Littérature

RÉVOLUTION ET INNOVATIONS SCRIPTURALES DANS ELLE SERA DE JASPE ET DE CORAIL DE WEREWERE LIKING

Éthiopiques n°97.

Littérature, philosophie, sociologie, anthropologie et art.

2nd semestre 2016

RÉVOLUTION ET INNOVATIONS SCRIPTURALES DANS ELLE SERA DE JASPE ET DE CORAIL DE WEREWERE LIKING

Les écrivains de la seconde génération (roman africain francophone, à partir de 1960), se distinguent de ceux de la première génération (depuis les années 1920) sur les plans de la thématique, de la structure comme de la langue.

En ce qui concerne la thématique, les bouleversements sociaux qui conduiront au staccato d’indépendances de la plupart des pays africains vont infléchir la critique qui était dirigée contre le colonisateur vers les nouveaux dirigeants du continent. Il s’agit, ici, de la stigmatisation des pouvoirs dictatoriaux par les romanciers de la seconde génération.

D’autre part, l’on assiste à l’abandon de la linéarité diégétique des romans de la première génération dont l’intrigue était des plus simple et unique. En effet, les romanciers de la seconde génération adoptent une structure profonde à multiples intrigues, une transgénéricté ou une intergénéricité (le roman protéiforme, le mélange des genres ou le décloisonnement générique), une anachronie narrative (les analepses et les prolepses). Ces derniers auteurs vont plus loin quand ils introduisent dans leurs récits l’art cinématographique (l’intermédialité) et les nouveaux modes langagiers qui se libèrent de l’académisme digne des romans du 19e siècle français.

L’auteur dont nous ambitionnons d’étudier l’œuvre intitulée : Elle sera de jaspe et de corail (Paris, L’Harmattan, 1983), Werewere Liking, ne fait pas exception à la logique de ses congénères. En cela, dans son ouvrage Nouvelles Écritures africaines, Romanciers de la seconde génération, parlant d’Elle sera de jaspe et de corail, Sewanou Dabla asserte que « Ce « jeu de la vérité », pas plus qu’il n’utilise entièrement la formule dramatique ou poétique, n’adopte l’expression romanesque ; et la catégorisation de l’ouvrage en « chant-roman » que nous propose la couverture n’est pas des plus explicites » [2].

Plus loin, il affirme ceci : « Ce qui comporte un intérêt notable ici c’est, d’abord, dans la démystification de l’acte d’écriture, l’expression de cette liberté de l’auteur, largement garante de la motivation en littérature… » [3].

Au reste, comment cette écriture se manifeste-t-elle ? Pourquoi sa catégorisation la place-t-elle dans le moule des nouvelles écritures africaines ? En quoi est-elle créatrice ou vectrice de sens ?

  1. UNE THÉMATIQUE NOUVELLE ET STIGMATISANTE

L’incipit de l’œuvre romanesque de Werewere Liking fonctionne comme si elle s’opposerait ou critiquerait, dans son développement, les clichés, les idées reçues ou préconçues des critiques et puissances occidentales qui ont pour habitude de dire que l’Afrique est le continent de tous les maux.

Dans son « Avant-Verbe » (une sorte d’avant-propos mentionné par la narratrice), la narratrice annonce :

« L’Afrique noire est mal partie »

« L’Afrique étranglée »

« L’Afrique en danger »

« L’Afrique trahie… »

Les Dumont. Les Duparc. Et autres de Baleine…

Des titres. Des noms. Des bilans. Des prophéties…

Des mots pour dire l’Afrique gangrénée et prédire les temps où il n’y aura plus à manger que des criquets migrateurs, et à la bonne saison encore !!!…

Pour dire que « l’Afrique colonisée n’avait pas d’avenir et l’Afrique indépendante va mourir »

« etc. C’est peut-être vrai tout ça. Mais il y a d’autres vérités. Certainement … » [4]

Le lecteur virtuel ou actuel qui lit ces propos introductifs s’imagine la véritable diatribe qui se dressera contre les dénigrements éternels sur l’Afrique et son avenir, son devenir. S’agit-il d’un procès en bonne et due forme contre l’Occident ? Les thèses racistes et colonisatrices vont-elles passer au scanner, sous les feux de la rampe, au microscope, enfin décrédibilisées, écornées ?

Voici ce que dit Sewanou Dabla de ce cinglant incipit :

Dès la préface, ce livre veut s’opposer à tous les pronostics concernant « l’Afrique noire mal partie… L’Afrique trahie » et à tous les jugements pessimistes qui, depuis des décennies, condamnent ce « continent gangréné ». Le « texte-jeu » que propose l’auteur ne prendra pourtant pas le contre-pied du discours qui l’a suscité. Curieusement, le divertissement ne consistera pas à valoriser l’Afrique ; les autres vérités que l’on nous a promises renchériront gravement sur les premières condamnations [5].

En effet, le journal de la misovire, la narratrice, avait pour objectifs de mettre à nu les tares de l’Afrique et de ses dirigeants. Entre autres maux, il y a la prévarication, la gabegie, le népotisme, la délation, la pauvreté, la dictature, la paupérisation et l’enrichissement illicite. L’espace Lunaï (le village) utilisé par la narratrice dans son journal est la représentation métaphorique de l’Afrique dont les conditions dramatiques de vie sont relatées. Sewanou Dabla note cette posture de Lunaï ou de l’Afrique en ces termes : « Et Lunaï – « l’Afrique évidemment » –apparaît dans tout le livre comme un univers proprement infernal, accablé de tares et de misères où les hommes vivent de silence, d’absentéisme et de maladies. Et ce jeu, cynique de lucidité, s’organise autour d’une femme devenue « misovire » par réaction contre ses concitoyens « dévirilisés » et qui suit avec une attention critique les égarements de son milieu » [6].

Hormis ces problèmes mis au jour par la misovire, son discours passe aussi au crible le colonialisme, une sorte de corrélation entre cet état de fait et la tyrannie qui est perçue comme l’une des maladies infantiles de l’Afrique.

Les propos de Grozi, l’un des narrateurs, le confirment :

Ah ! Mes enfants…

(De nouveau lancé dans son enthousiasme…)

Ils ne seront pas les fils du Colon

Ils ne seront plus les fils de l’Assujetti

Ils n’auront pas la complaisance de la mauvaise conscience des Tyrans

Ils n’auront plus la hargne perverse de l’Esclave qui aime ses chaînes

Ils seront libres et forts et beaux

Ils seront de jaspe et de corail… [7].

Outre ce discours de Grozi, pour la misovire, le colonialisme et la tyrannie ou encore le Colon et le Tyran sont créateurs de misère. Ils sont les responsables de la dichotomie, du manichéisme, du clivage, de la dualité, de la promiscuité qui existent à Lunaï. Elle note cette situation ainsi :

Vraiment, Lunaï est un village fatidique.

Ce sont les différences qui caractérisent ce vingtième siècle dit-on. Des différences qui se côtoient de manière si inharmonieuse qu’il a fallu inventer l’écologie :

Des superpuissants à côté du tiers-monde les villages à côté des bidons-villes les riches à côté des pauvres les élans vers la liberté des étoiles juste à côté des descentes vers l’apartheid et la traite sans la moindre pudeur et ce malgré l’alerte écologique…

C’est une crise mondiale répètent les médias mais Lunaï c’est vraiment trop. Tant de misère juste à côté de tant d’opulence c’est inharmonieux à vomir c’est disharmonique à crever… [8].

À travers cette citation, il est à retenir qu’Elle sera de jaspe et de corail est un tableau composé d’une véritable diatribe contre les dirigeants du monde, de l’Afrique et d’une Institution telle que l’ONU qui seraient responsables de tous les déséquilibres que connaît ce continent. Le journal d’or-de-bord de la misovire se veut une réflexion, voire le reflet de cette décadence, déchéance que vivent les habitants dont elle narre l’histoire au quotidien. Cependant, au-delà de la voix de la misovire et de la voie qu’elle donne à suivre, afin qu’à l’avenir, la jeunesse soit de jaspe et de corail, d’autres voix s’élèvent dans ce chant-roman pour dénoncer certains méfaits.

  1. UNE POLYPHONIE NARRATIVE OU UNE PLURIVOCITÉ NARRATIVE

La polyphonie est une notion qui provient de la musique et renvoie à un ensemble de voix et d’instruments ordonnés dans une chanson. Elle peut être encore appelée chant à plusieurs voix.

Milan Kundera dans L’art du roman en donne une définition : « La polyphonie musicale, c’est le développement simultané de deux ou plusieurs voix (ligne mélodique) qui, bien que parfaitement liées, gardent leur relative indépendance » [9].

Elle sera de jaspe et de corail est un récit polyphonique, en ce sens que plusieurs voix narratives se manifestent tout en conservant leur indépendance.

Sewanou Dabla établit un relevé de ces voix narratives de la sorte :

Il y a d’abord la voix de Lunaï à la fois continent, pays, mais surtout et déplorablement, ce « village merdeux et merdique » qui se vautre dans l’apathie et dont les habitants ne brillent que par des « histoires de fesses »…

Il y a aussi la voix doctorale des intellectuels de Lunaï, ici représentés par deux personnages aux noms évocateurs de Babou et de Grozi. Pareillement spécialistes de la « masturbation intellectuelle aride », le premier rêve « d’émotion-nègre » tandis que le second vise « l’intellectuel-blanc »…

Enfin, la voix de Nuit-Noire, interlocutrice mystérieuse de la « misovire », qui intervient régulièrement, toujours sur le mode poétique, pour affirmer la nécessité du changement, expliquer la léthargie de Lunaï, encourager ses élans et soutenir la « misovire » dans son entreprise [10].

Grosso modo, les voix narratives sont : la misovire, la narratrice principale. Son nom est un néologisme créé par Werewere Liking et signifierait celle qui hait les mâles qui sont « dévirilisés ». Selon l’auteur, il signifierait la femme qui déteste les hommes, qui n’arrive pas à trouver un homme admirable. Il y a Babou et Grozi qui passent la majeure partie du temps à deviser [11].

Nuit-Noire, une autre voix et « personnage in absentia » seulement présente par le biais de ses interpellations à la « misovire » [12].

Elle sera de jaspe et de corail est un récit globalisant ou enchâssant dont la narratrice principale est la misovire. Son journal d’or-de-bord est, quant à lui, un récit encadré ou enchâssé. Journal hésitant à atteindre son terme, il est composé de neuf pages et se présente comme suit :

– Page 1 : A Grozi et à Babou, les ancêtres de … (p.23)

– Page 2 : Exergue (p.55)

– Page 3 : La femme (p.74-96)

– Page 4 : Dégoût pour Lunaï (p.96)

– Page 5 : Critique littéraire et artistique (p.109)

– Page 6 : Le choix (p.117-127)

– Page 7 : Mère, amitié (p.127)

– Page 8 : Pour une stratégie d’équilibre des enfants de souffle et de feu… (p.148-149).

Ce journal d’or-de-bord est incrusté dans le macro-récit et l’irradie de tout son sens et de son fonctionnement. Il fonctionne telle une mise en abyme. Sewana Dabla l’atteste ici : « La vérité formelle de l’ouvrage de W. Liking demeure toutefois celle d’un journal, comme le confirme le « livre d’or-de-bord » qui s’y trouve mis en abîme (sic) avant de finir par s’identifier complètement à son contenant … » [13]

Selon Yves Reuter :

On désigne par le terme de mise en abyme le fait qu’un passage textuel, soit reflète plus ou moins fidèlement la composition de l’ensemble de l’histoire, soit mette au jour, plus ou moins explicitement, les procédés utilisés pour construire et raconter l’histoire [14].

Le journal d’or-de-bord de la misovire se fond dans le récit central ou enchâssant et finit par se confondre avec lui. Le texte romanesque donne à lire cet extrait très évocateur :

Nom de Dieu ! Je me suis encore endormie !!! où en étais-je ?

Ah oui … Dédié à …

Mon problème c’est que Grozi et Babou parlent trop …

S’ils agissent en accord avec leur dire je n’aurais pas de scrupule à leur dédier mon

journal d’or-de-bord et je n’en serais plus là … [15].

Dans cette plurivocité narrative, l’intervention du personnage mythique et mystique, Nuit-Noire est toujours interpellatrice, car c’est elle qui est l’égérie, l’inspiratrice et la conseillère de la misovire :

Et Nuit-Noire lancinante de persifler …

« Baigne-toi donc dans les mares du désir

Bethsabée

Les ondes de chaleurs venues du fond des enfers

Les fantasmes et les mirages des déserts inviolés

Les pressions déferlantes des vagues des ressacs

Les souffles maudits des tempêtes et des cyclones [16].

La transculturalité (hypergénéricité ou intergénéricité) est au cœur de la narration de la misovire. Poésie, chants, roman, mythe, légende s’entremêlent, s’interpénètrent pour accoucher d’un récit cohérent et significatif.

  1. UNE HYPERGÉNÉRICITÉ OU UNE INTERGÉNÉRICITÉ

L’architexte (le genre littéraire selon Gérard Genette) de Elle sera de jaspe et de corail mentionne en première de couverture « chant-roman ». Le chant fait corps avec la poésie pour s’incruster dans le roman. D’autre part, le mythe et la légende se compénètrent pour épouser l’architecture romanesque.

La poésie et le roman

Stricto sensu, la poésie est l’art du langage, visant à exprimer ou à suggérer par le rythme (surtout les vers), l’harmonie et l’image. Lato sensu, c’est la manière propre à un poète, une école de pratiquer cet art ; c’est aussi l’ensemble des œuvres où se reconnaît cette manière.

La poésie, de façon transversale, parcourt la linéarité romanesque ou discursive. Elle est introduite soit par Nuit-Noire dans ses nombreuses interpellations soit par la misovire elle-même. Ce genre littéraire qui s’imbrique dans le discours en général de la misovire ne fait pas l’objet d’une utilisation à l’emporte-pièce. En effet, son emploi vient en appoint aux vérités proférées par les différents narrateurs. Il fonctionne comme une exemplification et utilise, par endroits, la Rhétorique classique de la littérature française.

Ce sont les figures de style telles que l’anaphore, l’oxymore ou oxymoron et le chiasme qui seront décryptés ici.

En rhétorique, l’anaphore est perçue comme la répétition d’un mot ou d’un groupe de mots au début de plusieurs phrases ou vers successifs, pour insister sur une idée ou produire un effet de symétrie. Par extension, l’anaphore dans le discours, est la reprise d’un segment d’énoncé par un mot qui renvoie (souvent un pronom). Cette citation, propos de la misovire, en est un exemple patent :

Et il s’enfuit. Me voici seule encore une fois seule toujours seule jusqu’à quand encore ?

J’ai envie d’entendre des paroles légères

Comme savent être les paroles

Et « l’homme a reçu de Dieu la parole

Pour mieux camoufler ce qu’il y a dans les cœurs »

J’ai envie de danser les chansons

Et chanter les silences

J’ai envie

Des insondables attitudes d’un regard

Des frémissements farouches d’une peau

Et l’éclat de mille rayons sur les dents qui invitent

J’ai envie d’être daltonienne

Et ne voir que le rouge … [17].

L’élément anaphorique est le groupe de mots « j’ai envie » qui révèle un discours réflexif, qui renvoie au personnage de la misovire qui parle de sa solitude. Cette posture fait qu’elle se découvre plusieurs « envies » à la fois : « Entendre des paroles légères, envie de danser les chansons, de chanter les silences, envie des insondables attitudes d’un regard, etc. ».

Plus loin, dans cette même veine anaphorique, c’est un discours des plus féministes qui est perçu entre les lignes :

Je suis la Matrice-Mère où sont en gestation et les

Idées et les Femmes et le Souffle de vie afin que tout soit parce que je suis …

Je suis la femme des hommes et des femmes qui viennent de la femme …

Je suis la femme du jour et de la nuit.

Je donne la vie et reçoit (sic) la Mort pour toujours renaître.

Je suis le vide qui attire le plein

Je suis l’Impossible pour rendre tout possible

Je suis femme d’aujourd’hui

Femme de demain.

Femme de lumière du Grand Sentier … [18].

L’anaphore est représentée par le groupe de mots « je suis ». Ici, le féminisme prend tout son sens, pour ne pas évoquer ce néologisme de « fémino-centrisme ». La femme est au centre de tout ; elle est l’alpha et l’oméga. Elle engendre, éduque, favorise la réussite. Somme toute, c’est elle qui est au début de toute création quelle qu’elle soit.

Les sèmes dont l’initiale commence par une lettre majuscule « Matrice, Mère, Idées, Souffle de vie, Vie, Mort, Vide, Plein, l’Impossible, Grand Sentier » renvoient au sémème ou à l’isotopie de la « Femme » qui est vie. La femme acquiert sa dimension mythique.

Parlant de cet aspect de la femme, Cécile Dolisane Ebossé asserte :

 

La « mythologisation » de la femme chez Werewere Liking commence par la remontée aux origines pour une maîtrise parfaite de son « moi ». Ce retour aux sources, qui obsède notre auteur, la pousse à créer des personnages féminins capables de se connaître. Car avant de définir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient afin de mieux s’armer pour l’avenir [19].

Un avenir qui s’inscrit en la femme. Elle est au centre des récits ou des discours de l’écrivaine ivoiro-camerounaise. Et la misovire en est la parfaite représentation dans Elle sera de jaspe et de corail.

La poésie de Nuit-Noire ou de la misovire intègre aussi en son sein l’oxymore ou l’oxymoron qui est une figure qui consiste à allier deux mots de sens contradictoires pour leur donner plus de force expressive comme le disait Pierre Corneille : « Cette obscure clarté qui descend du ciel ».

Cette figure foisonne dans l’œuvre de Werewere Liking. En voici un exemple :

Le temps de la souffrance

Nous crûmes parce que nous sentions

Et nous croyant les maîtres de la sensation

Nous crûmes à la haine

Et nous ouvrions les vannes du ciel

Sur une souffrance que nous voulions luxuriante

Dense [20].

Vouloir une souffrance luxuriante est une alliance contre-nature, car ce qui est luxuriant pousse avec abondance telle une végétation. Il en va de même pour la densité qui renvoie à ce qui est compact, épais.

À la page 94, le lecteur peut percevoir ceci :

Pourquoi disent-ils tous que je rayonne

Quand ils partent sans dire adieu

Les rayons de la mort blessent la vie

Les délices de la vie sont faits de mort

Elle s’est étalée sur le sol et elle a eu un pauvre sourire … [21].

Dans cet extrait, nous avons un fonctionnement « chiasmatique ». En effet, le chiasme est une figure de style disposant en ordre inverse les mots de deux propositions qui s’opposent.

La mort et la vie sont au centre de cet extrait poétique. Il ne peut avoir de vie sans mort et de mort sans vie. Cette dualité est une fatalité nécessaire, un passage obligatoire.

En sus de la veine poétique qui émaille Elle sera de jaspe et corail, il y a le mythe et parfois la légende qui occupent une place de choix.

Le mythe (étiologique) au sein du roman Le mythe (du bas latin mythus et du grec muthos signifiant parole, fable) est un récit d’origine populaire transmis par la tradition et exprimant de manière allégorique ou sous les traits d’un personnage historique déformé par l’imagination collective, un grand phénomène naturel.

En Afrique noire, le mythe a, souvent, un sens sacré, une fonction étiologique, mais il informe et commande l’idéologie tout autant que le comportement d’un groupe social.

Contrairement au mythe téléologique qui évoque la fin du monde, de l’homme, le mythe étiologique parle d’origine et tente de démontrer comment une réalité, un groupe social ou une communauté sont parvenus au monde. Ici, le questionnement est le « comment et le pourquoi » une réalité est née.

La définition qui est en adéquation avec ce qui a été susmentionné est celle d’Éliade Mircea :

Le mythe est une histoire sacrée, qui se déroule dans un temps primordial, avec des personnages donnés comme réels, mais surnaturels ; cette histoire raconte comment une réalité totale est venue à l’existence ; c’est donc toujours le récit d’une genèse qui montre par quelles voies l’irruption du sacré fonde le monde. La fonction du mythe est de révéler les modèles exemplaires de tous les rites et de toutes les activités humaines significatives [22].

L’œuvre de Werewere Liking révèle un mythe étiologique, qui est la naissance de Lunaï. La misovire prend en charge la relation de cette création :

Lunaï avant s’appelait « berceau en cœur » ou « cœur en berceau » selon les traductions. Le village avait été fondé par les rescapés d’une catastrophe qui remonte … qui remonte … ! Leur terre d’origine avait été engloutie dans un trou béant un feu mystérieux rougeoyait au fond du trou et faisait bouillir l’eau le vent créait au-dessus du trou un tourbillon aux formes de dragon. La béance du trou grandissait. Il avait fallu fuir … [23].

L’expression « qui remonte … qui remonte … » avec des points de suspension et sans datation précise, renvoie aux temps immémoriaux qui sont propres aux mythes, contes et légendes. A cela, il faut ajouter « la béance du trou et son feu mystérieux. » Tous les ingrédients sont réunis pour le lecteur se retrouve en plein mythe.

Cette naissance de Lunaï relève alors du mythe étiologique. A la page suivante, un autre fait vient renforcer le caractère mythique de l’événement narré plus haut :

Quand toutes les prières atteignirent les différents dieux pris de miséricorde ils se mirent à boire l’eau eux qui ne buvaient jamais que les sucs et les sèves !

Alors on vit émerger une terre en forme de cœur.

Elle était si douce dans les nuances de couleurs et dans la texture de sa végétation que les rescapés eurent vraiment l’impression de renaître : la terre continuait à sortir de la matrice des dieux recrachaient l’eau salée comme un placenta [24].

La terre en forme de cœur qui sourd, la présence des dieux dans la naissance, la création d’un nouvel espace, toute cette manifestation magico-religieuse plonge immanquablement le lecteur dans un monde mythique.

À côté du mythe étiologique de Lunaï, il y a la légende de Soo, la deuxième jumelle de Njock l’Aîné des jumeaux des hommes. Elle venait prêcher l’amour par amour, un amour qui aurait disparu chez les hommes. Elle parvint à assécher une rivière qui hébergeait des génies. Après cette victoire, elle entendit une voix retentir du fond du trou : « Femme ! Qui donc mit le feu au bonheur après l’avoir trouvé ? » [25]

C’était la voix d’un masque, elle prit peur et ne lui répondit pas :

 

Et c’est ici que Soo commit la première bêtise de femme … Mais Soo put garder la sensation de la chaleur de ce premier contact des feux des dieux et des hommes ainsi que le souvenir de cette voix d’Amour et de connaissance qu’elle avait été la seule à entendre et qu’elle n’oublierait jamais [26].

Mythes et légendes s’imbriquent pour donner un caractère intergénérique à l’œuvre de Werewere Liking. De l’intergénéricité à l’intertextualité, l’espace est infinitésimal ou infime.

  1. UNE INTERTEXTUALITÉ COMME CREUSET DE LA CULTURE

Dans son célèbre ouvrage Séméiotikê. Recherches pour une sémanalyse [27], Julia Kristeva emploie pour la première fois le terme intertextualité calqué sur le « dialogisme des textes » de Mikhaïl Bakhtine [28] (1895-1975), penseur marxiste contemporain des formalistes russes, terme qui ne désigne pas le dialogue, mais le fait, essentiel, qu’il n’y a pas d’énoncé possible sans relation aux autres énoncés.

À la suite de Julia Kristeva, d’autres spécialistes de la littérature ont donné un contenu à la notion d’intertextualité selon leur vue. Pour Michaël Riffaterre, elle se définit comme « La perception, par le lecteur, de rapports entre une œuvre et d’autres qui l’ont précédée ou suivie » [29]. Quant à Antoine Compagnon, il dit qu’« elle relève dans l’écriture littéraire de tout ce qui relève des pratiques de citation depuis l’antiquité jusqu’à l’époque moderne » [30].

Enfin, dans sa classification des cinq types de relations transtextuelles, Gérard Genette la définit par

[…] une relation de coprésence entre deux ou plusieurs textes (…) par la présence effective d’un texte dans un autre. Sous la forme la plus explicite et la plus littérale, c’est la pratique traditionnelle de la citation (avec guillemets, avec ou sans référence précise) … [31]. La pratique intertextuelle, de tous ordres, prolifère dans Elle sera de jaspe et de corail de Werewere Liking. Et c’est à juste titre que Sewanou Dabla l’atteste : On l’aura remarqué, le livre de W. Liking, malgré sa nature largement discursive, ne dédaigne pas les moyens du récit moderne que l’on retrouve dans cette parodie d’interview (p.112-115) fustigeant les intellectuels et leur hypocrisie, comme dans l’intertextualité qui distingue Elle sera de jaspe et de corail dans la littérature africaine [32].

Pour l’intelligibilité de cette étude, elle sera compartimentée comme suit : les religions judéo-chrétienne, islamique et bouddhique, les noms d’auteurs ou d’écrivains, les emplois phrastiques.

Les religions judéo-chrétienne, islamique et bouddhique

À la page 8, parlant du peuple africain qui ne pourra jamais être décimé et même si c’était le cas, il en resterait des personnages tels que Loth ou Noé. Werewere Liking convoque ici des personnages bibliques qui ont échappé ou survécu à des catastrophes. Loth, neveu d’Abraham, prévenu par les anges, échappera à la destruction de Sodome. Noé, fils de Lamech, sur ordre de Dieu, construit une arche dans laquelle il met sa famille, des couples de tous les animaux et ils échappent aux eaux du déluge.

Bethsabée, personnage biblique féminin, est évoquée dans presque toute l’œuvre par Nuit-Noire quand elle interpelle la misovire. Elle apparaît dès la page 30. Dans la Bible, elle est la femme d’Urie Le Hittite, enlevée par le Roi David qui fit périr son mari, l’épousa et eut d’elle quatre fils dont Salomon (La Bible, « Samuel II, 11 »).

Dans Elle sera de jaspe et de corail, Bethsabée est comparée à Lunaï. En note infrapaginale de son ouvrage, Sewanou Dabla en donne les raisons : « L’identification avec Lunaï est facile : comme Bethsabée la cité a été subjuguée par un seigneur (esclavage et colonisation) et arrachée à ses traditions » [33].

D’autres mots et personnages bibliques, islamique et bouddhique : alléluia (ainsi soit-il), (P.40.). Le Christ (fils de Dieu) ; Mahomet le prophète de l’Islam (le Coran, v.570-632) ; Bouddha, fondateur du bouddhisme (v.560-v480 avant Jésus Christ) sont évoqués par la misovire à la page 48.

À côté des personnages religieux, il y a aussi les écrivains ou les auteurs.

Les noms d’auteurs ou d’écrivains À travers un long poème allégorique, la narratrice dit : Quel poème ce jour me serait plus doux

Qu’une saccade pétillante à la Edouard

Maunick

Tranchante berceuse affolante et envoûtante … [34].

Édouard J. Maunick est né en 1931 et est poète mauricien. Il construisit une œuvre envoûtante : L’Essentiel d’un exil (1962), Les manèges de la mer (1964), Ensoleillé vif (1976), En mémoire du mémorable (1979).

Grozi, un des personnages d’Elle sera de jaspe et de corail, parle d’un grand écrivain en ces termes : « Et Ségar de leur parler de métissage … Babou rêve d’Émotion-Nègre … » [35].

En dépit de la déformation nominale « Ségar », le lecteur averti qui a de la culture sait qu’il s’agit de l’auteur de Chants d’ombre, Léopold Sédar Senghor qui a parlé de métissage culturel (dans le cadre de la Négritude des années 1930) et d’Emotion Nègre (L’émotion est nègre, la raison est hellène).

Quelques pages plus loin, il est écrit « Et Ségar de parler d’humanisme … Que s’est-il donc passé qu’est-il devenu ? » [36]

La narratrice persifle Léopold Sédar Senghor qui parle d’humanisme. Pour elle, ces intellectuels emploient des mots comme amitié, hospitalité, solidarité, fraternité, dignité qui sont creux et n’ont aucun sens.

Dans Elle sera de jaspe et de corail, des phrases ou paraphrases sont écrites sans références aux auteurs. Ici, la pratique intertextuelle recommande la culture ou les connaissances livresques du lecteur.

Les emplois phrastiques et paraphrastiques Ces constructions phrastiques ou paraphrastiques dont l’identité des auteurs doit être décryptée se présentent comme suit :

Un mot un pas

Ce n’est pas un mot ce n’est pas un acte

C’est un renoncement un effacement … [37].

L’allusion est faite à la célèbre pensée de l’ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny qui disait : « la paix ce n’est pas un vain mot, mais c’est un comportement. »

À la page 77, il est écrit :

Un jour un des plus fanatiques de la cause des hommes,

Um, décida de tenter quelque chose tout seul. Il vola un peu de connaissance et s’en fut au « berceau en cœur » cacher dans un trou pour attendre le passage d’un homme capable de la prendre sans se brûler sans mettre le feu à la vie … [38].

Le rapprochement avec Prométhée est des plus clairs. En effet, fils du Titan Japet, frère d’Atlas et d’Epiméthée, l’homme serait l’œuvre de ce héros, qui aurait également dérobé le feu du Ciel pour le donner aux hommes. Courroucé, Zeus affligea l’humanité des maux contenus dans la boîte de Pandore et fit attacher Prométhée par Héphaïstos sur la plus haute cime du Caucase, où un aigle lui dévorait le foie, qui sans cesse repoussait. Une autre pratique intertextuelle est celle-ci :

… Il faudrait provoquer de l’enthousiasme pour des activités ayant des buts autres que des fins personnelles réallumer le feu sacré en somme pour une idée qui exalte et va chercher au fond de tout la vraie Emotion enfouie des siècles par l’habitude de perdre en ayant raison [39].

La chute de la phrase renvoie à la célèbre phrase de la Grande Royale dans L’Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane : « Il faut aller apprendre chez eux l’art de vaincre sans avoir raison … » [40].

Une phrase de l’une des fables de Jean de la Fontaine est présente dans le texte romanesque de Werewere Liking : « Mais le plus grave c’est que Dieu se rapetissa s’appauvrit s’affaiblit selon qu’on était riche ou pauvre grand ou petit fort ou faible » [41].

Une autre phrase se présente ainsi : « La communauté se renouvelle et se réharmonise en se ressourçant. Les morts ne seront jamais morts et les vivants ne cesseront jamais de vivre … » [42].

Allusion est ici faite à la célèbre phrase de Birago Diop (1906-1989), écrivain sénégalais, dans « Souffle » : « Les morts ne sont pas morts … ».

Werewere Liking met en relief une importante pensée de Léopold Sédar Senghor à la page 25 : « Je veux une rigueur intellectuelle plus vraie que la raison, une raison hellène plus vraie que les Hellènes … Le reste ne sera plus qu’une affaire de volonté » [43].

Le propos allusif est : « L’émotion est nègre, comme la raison est hellène »

Au cœur du tissu narratif se trouve la littérature française du 17e siècle :

[…] On leur disait pour rire qu’elles pouvaient tout partager et que peut-être partageaient-elles déjà tout sans le savoir par la spontanéité des cœurs aimants qui partent à la rencontre l’un de l’autre pendant le sommeil et concluent des accords pour des raisons que la raison ne connaît pas [44].

Il s’agit de l’écrivain et philosophe français Blaise Pascal qui a dit : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. »

Brodant sur l’échec de la Négritude de Léopold Sédar Senghor dont parlait la boutade de Wolé Soyinka, la narratrice d’Elle sera de jaspe et de corail écrit :

Quand l’africanité ne sera plus prétexte à bassesse

Alibi à l’ignorance à la faiblesse à la pauvreté au Sahel

Quand le modèle ne sera plus yankee.

Ni négritude tigritude et d’autres turpitudes … [45].

Wole Soyinka, quant à lui, avait dit : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude, il saute sur sa proie ».

Puisant dans la sphère biblique, la narratrice affirme :

Le bon qui prête les deux joues à la gifle

Le méchant qui marche sur tout et roule sur l’or … [46].

Cet extrait est la symétrie de : « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui la gauche ».

CONCLUSION

L’œuvre de Werewere Liking qui s’inscrit dans le courant romanesque de la seconde génération se veut le lieu de la stignatisation de la colonisation et du néocolonialisme. S’agissant du second cas (le néocolonialisme), elle attribue, par le truchement de la misovire, les maux de l’Afrique aux nouveaux dirigeants. Si l’Afrique est balafrée par des maux tels que les guerres, la famine, la misère, la paupérisation, la prévarication, la gabegie, le népotisme, etc., c’est à cause de leur incurie et de leur incapacité à diriger.

Sur le plan structurel ou compositionnel, l’écrivaine use de l’intergénéricité ou de l’hypergénéricité pour échafauder son texte romanesque.

Alors poésie, mythes, légendes se mêlent au roman ou à la forme discursive que présente Elle sera de jaspe et de corail pour créer un tout cohérent qui est créateur de sens. En sus, il y a l’intertextualité qui démontre le degré de culture de l’écrivaine dont le roman est le creuset, le lieu des « savoirs ».

In fine, le foisonnement des genres, la thématique moderne, l’intertextualité font de Elle sera de jaspe et de corail une œuvre au goût du jour, et complète.

BIBLIOGRAPHIE

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[1] Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan-Cocody, Côte d’Ivoire

[2] DABLA, Sewanou, Nouvelles écritures africaines, Romanciers de la seconde génération, Paris, L’Harmattan, 1984, P.190.

[3] Id., ibid., p.193.

[4] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire …), Paris, L’Harmattan, Encres noires, 1983, p.7.

[5] DABLA, Sewana, Nouvelles écritures africaines, Romanciers de la seconde génération, op. cit., p.188.

[6] DABLA, Sewana, Nouvelles écritures africaines…., p.188.

[7] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire…), op.cit., P.31.

[8] Id., ibid., p.44-45.

[9] KUNDERA, Milan, L’art du roman, Paris, Gallimard folio, 1986, p.92.

[10] DABLA, Sewanou, Nouvelles Écritures Africaines, Romanciers de la Seconde Génération, op. cit., p.189.

[11] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et corail (journal d’une misovire), op. cit., p.124.

[12] DABLA, Sewanou, Nouvelles Écritures Africaines, Ecrivains de la Seconde Génération, op. cit., p.191.

[13] DABLA, Sewanou, Nouvelles écritures africaines, … p.195.

[14] REUTER, Yves, L’Analyse du récit, Paris, Armand colin, coll.128, 2005, rééd.2009, p.58.

[15] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.54

[16] Ibidem, p.123-124.

[17] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.11.

[18] Ibid., p.93-94.

[19] EBOSSÉ Cécile Dolisane, « La mythologisation de la femme chez Werewere Liking », in Éthiopiques, n°85, Littérature, philosophie et art, 2ème semestre 2010, p.2.

[20] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.90.

[21] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail, p.94.

[22] ÉLIADE, Mircea, Aspects du mythe, Paris, Gallimard, 1963, p.15.

[23] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.17.

[24] Ibidem, p.48.

[25] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail, p.78.

[26] Ibidem., p.80.

[27] KRISTEVA, Julia, Séméiotikê. Recherches pour une sémanalyse, Paris, Seuil, 1969.

[28] BAKHTINE, Mikhaïl, Esthétique et théorie du roman, Paris, Gallimard, 1970.

[29] RIFFATERRE, Michaël, « La trace de l’intertexte », in La Pensée, n°215, 1980.

[30] COMPAGNON, Antoine, La Seconde Main ou le Travail de la citation, Paris, Seuil, 1979.

[31] GENETTE, Gérard, Palimpsestes, La littérature au second degré, Paris, Seuil, Poétique, 1982, p.8.

[32] DABLA, Sewanou, Nouvelles Écritures Africaines, Romanciers de la Seconde Génération, op.cit., p.192.

[33] DABLA, Sewanou, Nouvelles Écritures Africaines, Romanciers de la Seconde Génération, op.cit., p.194.

[34] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.17.

[35] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et corail (journal d’une misovire …), op.cit.,, p.17.

[36] Ibidem, p.41.

[37] Idem, p.42.

[38] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.25.

[39] Ibidem, p.25.

[40] KANE, Cheikh Hamadou, L’aventure ambiguë, Paris, Julliard, 10/18, 1961, p.47.

[41] Werewere Liking, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.25.

[42] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.143.

[43] Id., ibid., p.129.

[44] Id., ibid., p.129.

[45] Id., ibid., p.143.

[46] LIKING, Werewere, Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire …), op.cit., p.143.