A DIEU, MON PERE
Ethiopiques numéros 37-38
revue trimestrielle de culture négro-africaine
nouvelle série 2eme et 3ème trimestres 1984
volume II n° 2-3
Les vagues nacrées d’espoir
auraient dû bercer toute enfance,
Les nuits assoupies d’innocence
apaiser notre angoisse cosmique.
Mais voilà que le soleil assista,
sans rires ni pleurs,
aux souffles d’incendie
Des corps poudre de piment
qui avortent vies et rêves
Dans un monde sevré d’Idéal.
l’esprit déshérité,
Matraqué d’injustices,
Etouffe sa pensée
Aspirant à la beauté,
Dans un monde de cauchemars,
où l’âme languit
En quête d’amour.
Au bilan des destinées,
Je dirai :
Que Dieu n’était pas à Soweto
Dieu n’était pas dans le cœur de ces hommes
Qui respiraient une atmosphère
d’antichambre de l’Enfer.
Chez nous,
chaque matin,
on se dit : « as-tu la Paix ? »
on répond « la Paix seulement,
Mon frère »
Dieu, mon père, je voudrais
Que chacun, comme une fleur,
laisse s’ouvrir son cœur
Pour que les pétales de l’amour
Hument la rosée de la Paix
Et exhalent le doux parfum
De la fraternité.