Philosophie

LIBERALISME ET COLONIALISME EN GRANDE-BRETAGNE AU XIXe SIECLE

Ethiopiques n°85.

Littérature, philosophie et art

2ème semestre 2010

La Grande-Bretagne, premier pays à connaître la révolution industrielle, était au XIXe siècle la première puissance économique du monde. En effet, grâce aux innovations technologiques dans l’agriculture, l’industrie et les transports, ce pays était devenu le premier fournisseur du monde en produits manufacturés. La prospérité et la puissance économiques de la Grande-Bretagne sous le règne de la Reine Victoria (1837-1901) proviennent de ces transformations qui ont également permis au pays la conquête de nouveaux territoires et de se hisser ainsi à la tête du premier empire colonial dans le monde.

A n’en pas douter, ces transformations économiques expliquent largement la position dominante de la Grande-Bretagne dans le monde. Mais certains, comme Thomson (1978) et Leach (2002), par exemple, évoquent la contribution de l’industrialisation dans la naissance d’idées telles que le libéralisme, qui, à leur tour, ont joué un rôle important dans la suprématie britannique au XIXe siècle.

L’objectif de cette étude est d’examiner les liens entre le libéralisme et le colonialisme. En d’autres termes, le libéralisme était-il pour ou contre l’expansion de l’Empire colonial ? Ou encore quel était le point de vue des libéraux sur l’entreprise coloniale ? Ces questions sont pertinentes dans la mesure où, d’une part, l’une des valeurs fondamentales du libéralisme est la liberté, et, d’autre part, en Grande-Bretagne, le libéralisme était la pensée dominante au XIXe siècle (Thompson 1978 : 224) et les libéraux furent au pouvoir de 1867 à la fin du siècle (Bell 2002 : 115). Or l’expansion coloniale se situe essentiellement pendant les trois dernières décades du XIXe siècle.

Pour répondre à ces questions, nous allons d’abord chercher à définir le concept de libéralisme. Ensuite, pour des contraintes d’espace, nous allons, à partir de quelques penseurs libéraux, examiner tour à tour le point de vue du libéralisme et des libéraux sur le colonialisme avant de terminer par celui du parti libéral, qui incarne le libéralisme en Grande-Bretagne.

  1. QU’EST CE QUE LE LIBERALISME ?

L’histoire des idées en Europe au XIXe siècle est dominée par le libéralisme. Cependant, ses origines remontent aux siècles précédents, en particulier aux XVIe et XVIIIe siècles :

It [liberalism] drew its intellectual inspiration from the religious reformations of the sixteenth-century French and European enlightenment. It was, however, industrialization from the eighteenth onwards which transformed economic and social relations and created new class interests, with a commitment to a liberal programme of reform (Leach, 2002 : 23).

Pendant longtemps considéré comme un bloc, le libéralisme va éclater en plusieurs idéologies distinctes : le libéralisme économique, le libéralisme politique et le libéralisme intellectuel :

– le libéralisme économique repose sur deux principes : richesse et propriété ; il s’oppose au dirigisme tout en s’accommodant des faveurs de l’Etat, il est le fondement doctrinal du capitalisme ;

– le libéralisme politique s’oppose au despotisme ; il est le fondement doctrinal du gouvernement représentatif et de la démocratie parlementaire ;

– le libéralisme intellectuel est caractérisé par l’esprit de tolérance et de conciliation ; cet esprit libéral n’est pas le propre des libéraux, dont certains se montrent même remarquablement intolérants (Touchard, 1989 : 519).

Comme on le voit, le libéralisme au XIXe siècle représente une doctrine complexe et hétérogène. Au regard de la définition ci-dessus, on est fondé à parler des libéralismes, qui néanmoins ont en commun certaines valeurs, notamment l’individualisme et la liberté, qui dominent la pensée de philosophes radicaux tels que Jeremy Bentham (1748-1832) et John Stuart Mills (1806-73), dont l’influence sur le libéralisme en Grande-Bretagne fut considérable.

L’utilitarisme de Bentham, qui est basé sur le principe que toute action doit servir le bonheur du plus grand nombre, est essentiellement matérialiste et individualiste, car l’individu prime sur le groupe :

It is vain to talk of the interest of the community, without understanding what is the interest of the individual. A thing is said to promote the interest, or to be for the interest of an individual, when it tends to add to the sum total of his pleasures : or, what comes to the same thing, to diminish the sum total of his pains Bentham (1969 : 292).

L’individu, selon la pensée radicale libérale, cherche à maximiser le plaisir et à éviter la douleur. Pour le libéralisme, la satisfaction de l’intérêt individuel est basée sur la liberté. Le terme « liberté » est d’origine latine (étymologie : du latin liber, libre) :

La liberté est l’état d’une personne ou d’un peuple qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou par une puissance étrangère. C’est aussi l’état d’une personne qui n’est ni prisonnière ni sous la dépendance de quelqu’un.

Quoique difficile à cerner, la liberté constitue l’une des valeurs fondamentales du libéralisme. Les libéraux reconnaissent que les citoyens sont égaux devant la loi et qu’ils jouissent des mêmes droits civils et politiques (Leach, 2002 : 27 ; Thomson, Adelman, 1997 : 7).

Mais force est de constater que le libéralisme a évolué vers la fin du XIXe siècle. En effet, le libre-échange et le laissez-faire tant préconisés par les libéraux britanniques au milieu du siècle sont remis en cause dans un contexte international caractérisé par l’émergence de nouvelles puissances économiques (notamment l’Allemagne, la France et les Etats-Unis) qui commencent à contester la suprématie de la Grande-Bretagne. Naturellement, ces nouvelles puissances qui voulaient développer leurs propres industries avaient adopté des mesures protectionnistes limitant les importations de Grande-Bretagne :

When national capacity for exporting became more restricted, when Britain’s lead over others shortened, when her prospects of further expansion contracted and her supremacy was challenged, then did Liberalism begin to decline (Thomson, 1978 : 228).

L’intervention de l’Etat n’était plus contestée comme auparavant. Le « nouveau libéralisme » tourne le dos au laissez-faire et privilégie les réformes économiques, la justice sociale et la nécessité de l’Etat (Leach, 2002 ; Roussellier, 2002), tout en conservant la croyance fondamentale dans le marché, créateur de richesses. Selon Vitoux (1999 : 222), la dernière grande victoire électorale remportée par les libéraux en 1903 en Grande-Bretagne est due à un programme fondé sur le maintien du libre-échange, la poursuite de l’effort d’éducation et de renouvellement industriel, et surtout la promesse d’une législation sur la justice sociale.

Après cette définition, nous allons aborder de manière théorique la position du libéralisme par rapport au colonialisme avant de nous intéresser à la naissance et à l’évolution du parti libéral qui incarnait les valeurs libérales en Grande-Bretagne.

  1. LIBERALISME ET COLONIALISME

Le colonialisme correspond dans la politique expansionniste de l’Empire britannique à cette phase qualifiée d’impérialisme « formel », où la conquête de nouveaux territoires se faisait avec l’intervention directe de l’Etat, contrairement à la phase précédente d’impérialisme « informel », où la conquête était l’œuvre d’initiatives privées, en particulier d’entreprises privées ou de groupes d’émigrés (Porter 2007 : 16). Dans cette étude, nous ne ferons pas de distinction entre colonialisme et impérialisme, dans la mesure où le terme « impérialisme » en Angleterre est défini comme « défense de l’Empire » [2] puis, dans un sens large, « politique d’expansion » ou « politique d’agression » (Touchard, 1989 : 702).

La question du Home Rule, qui a fait voler en éclat l’unité du parti libéral, est en fait illustrative de la position du libéralisme sur le colonialisme et sur l’expansion de l’Empire. Gladstone, alors premier ministre et figure dominante du parti libéral, on le verra par la suite, était favorable au Home Rule pour des raisons religieuses et morales, mais il n’en demeure pas moins que la plupart des libéraux, en particulier les radicaux, s’opposaient fermement à l’impérialisme et au colonialisme. Bentham énonce les raisons suivantes, pour lesquelles la Grande-Bretagne devrait mettre fin à son administration coloniale de l’Inde et se garder de toute nouvelle conquête :

– Saving the expense of the establishments, civil and military ;

– Saving the danger of war ;

– Saving the expense of defending them, in case of war on other grounds ;

– Getting rid of the means of corruption afforded by the patronage ;

– Simplifying the whole frame of government, and thereby rendering a competent skill in the business of government more attainable (Jeremy Bentham) [3].

Toutes ces raisons se résument au coût élevé du maintien, de la défense de l’Empire et de l’expansion coloniale. Cependant, James Mill, tout en étant d’accord sur ce point de vue de Bentham contre la guerre, estime que celle-ci est justifiée lorsque l’objectif de la guerre est de protéger une nation. Dans ce cas de figure, il parle de « guerre juste », c’est-à-dire d’une guerre dont l’utilité est avérée :

When it has suffered real injury, and when there is no doubt about the matter, the principle of utility says, Consider whether the evil which you have suffered is likely to be compensated by war. If the evils of the war are likely to outweigh the gains, it is better to abstain from war, and to pass by the injury. When the happiness of the people is the object in pursuit, this is the rule which will be followed (cité par Leung) [4].

En appliquant le principe d’utilité [5], Mill nous dit qu’une guerre est juste non seulement pour la nation qui va en guerre, mais également pour l’humanité tout entière si on arrive à la conclusion que la guerre représente le seul moyen d’éviter les souffrances et le malheur, autrement dit de parvenir au bonheur du plus grand nombre.

Adam Smith (1723-90), qui est considéré comme le père fondateur du libéralisme, a un point de vue nuancé sur la question coloniale, même s’il critique la colonisation anglaise qui transforme ses colonies en marchés de consommateurs soumis aux intérêts sectoriels de la métropole. En effet, pour lui, si les règles du libre-échange sont respectées, l’expansion coloniale peut être bénéfique pour la mère patrie et pour les colonies. Son point de vue devient partisan et rend sa condamnation de la colonisation anglaise ambivalente et ambiguë, puisque les relations commerciales entre la Grande-Bretagne et ses colonies, selon Smith, sont acceptables :

Mais quoique la politique de la Grande-Bretagne à l’égard du commerce de ses colonies ait été dictée par le même esprit mercantile que celles des autres nations, toutefois elle a été au total moins étroite et moins oppressive (Smith, 1976 : 286).

Si la position de Smith semble ambivalente, celle de Ricardo condamne l’impérialisme et le colonialisme sans équivoque. Prenant l’exemple de la Grande-Bretagne, Ricardo (1772-1823) affirme que les accords commerciaux entre celle-ci et le reste de l’Empire britannique constituent un obstacle au développement industriel aussi bien de la « mère patrie » que de celui des colonies, car de tels accords n’entraînent pas de croissance économique ; à ses yeux sans concurrence, le développement économique et industriel n’est pas possible (Yoda, 1988). C’est également la position de l’Ecole de Manchester, qui a une conception utilitariste de l’Empire. Pour elle, au lieu de poursuivre l’expansion coloniale qui constitue une charge financière pour la Grande-Bretagne, il faut accorder l’indépendance aux colonies déjà existantes. Cobden (1804-65), qui a influencé Gladstone, la personnalité qui a le plus marqué le parti libéral britannique, fait partie de l’Ecole de Manchester. Non seulement Cobden était un défenseur acharné du libre-échange, mais il était contre l’expansion coloniale qui provoque des guerres. Pour lui seul le commerce peut apporter la paix et la civilisation :

Le commerce est la grande panacée qui, telle une découverte médicale bienfaisante, servira à inoculer le goût salutaire et sain de la civilisation à toutes les nations du monde. Aucun lot de marchandises ne quitte nos rivages sans porter les semences de l’intelligence et de la pensée fécondes aux membres d’une communauté moins éclairée ; aucun commerçant ne visite les centres de notre siège d’industrie sans retourner à son pays en missionnaire de la liberté, de la paix et d’une bonne administration ; tandis que nos bateaux à vapeur, qui voguent maintenant vers tous les ports d’Europe, et nos voies ferrées merveilleuses, qui font l’admiration de toutes les nations, diffusent et garantissent la sagesse de nos institutions. (cité par Russell, 1938 : 122).

Si le point de vue de Cobden correspond à celui d’un partisan du libre-échange, il cache mal son adhésion au colonialisme dans la mesure où il souscrit à l’idée de la supériorité de la civilisation britannique dont le commerce pourrait servir de vecteur de diffusion. Nous suivons Marx, (1995 : 15) qui le décrit comme un « impérialiste éclairé ».

Même John Stuart Mill, considéré comme le maître à penser du libéralisme en Grande-Bretagne, souscrit à cette idée de supériorité de la civilisation européenne, qui, à ses yeux, peut justifier l’entreprise coloniale et le maintien de l’Empire britannique. En 1823, Mill obtint un poste auprès de la Compagnie des Indes Orientales, grâce à son père, James Mill, qui exerça sur son fils une influence considérable. L’expérience indienne lui permettra d’affiner son point de vue sur l’Empire colonial britannique. Tout comme son père, John Stuart Mill distingue deux types de colonie : les colonies de peuplement européen, possédant une civilisation semblable à celle de la puissance coloniale, comme les colonies britanniques d’Amérique, de Nouvelle Zélande et d’Australie et, à l’opposé, les colonies à populations majoritairement indigènes dont la civilisation est « arriérée ». C’est le cas de l’Inde.

Mill, père et fils, estiment qu’au regard de son retard économique et du système de caste qui ne permet pas d’avoir un gouvernement représentatif, l’indépendance de l’Inde n’aura pas les mêmes résultats escomptés que dans les colonies d’Amérique. Pour James Mill, le continent asiatique dans son ensemble avait besoin de la lumière de l’Occident, de la diffusion des manières, des arts et des institutions européens : The peace of civilization [in other Asian nations] would be quickened beyond all example. The arts, the knowledge, and manners of Europe would be brought to their doors, and forced by an irresistible moral pressure on their acceptance. The happiness of the human race would be this prodigiously augmented ; and progress, perhaps, or even the most cultivated nations, greatly accelerated. (cité par Leung). [6]

Pour Mill fils, l’administration d’un peuple dont la civilisation est « arriérée » par un autre ayant une civilisation « avancée » est justifiée :

There are others which have not attained that state [advanced state], and which, if held at all, must be governed by the dominant country, or by persons delegated for that purpose by it. This mode of government is as legitimate as any other, if it is the one which in the existing state of civilization of the subject people, most facilitates their transition to a higher stage of improvement. (Mill, 1991 : 453).

L’impartialité de sa compréhension de la notion de « civilisation » sert de prétexte à John Stuart Mill pour souscrire à l’impérialisme, faisant de lui le « pionnier de l’impérialisme ». Cette perception de l’impérialisme et de l’expansion coloniale s’inscrit dans une perspective utilitariste globale, car le progrès qui en résulte doit bénéficier non seulement aux nations prises individuellement, mais également à toute l’humanité [7].

Ces quelques exemples de penseurs libéraux montrent l’ambivalence de la pensée libérale sur le colonialisme. Tout en souscrivant au libéralisme économique, en particulier le libre-échange et la concurrence, la plupart des théoriciens du libéralisme ont un point de vue ambivalent en ce qui concerne l’expansion coloniale britannique pour des raisons utilitaristes et humanitaires. John Stuart Mill, ci-dessus par exemple, envisage les bienfaits de la colonisation dans une perspective globale de la race humaine. Qu’en est-il du monde de la politique libérale, en particulier du parti libéral qui resta longtemps au pouvoir en Grande-Bretagne pendant la période qui correspond à l’expansion coloniale ? Autrement dit, quelle a été la position du parti libéral britannique et de ses dirigeants face à l’impérialisme et au colonialisme ?

  1. NAISSANCE ET EVOLUTION DU PARTI LIBERAL

La naissance des partis politiques, au sens moderne du terme, date du XIXe siècle. Elle constitue sans doute l’une des conséquences sociales et politiques de la révolution industrielle qu’a connue le pays entre 1760 et 1830. En effet, la révolution industrielle a restructuré la société britannique et a contribué à renforcer la conscience de « classe » et à l’émergence de nouvelles classes sociales, en particulier la nouvelle bourgeoisie dont la richesse provenait essentiellement du capital industriel et commercial et de la classe ouvrière. La nouvelle bourgeoisie, forte de son poids économique, en vint à exiger sa participation au système politique jusque-là dominée par l’aristocratie des « landlords » ou propriétaires fonciers. Il convient de relever que le système était très peu démocratique, car seulement une minorité avait le droit de vote et, dans bien des cas, les élections étaient toujours entachées de fraudes et de corruption. Une série de réformes initiées dès 1832 instituera progressivement le suffrage universel, contribuant ainsi à la démocratisation de la société britannique. C’est l’élargissement de l’électorat et la démocratisation qui ont contraint les groupes qui existaient au sein du parlement à se constituer en partis politiques afin d’attirer les voix des électeurs. C’est dans ce contexte que le parti libéral britannique a été fondé dans les années 1860 par des groupes d’horizons divers dont les « Whigs », les radicaux et les modérés.

Le terme « Whigs » date du XVIIe siècle et il était utilisé pour désigner ceux au parlement qui s’opposaient au pouvoir absolu du roi, et à la toute-puissance de l’Eglise anglicane. Ils étaient en faveur du non-conformisme religieux, c’est-à-dire la liberté religieuse, afin que les catholiques et les protestants dissidents puissent pratiquer librement leur religion. A l’opposé des partisans du roi il y avait les « Tories », qui faisaient également partie de l’aristocratie. Mais forts du soutien des dissidents protestants et de la nouvelle bourgeoisie montante (financière, commerçante et industrielle), les Whigs cherchaient à introduire de manière graduelle des réformes dans le système de gouvernement, le système financier et commercial, le système judiciaire et social, et ainsi à réduire les privilèges et le pouvoir des propriétaires fonciers (Thompson, 1978 : 24).

Quant aux radicaux, adeptes du suffrage universel, ils voulaient pousser plus loin les réformes politiques, sociales et économiques. Le radicalisme a connu ses moments de gloire dans les années 1840 avec le chartisme qui non seulement réclamait le suffrage universel pour les hommes âgés de 21 ans, mais également une indemnité parlementaire afin que tout citoyen s’intéressant à la politique puisse s’y consacrer, à l’abri de tout souci matériel. En effet, dans la mesure où jusque-là les parlementaires ne recevaient ni salaires ni indemnités, seuls les aristocrates pouvaient siéger au parlement.

Les modérés constituaient la majorité des membres du parti libéral et provenaient de plusieurs catégories sociales :

The moderate Liberals were the ballast ….Landowners, lawyers, gentlemen of leisure, army and naval officers, their background and attitudes made them distrustful of ‘enthusiasm’ in either religion or politics, and inclined them therefore to be cautious, but a reasonably openminded, force within the party. (Adelman, 1997 : 4).

Le parti libéral britannique, on le voit, à l’image des différents groupes qui le forment, est une coalition d’intérêts disparates, car on y trouve aussi bien des travailleurs, des Whigs, des radicaux, des syndicalistes, des commerçants et des non-conformistes. W. E. Gladstone (1809-98), Premier Ministre quatre fois (1868-1874, 1880-1885, 1886, 1892-1894), aura été celui qui a permis au parti libéral de maintenir son unité (Adelman, 1997 : 10) avant de se diviser sur la question du Home Rule pour l’Irlande. En effet, lorsqu’en 1886 le projet de loi au sujet du Home Rule fut introduit au Cabinet, J. Chamberlain (1836-1914) et d’autres dirigeants du parti, dits unionistes libéraux (« Liberal Unionists »), refusèrent de suivre Gladstone et quittèrent pour créer le parti libéral national (« National Liberal Party »). Même si la question irlandaise a été le plus grand facteur de division au sein du parti libéral, il faut reconnaître que d’autres problèmes, telles la religion, l’éducation et les rivalités entre dirigeants, ont également contribué à exacerber cette division. L’élection de 1906 a été la dernière élection remportée par le parti libéral dont le déclin avait commencé depuis les années 1880, avec la défection des classes industrielles et capitalistes au profit du parti conservateur (Adelman, 1997 : 90). Après 1906, il s’est peu à peu marginalisé et a cédé sa place au parti travailliste naissant, qui se partage alternativement le pouvoir depuis 1945 avec le parti conservateur. Cependant, il convient de relever que même si le parti libéral est en perte de vitesse, les valeurs qu’il incarne ont été plus ou moins adoptées par le discours politique dominant. En matière économique, la propriété privée et l’économie de marché sont reconnues par tous partis politiques. Il en est de même pour la démocratie parlementaire.

Maintenant, nous allons nous intéresser au parti libéral et à la question coloniale, le parti libéral étant resté le plus souvent au pouvoir de 1867 à la fin du siècle.

  1. LE PARTI LIBERAL ET L’EXPANSION COLONIALE

On a coutume de faire une distinction entre impérialisme informel et impérialisme formel. La phase d’impérialisme informel, qui aurait prévalu jusqu’au milieu du XIXe siècle, se caractérise par l’absence de violence et d’intervention de l’Etat dans la conquête de nouvelles colonies. La conquête se faisait essentiellement de manière « pacifique » à travers le commerce. Cette stratégie était celle préférée par l’Etat, car elle permettait à la Grande-Bretagne de dominer le monde à travers sa puissance économique à moindre coût. Mais lorsque les autres pays occidentaux, en particulier la France, l’Espagne, le Portugal et les Etats-Unis d’Amérique, ont amorcé à leur tour leur révolution industrielle, ils ont commencé à concurrencer la Grande-Bretagne sur les marchés mondiaux. Les Etats européens se sont investis directement dans la conquête de nouveaux territoires dans le but de trouver des débouchés à leurs produits industriels. La Grande-Bretagne se devait d’en faire autant, si elle voulait protéger sa part de marché et maintenir sa position économique et sa place dans le monde. Nous sommes alors dans la phase d’impérialisme formel qui se situe dans les années 1870.

Cependant, il convient de nuancer l’opposition entre impérialisme informel et impérialisme formel dans l’expansion de l’Empire britannique. En effet, durant la phase qualifiée d’impérialisme informel, l’application de cette approche n’était pas systématique, car même si les Britanniques préféraient le mode de domination économique [8] à l’intervention de l’Etat, ce dernier a été souvent contraint d’intervenir face à des situations de résistance, comme en Inde dont la conquête se situe dans la première moitié du XIXe siècle, c’est-à-dire la période associée à l’impérialisme formel. L’Inde, en tant que la plus grande colonie britannique, nous dit Porter (2007:108), a été conquise et dirigée par les armes.

Dans tous les cas de figure, l’expansion de l’Empire britannique ne s’est pas faite dans l’unanimité. Elle avait ses partisans et ses détracteurs. Les premiers militaient pour une « plus grande Grande-Bretagne » (Greater Britain), à l’opposé des seconds appelés « Little Englanders » (c’est-à-dire une Grande-Bretagne réduite à la seule Angleterre), qui exigeaient l’émancipation des colonies existantes. Gladstone et Benjamin Disraeli (1804-1881), à l’origine du parti conservateur, qui dominent la vie politique britannique de 1867 à 1886, symbolisent l’opposition entre ces deux. Disraeli tout comme le parti conservateur étaient en faveur d’une politique coloniale agressive et de l’extension de l’Empire, source de prestige. En proclamant la Reine Victoria impératrice des Indes en 1876, Disraeli affirme, d’une part, la vocation de leadership de la Grande-Bretagne, et, d’autre part, l’unité de l’Empire et de la Grande-Bretagne.

Comme il fallait s’y attendre, la plupart des détracteurs de l’expansion coloniale ou de l’impérialisme britannique se recrutaient parmi les libéraux, notamment les radicaux, pour des raisons déjà évoquées. Gladstone, l’artisan et la figure dominante du parti libéral, traditionnellement celui des « little Englanders » (Wesseling, 1996 : 279), il était également leader de son aile radicale, connue pour son anti-impérialisme. Le Home Rule pour l’Irlande, qu’il a soutenu et qui a provoqué la scission du parti, illustre le principe « anti-impérialiste » du libéralisme. Gladstone était animé d’abord par l’idéal de la liberté, valeur essentielle du libéralisme. Après l’élection de 1885, au cours de laquelle le parti irlandais (Irish Party) a remporté tous les sièges dans toute la partie de l’Irlande au sud de l’Ulster, a fini par convaincre Gladstone de l’impossibilité de maintenir l’Irlande par la force en raison du nationalisme irlandais grandissant. Mais Gladstone était également animé par des motivations humanitaires, religieuses et morales. Dans un discours prononcé au Parlement britannique en mai 1877, Gladstone dénonce la politique étrangère belliqueuse que Disraeli, alors Premier ministre, menait dans les Balkans au nom des intérêts britanniques. Disraeli était prêt à aller en guerre pour aider la Turquie dont l’armée venait de perpétrer des massacres en Bulgarie. Pour Gladstone, la politique étrangère et les intérêts britanniques doivent être guidés par des principes moraux et de justice :

I appeal to an established tradition, older, wider, nobler far – a tradition not which disregards British interests, but which teaches you to seek the promotion of those interests in obeying the dictates of honour and of justice (Gladstone, 1877).

Mais on relève une certaine ambiguïté, voire un paradoxe, dans le discours politique de Gladstone en matière de politique étrangère. En effet, dans une autre allocution, il affirme comme principes, entre autres, le renforcement de l’Empire et le maintien de la paix parmi les nations du monde (Gladstone, 1971). Comment peut-on vouloir renforcer l’Empire et œuvrer pour la paix ? Pour Gladstone, qui dit être inspiré par « l’amour de la liberté » [9], est-il possible de parler de liberté avec la suprématie du Parlement britannique qui s’arrogeait le droit de légiférer pour toutes les colonies de l’Empire [10] ?

On le voit, le discours de Gladstone repose sur un paradoxe que l’on retrouvera dans son action politique. En effet, force est de constater que l’action politique de Gladstone et de celle de bien d’autres libéraux et du parti libéral n’ont pas toujours respecté cet anti-impérialisme ou anticolonialisme de principe et la liberté des peuples colonisés. Gladstone et les libéraux britanniques ont, très souvent, par pragmatisme, mis en œuvre des politiques ou pris des positions qui montrent leur ambivalence face à l’expansion coloniale.

Pendant les quatre fois que Gladstone a été Premier ministre, il a été souvent amené à mettre en œuvre des politiques qui vont à l’encontre de son anti-impérialisme face à certains événements ou crises. En 1882, le gouvernement de Gladstone décide de bombarder Alexandrie et d’occuper l’Egypte pour s’assurer du contrôle du Canal de Suez, qui avait une importance stratégique commerciale et militaire pour les Britanniques. En effet, le canal « raccourcit de moitié la route vers l’Asie orientale, il évite les transbordements de marchandises », (Marx, 1995 : 40). En 1875, Disraeli, alors Premier ministre du gouvernement conservateur, racheta les actions que le khédive détenait dans la Compagnie du Canal et, en moins de dix ans, l’Egypte devint un protectorat britannique (Chassaigne, 2008 : 335). Le Canal, d’après un parlementaire libéral, était devenu « la porte et la clef de l’Inde ». L’intervention Britannique était rendue nécessaire pour protéger les intérêts des porteurs d’obligations et le Canal qui étaient menacés par une prétendue rébellion nationaliste.

Les Français et les Britanniques contrôlaient l’économie égyptienne dans les années 1870. Lorsque, dans le souci de réorganiser les finances du pays, les Britanniques décidèrent d’imposer des taxes élevées aux propriétaires fonciers et de diminuer le budget de l’armée égyptienne, ces derniers commencèrent à remettre en question la domination économique étrangère et à exiger un droit de participation aux décisions financières et économiques de leur pays. Une telle revendication, aux yeux des Britanniques, constituait une menace de « désordre et d’anarchie » (Cain, 1980 : 52) intolérable. Suite à des manifestations violentes en mai 1882 à Alexandrie, qui ont provoqué la mort d’une cinquantaine d’Européens, dont des Britanniques, Gladstone donne l’ordre à l’armée d’envahir l’Egypte.

En 1873-74, Gladstone avait également été à l’origine d’une campagne contre les Ashantis de la Côte de l’Or (actuel Ghana) en prenant la décision de s’emparer de Kumasi, la capitale des Ashantis, parce que ces derniers menaçaient les intérêts commerciaux britanniques.

Comme souligné plus haut, Gladstone et les libéraux britanniques ont souvent été guidés par le pragmatisme en matière d’expansion coloniale. Mais on peut s’interroger sur la vigueur de son engagement anti-impérialiste quand on sait que le même Gladstone a fait ses débuts en politique dans le parti conservateur – traditionnellement partisan de l’Empire – et soutenait un point de vue impérialiste. Marx (1995 : 15) nous apprend que Gladstone a rédigé en 1850 un mémorandum où il affirme que l’Angleterre doit défendre ses colonies contre les appétits étrangers tout en minimisant les contrôles ou interventions.

En réalité, l’attitude de Gladstone démontre non seulement la complexité de l’idéologie libérale britannique, mais également une certaine confusion entre les valeurs défendues par le parti libéral et le parti conservateur, dans la mesure où, à l’instar de Gladstone et de Chamberlain, on pouvait aller d’un parti à l’autre. Joseph Chamberlain, l’un des dirigeants du parti libéral, a été ministre du commerce dans le gouvernement de Gladstone en 1880. Mais comme on l’a vu, il démissionnera en 1886, lorsque Gladstone introduisit le projet de loi sur le Home Rule pour l’Irlande, pour rejoindre par la suite le parti conservateur. Chamberlain et les autres Libéraux dit unionistes étaient contre le Home Rule pour raisons idéologiques :

The Liberal Unionists argued that Home Rule would inevitably lead to complete separation by Ireland and therefore the break-up of the United Kingdom, especially as the Irish would no longer be represented at Westminster. This would have disastrous consequences, both for the prosperity of the British and Irish people, and for the future of the British Empire as a whole (Adelman, 1997 : 61).

Une fois au parti conservateur, Chamberlain va continuer à défendre l’Empire britannique pour des raisons à la fois politiques et économiques. De 1895 à 1903, il sera au gouvernement en tant que Secretary to the Colonial Office (ministre des Colonies).

L’histoire de Gladstone et Chamberlain montre que la fascination pour l’Empire était devenue une préoccupation nationale qui transcendait les partis politiques et, au fil du temps, la plupart des libéraux ont fini par souscrire à l’impérialisme :

Longtemps, l’anti-impérialisme avait paru dominer le parti libéral. Mais la majorité des Libéraux a basculé en 20 ans dans le camp impérialiste, et le mouvement s’était accéléré à partir de la retraite politique de Gladstone en 1894. Lord Rosebery, héritier d’un grand titre aristocratique, Secrétaire au Foreign Office en 1886 et de 1892 à 1894, Premier ministre en 1894-1895, chef du parti libéral ensuite jusqu’en 1896, figure au premier rang des Libéraux – impérialistes (Marx, 1995 : 58).

Lord Rosebery (1847-1929) marque la rupture des libéraux avec la tradition des « little Englanders ». Quand il succède à Gladstone en 1894 en tant que Premier ministre, il était un impérialiste convaincu [11]. Comme on le voit, vers la fin du XIXe, on peut parler d’une unanimité au sein des deux grands partis politiques en Grande-Bretagne. Le parti libéral partage désormais avec le parti conservateur le même point de vue sur l’Empire britannique et l’expansion coloniale. Certainement le contexte international caractérisé par l’engagement des autres pays occidentaux dans la recherche de débouchés pour leurs produits manufacturés et l’opinion nationale en faveur de l’expansion de l’Empire ont pesé dans le revirement des libéraux. Mais une telle attitude, comme l’affirme Leach (2002 :17), montre que le libéralisme britannique est flexible et pragmatique dans sa mise en œuvre.

CONCLUSION

Cette analyse montre l’ambivalence de la pensée libérale, qui a dominé le XIXe siècle en Grande-Bretagne. Il existe un fossé entre la pensée libérale et l’action politique du parti libéral et de ses dirigeants en ce qui concerne l’Empire colonial et le colonialisme, qui a divisé les libéraux en deux camps : les anti-impérialistes et les « libéraux – impérialistes ». La plupart des théoriciens du libéralisme, qui ont exercé une influence sur le libéralisme politique en Grande-Bretagne, avaient une vision ethnocentriste du monde. Leur conception de la « civilisation » et du progrès les a conduits à adhérer à l’impérialisme et au colonialisme comme moyens de contribuer au développement des peuples « arriérés ». La finalité de l’expansion coloniale étant le « bonheur du plus grand nombre », cette politique correspond au principe utilitariste du libéralisme. Le parti libéral britannique est l’incarnation du libéralisme, dont Mill est le pionnier. Gladstone, la personnification du parti libéral, qui s’est affiché au départ comme un anti-impérialiste, n’a pas toujours respecté ce principe. La majorité des Libéraux vers la fin du siècle ont fini par adhérer à l’impérialisme par pragmatisme. En effet, pour des impératifs politiques et économiques, les principes libéraux, tels que l’anti-impérialisme, cèdent le pas au pragmatisme.

BLIOGRAPHIE

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[1] Université de Ouagadougou, Burkina Faso

[2] « Cette fierté de l’Empire qui est appelée impérialisme », dit Lord ROSEBERY, un libéral (TOUCHARD, 1989 : 702).

[3] http://www.laits.utexas.edu/poltheo….

 

[4] http://tamilnation.org/oneworld/imp….

[5] « Par principe d’utilité on désigne un principe qui approuve ou désapprouve toute action, en fonction de son aptitude apparente à augmenter ou diminuer le bonheur de la partie dont l’intérêt est en jeu ; ou, ce qui revient au même mais en d’autres termes, à favoriser ou à contrarier ce bonheur. Je dis bien, de quelque action que ce soit, donc non seulement de chaque action d’un simple particulier, mais également de toute mesure d’un gouvernement » (BENTHAM, http://ledroitcriminel.free.fr/la_s…).

[6] http://www.tamilnation.org/oneworld….

[7] http://www.fordham.edu/halsall/mod/….

[8] CAIN (1980 : 14) résume la politique britannique en ces termes : « Trade with informal control if possible, trade with rule when necessary ».

[9] « La politique étrangère de l’Angleterre devrait être inspirée par l’amour de la liberté. Nous devrions vibrer à l’unisson de la liberté, vouloir lui laisser le champ libre, en nous fondant non sur de grandes visions, mais sur la longue expérience des générations d’autrefois qui ont vécu sur cette île heureuse, qui est que la loyauté et l’ordre public sont fermement enracinés dans la liberté » (Gladstone, 1971).

[10] Cf. Declaratory Act, 1766 et la Colonial Laws Validity Act, 1865.

[11] Lord Rosebery, lors d’une tournée aux USA et en Australie, déclara en 1884 : “Does this fact of your being a nation … imply separation from the Empire ? God forbid ! There is no need for any nation, however great, leaving the Empire, because the Empire is a Commonwealth of Nations”. (http://www.historyhome.co.uk/pms/ro…).