’est plus aux confidences

de nos cœurs qui se souviennent

ni aux lunes vierges

que violaient les cris

lugubres des rapaces

Toutes les algues d’amour

agonisent

dans la salinité de l’oubli [25]

Une autre génération de poètes est née au Zaïre qui reproche à la nôtre – celle justement de Kadima-Nzuji – son purisme, son esthétisme, son inféodation à la poésie de la négritude, sa décalcomanie, etc. La nôtre, je crois, n’a pas démérité car elle a fait sienne cette conception de la poésie : « …j’imite. Plusieurs personnes s’en sont scandalisées. La prétention de ne pas imiter ne va pas sans tartuferie et camoufle mal le mauvais ouvrier. Tout le monde imite. Tout le monde ne le dit pas » [26] J’ajouterai même à ce mot de Louis Aragon dont se réclame bruyamment René Dépestre cette pensée convergente d’Isidore Ducasse, comte de Lautréamont : Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. Il serre de près la phrase d’un auteur, Se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l’idée juste » [27].

Je ne crois pas donc, moi, que Kadima-Nzuji se soit trompé en imitant Senghor ou Césaire. La poésie ne pèche pas quand elle procède par le plagiat. La science elle-même procède pour avancer, par une méthode que J.-c. et V. Kourganoff appellent la cumulation [28]. En clair, ce qui nous plairait aujourd’hui chez l’auteur des Ressacs, c’est une édition de ses mots nouveaux ou même pourquoi pas une édition de mots anciens appartenant à ses maîtres, pourvu que ces mots soient renouvelés par lui, plagiés à la manière d’Aragon, à la manière de Lautréamont.

Et voici l’aube !

Le temps n’est plus aux confidences

de nos cœurs qui se souviennent.

[1] Kinshasa, O.N.R.D. Lettres congolaises, 1969, 39 p.

[2] Les lauréats du concours ont été groupés et publiés dans : Anthologie des écrivains congolais. Paris, S.N.E.C. et Kinshasa, Ministère de la Culture, 1969. Le Rythme sanguin y occupe 28 pages (p. 223-240).

[3] Brindeau Serge et alii, La poésie contemporaine de langue française, Etudes critiques, Paris, Editions Saint-Germain-des-Prés, 1973, p. 801-802.

[4] Burhenne V.-Cotton R.F., Profils et perspectives, Bruxelles. A. De Boe à et Kinshasa, Equatoriale, 1973, p. 284 et 337.

[5] Césaire A. Lettre à Maurice Thorez, (3e édit.), Paris, Présence africaine, 1956, p. 15.]

Kadima-Nzuji appartient donc à cette race rarissime de nos écrivains capables, dans nos manuels scolaires, de préserver notre jeunesse de la dilution dans l’universel. Car y a-t-il aujourd’hui quelque voie de suicide plus certaine que se complaire dans une consommation de ce que M. Freddy Laurent appelle « la culture potiche » ou « la culture marchandise » ? [[Lire à ce propos : Laurent F., « La culture potiche » dans : La Revue nouvelle Tournai, Gastermann, LIX, 3 mars 1974, p. 294-0304.

[6] Cité par : Brechon R. Michaux (3e édit) Paris, Gallimard, 1959, p. 179-180.

[7] Gérard A., « Littérature francophone d’Afrique : le temps de la relève » dans : La Revue nouvelle, XLIX. 2, février 1969, p. 201.

[8] Conte Mo, Kadima-Nzuji Mukalao. Redire les mats anciens, in : Notre librairie, Paris, Clef, n° 44, octobre – novembre 1978, p. 25.

[9] Ibidem.

[10] Durozoi, G., Lecherbonnier B.,. Le Surréalisme. Théories, thèmes, techniques, Paris, Larousse. 1972, p. 5 et 78.

[11] Le recueil est divisé en trois parties : Le Ressacs. (p. 11-20) Préludes à la terre (p. 21-34) et Redire les mots anciens (p. 35-45).

[12] Il s’agit des poèmes « Halte » (la Zaïre depuis l’indépendance). 1. La poésie, in Zaïre-Afrique, Kinshasa, CEPAS, n° 69, nov. 1972, p. 559.

[13] La métamorphose du titre se retrouve déjà dans Présence africaine (n° 97, 1976, p. 135). Ici la dernière strophe est :

Et voici l’aube !

Le temps n’est plus aux confidences

de nos cœurs qui se souviennent

[14] Il s’agit des poèmes « Halte » (10 vers), « Stigmates » (9 vv.), « Fragment » (13 vv.), « Refus » (10 vv.), « Guitare » (13 vv.), « Fête » (12 vv.) et « Feu » (13 vv.) soient successivement 45, 35, 52 37 66, 66, et 70 mots, au total 358 mots pour 70 vers.

[15] Ngandu N., art. cité, p. 559.

[16] Césaire A. Cadastre. Paris, Editions du Seuil, 1961, p. 50.

[17] On trouvera ce poème dans : Nouvelle somme de poésie du monde noir. Présence africaine n° 57, (spécial), Paris, 1966, p. 41-42.

[18] Kimputu (Baibanja), « Problématique de l’existence d’une authentique littérature zaïroise de langue française (suite) », in : Culture et Authenticité, Kinshasa, Département de la culture et des arts, n° 2, août 197.5, p. 7.

[19] Senghor L.S., Poèmes, Paris, Editions du Seuil, 1964, p. 73.

[20] Senghor L.S., Ibid., p. 198

[21] Damas L.G., Pigments, Paris Présence africaine, 1962, p. 45.

[22] Césaire A., Cahier d’un retour au pays natal (bilingue, préf. A. Breton), Paris, Présence africaine, 1971, p. 31.

[23] Kadima-Nzuji M., Le Rythme Sanguin, dans : Anthologie des écrivains zaïrois, p. 236-237 (Miabi) et p. 233 (Aujourd’hui).

[24] Gérard A., art. cité, p. 201.

[25] Extrait de Présence africaine n° 97, 1er trimestre 1976, p. 135.

[26] Aragon L., cité par Lecherbonnier B., Le cycle d’Elsa. Analyse critique, Paris, Ratier, 1974, p. 28-29.

[27] (28) Lautréamont (I.D., comte de), « Poésies II », dans : Œuvres complètes. Les Chants de Maldoror. Lettres Poésies I et II (préf. J.M.G. Le Clezio ; prés. H. Juin), Paris, Gallimard. 1973, p. 306.

[28] Kourganoff J.-C. et V., La Recherche scientifique, Paris. P.U.P., 1971.