POEMES DE L’AFRIQUE NOUVELLE : Coumbam Lamb
Ethiopiques numéro 03
Revue socialiste de culture négro-africaine
Juillet 1975
Poèmes de l’Afrique nouvelle
Pour permettre d’écouter des voix nouvelles, les « Nouvelles Editions Africaines » ont entrepris de réunir, en une anthologie qui sera préfacée par le poète L. S. Senghor, des œuvres de la dernière génération, encore peu ont mal connue, des écrivains du Sénégal.
Coumbam Lamb !
Tu planes sur Rufisque ton enfant
Demain sera ta fête et déjà
Tu te repais du sang
De la génisse immolée,
De la fumée acre de chair brûlée.
Tantôt femme à l’allure majestueuse
Tantôt paisible vieillard à la barbe d’hermine,
Tu guides en sage le noctambule égaré.
Mânes des « Khamb » de Diokoul Ndiayène,
De Diokoul Ndiourène !
Canaris sacres de Santiaba-Dangou !
Jarres séculaires de Mérina !
Baobab mystérieux au trou béant
Gîte des « rabs » de Gouye Sambèle à Tiokho
Levez-vous !
Dansez la danse rythmée des êtres sans pied
La danse effrénée de la mer et du vent
La danse des âmes à la gueule de braise
Sous l’œil magique de la prêtresse
Se trémoussant dans le cercle
Des miaulements félins,
Quand les flammes miroitantes
Crèvent les ténèbres qui émanent
Des redoutables enfants de Coumbam Lamb : les chats !
Dansez ! a danse du pilon et du mortier.
Coumbam Lamb !
Transportée par ton propre souffle,
Tu te retrouves au sein des profondeurs
Pour te disputer les flots
Avec Coumba Castel reine des nuits de Gorée
Et Coumba Bang princesse de l’Ile de Ndar.