JE NE T’AI JAMAIS OUBLIE
Ethiopiques n°84.
Littérature, philosophie et art
1er semestre 2010
Souviens-toi de cette lettre qui cachait mes baisers
Et le cri des colombes et la pudeur de mes doigts
Sur tes lèvres…
Je ne t’ai jamais oublié.
Depuis une éternité, je cherche un sens à ta blessure
Pour comprendre le secret de l’aube ouverte sur ta peine.
Je ne t’ai jamais oublié : me voici dans les plis de ton front,
Me voici dans ta chair.
N’évoque pas les feuilles de l’automne
Qui jonchent ma tristesse, n’évoque pas
Le temps perdu de nos joies dérisoires qui dorment
Au fond du puits de l’oubli.
Montre-moi l’autre face de la terre dans la nuit,
La route du bonheur par où s’épuisera mon silence.
Tes yeux plus noirs que l’ombre me cherchent
Dans la gestation des étoiles. Je ne suis pas l’irréel
D’une illusion, l’ombre passante d’une folie,
Je suis l’éternel errant
Dans ton silence, dans ton langage,
L’étincelle de tes yeux,
L’obsession angoissante d’une terre qui souffre
Dans ton corps,
Je ne t’ai jamais oublié.