Notes de lecture

MYRIAM WARNER-VIEYRA ET LE TRAGIQUE DANS JULTANE

Ethiopiques n°54.

Revue semestrielle

de culrture négro-africaine

Nouvelle série volume 7

Souvent les romans africains qui traitent des problèmes africains empruntent un ton pessimiste, voire tragique [1]. L’écrivain exaspéré par les situations crées par son monde qui refuse de ressembler à son idéal, tente de tout condamner en extériorisant le désarroi interne qu’aurait provoqué chez lui ce monde « pourri », Juletane [2] de Myriam Warner-Vieyra est un de ces romans-là qui présentent une vision triste du monde.

C’est une oeuvre inquiétante qui dramatise les problèmes de la condition féminine en présentant la femme comme victime du mariage. Juletane crie la détresse écœurante des exilées affectives et culturelles, la rudesse désagréable de la solitude féminine, et démolit dans un tourbillon de violence insensée la famille polygame d’un intellectuel africain – remettant ainsi en question les coutumes qui semblent avoir accordé à l’homme le droit d’organiser le monde pour qu’il soit l’oppresseur et le maître incontesté de la femme.

L’oeuvre est baignée dans le pessimisme absolu et dans la tragédie.

La page de dédicace de Juletane en dit long sur la pensée pessimiste de la romancière dans son oeuvre. Ici on lit avec une certaine inquiétude cette citation en exergue tirée de Barrone Gart : « Rien n’est plus éloigné d’un rêve qu’un mari ». Cette pensée malheureuse détermine le ton et l’orientation idéologique de l’oeuvre : le mariage n’est qu’une illusion du bonheur, l’homme et la société sont mauvais à l’égard de la femme.

Notre romancière nous promène dans le monde irritant des sensibilités maladives d’une jeune antillaise, Juletane, qui se torture dans la solitude amère d’une épouse trompée, incapable de réaliser le bonheur qu’elle avait espéré en épousant un intellectuel sénégalais, Mamadou. Elle raconte ses mésaventures et celles des autres femmes avec une grande colère qui laisse suggérer qu’elle est chargée de la mission dangereuse de prouver, en partant des expériences de sa propre vie, que le véritable mari n’existe pas, que le mariage cultive l’égoïsme de l’homme et creuse pour la femme mariée « un puits de misère » et de déception. Pour Myriam Warner-Vieyra, Juletane doit apporter cette preuve par ses séquestrations dans le foyer de son mari polygame et par sa mort dans un hôpital sénégalais.

Il convient de remarquer que la naissance et le développement des passions amoureuses de Juletane pour Mamadou sont caractérisés par une précipitation qui laisse augurer un avenir incertain pour la jeune fille « étrangère » dans son mariage avec Mamadou : première rencontre inattendue dans une danse-party à la Cité Universitaire de Paris, deuxième rencontre, encore par hasard, quelques jours plus tard au boulevard Saint-Michel, café pris ensemble au « Select », dîner dans un restaurant chinois, spectacles et cinémas, jusqu’au jour où l’amour aboutit au mariage , très peu de temps avant la date à laquelle Mamadou et Juletane s’embarquent sur un paquebot pour le retour au pays natal, le Sénégal.

On l’aura remarqué, Juletane, aime Mamadou avec fougue, mettant en lui la confiance naïve d’une jeune fille qui ne connaît pas encore la déception de l’amour. Pour elle Mamadou, vu à Paris, possède toutes les vertus. Elle ne s’est jamais demandé si son homme n’était pas déjà marié avant d’arriver en France ; elle ne s’est pas demandé non plus si elle pouvait s’adapter à la vie africaine et faire face aux surprises que pouvait lui réserver son aventure. En effet, ce manque de perspicacité que Myriam Warner-Vieyra attribue à Juletane prédispose notre héroïne à la déception et à l’échec dans son mariage. Car non seulement Juletane garde des illusions sur le caractère vertueux de Mamadou, mais elle se trompe aussi sur sa propre compréhension du mariage. Tout ceci explique pourquoi, véritable hypersensible, elle ne peut pas supporter le moindre écart de la part de son mari et prend au tragique la vie polygame africaine.

Conflit d’intérêts

Myriam Warner-Vieyra a pris soin d’organiser la trame du Journal de Juletane autour de l’égoïsme de chacun de ses deux personnages principaux, Juletane et Mamadou. Les problèmes fondamentaux de la vie sursitaire de Juletane dans la maison de son mari viennent de ce que l’intérêt de l’époux diverge de celui de son épouse ; les deux personnages s’opposent, chacun s’attache à la recherche de la satisfaction de ses propres volontés sans tenir compte du bonheur de l’autre.

Pour la romancière Mamadou représente « L’égoïsme de l’homme » alors que Juletane incarne « l’amour égoïste de la femme ».

Cet égoïsme doit prendre une dimension inquiétante, voire tragique pour Juletane lorsque l’on sait que la société africaine où elle est appelée à vivre la vie de femme mariée est musulmane et qu’ici l’homme commande et la femme obéit. Dans cette société la tradition veut que la femme accepte de partager l’amour de son mari avec ses coépouses. Vouloir faire de l’homme sa propriété personnelle est pour la femme une entreprise stérile. En effet, une fois retourné au pays avec sa femme « étrangère », Mamadou retrouve sa nature africaine et musulmane et se met à exploiter à fond les libertés que la société a accordées aux hommes, sans tenir compte des ennuis que l’exercice de ces libertés pourrait causer à Juletane.

De sa part, Juletane veut faire valoir chez les Sénégalais sa propre coutume. Non seulement elle ne peut pas accepter de partager son mari avec une autre femme, elle demande qu’il tranche le cordon ombilical qui le lie aux autres membres de la grande famille Mamadou – chose inconcevable car, comme le dit bien Jean-Pierre NDIAYE, « la caractéristique première de la psychologie africaine est l’adhésion au groupe » [3]. L’intérêt de Juletane dans son mariage avec Mamadou s’écarte ainsi de celui de son mari. Le refus de ce dernier et celui de la société d’accorder à Juletane les droits que n’a pas la femme sénégalaise trouble le moi de notre héroïne et met cette dernière dans la solitude cruelle des aliénés.

En effet, le rapport entre l’époux et l’épouse est caractérisé par le conflit d’intérêt ou ce conflit tragique où la femme est défigurée et brisée, donne structure au roman. Cette structure, il faut le dire, s’avère nécessaire pour que la romancière en vienne à prouver que la femme est à la fois victime éternelle des hommes et de la société, que le mari est un maître qui, dans l’amour et le mariage, ne pense qu’à ses intérêts égoïstes. Mais on doit remarquer que la démarche de Warner-Vieyra aurait été plus convaincante et le mariage de Juletane avec Mamadou n’aurait pas été une union sans lendemain, si la romancière n’avait pas ajouté aux défauts caractériels de son héroïne le poids écrasant du destin.

Le tragique d’une destinée

Il est vrai que Juletane accuse son mari et ses coépouses d’être responsables de ses souffrances dans le foyer conjugal. Mais elle ne cesse aussi de voir ses mésaventures chez Mamadou comme un autre visage du même malheur qui la poursuit depuis son enfance. Elle se croit « victime des éléments » et se prend pour « une condamnée sursitaire », talonnée par un destin implacablement cruel. A l’en croire elle est conçue dans le péché et porte ainsi la malédiction de l’église de chez elle. Faisant allusion à sa conception et à sa naissance, Juletane nous informe avec une certaine amertume :

Contrairement à la croyance qui prédomine, attribuant une influence certaine aux signes du zodiaque du jour de naissance, dans mon cas, c’est la date de conception qui doit être pour quelque chose dans mes traits de caractère et sur le cours de ma vie. Mon père n’avait pas respecté la coutume, en rendant hommage à sa jeune femme, et me procréa avec toute la malédiction de l’église du bourg. En naissant, j’étais déjà victime des éléments, sans compter trois siècles d’histoire de notre peuple dont mes frêles épaules devaient hériter… (p. 13).

Encore plus loin dans le récit elle insiste : Je suis une épave à la dérive dans le temps et dans l’espace. Parce que j’ai été conçue accidentellement un jour de Carême (p. 109).

Tout ceci suggère que le personnage que Myriam Warner-Vieyra se présente comme victime de l’homme avec lequel elle veut prouver que « rien n’est plus éloigné d’un rêve qu’un mari » est, dès l’enfance, un être tragique faisant corps avec la malchance : Juletane n’a pas eu le bonheur de connaître sa mère parce que celle-ci était morte alors qu’elle mettait l’héroïne au monde ; quelques années après la mort de sa femme le père de Juletane meurt lui aussi, laissant la jeune fille à sa marraine – « une vieille bigote » qui ne tarde pas à mourir « à la suite d’un malaise dans la rue ». Lorsque le mariage avec Mamadou se présente, Juletane s’y précipite, le considérant comme une « délivrance », mais Providence divine où êtes-vous ? cette alliance la replonge dans le désespoir, dans une nouvelle forme de solitude où son « âme rebelle se consume d’inutiles révoltes » qui la laissent « toujours plus brisée, plus vaincue » (pp. 18-19).

Non seulement cette chaîne de malheurs souligne l’inanité des tentatives de Juletane pour changer son destin et fléchir le monde, elle montre clairement que le personnage de notre héroïne est un mauvais choix pour prouver que la femme est victime de la société des hommes et que le véritable couple n’existe pas. Certes, lorsque Juletane se considère comme « une épave à la dérive », « la lépreuse qu’on cache et nourrit par l’amour d’Allah, l’étrangère que Mamadou a eu le tort d’emmener chez lui » (p. 77), nous voyons à travers cette image pathétique d’une vie naufragée la profondeur de l’abîme dans lequel Myriam Warner-Vieyra précipite l’héroïne. Nous devons avoir pitié de Juletane. Les rapports que la romancière établit entre Juletane et tous les membres de la famille Mamadou sont bâtis sur l’incompréhension haineuse qui ne manque pas de provoquer la chute tragique de toute la famille. Nous savons qu’à partir du moment où Juletane apprend, après avoir subi une opération chirurgicale, qu’elle ne peut plus concevoir un enfant, son attitude envers ses coépouses devient de plus en plus hostile. Bien que la première épouse, Awa, fasse de son mieux pour lui rendre la vie moins pénible en faisant comprendre que ses enfants à elle sont aussi ceux de Juletane, celle-ci ne cesse d’être jalouse des trois enfants d’Awa -Diary, Oulimata et Alioune -, jusqu’au jour où on annonce la mort des enfants en une même nuit, dans la chambre de leur mère.

Plusieurs hypothèses ont été avancées concernant cette mort subite – fétiche que Ndèye, la troisième épouse de Mamadou leur aurait appliqué, de mauvais génies qui les auraient frappés, poison. L’intriguant c’est qu’il n’y a eu ni autopsie, ni enquête policière pour déterminer la cause de la tragédie. S’il est vrai que les enfants d’Awa aiment bavarder avec Juletane, il ne l’est pas moins que celle-ci aurait pu imaginer leur mort. Car le fait qu’elle est devenue stérile crée en elle une perturbation psychique qui doit compliquer sa solitude. C’est ainsi qu’on ne peut pas éviter de poser la grande question : Juletane peut-elle en toute conscience déclarer n’être pour rien dans la mort des trois enfants d’Awa, directement ou indirectement ? Cette tragédie n’était-elle pas à ses yeux souhaitable, pour qu’elle, Juletane, retrouvât la considération de son mari ?

En effet, les trois enfants d’Awa fréquentent la chambre de Juletane « la folle » . Ils auraient vidé le contenu du flacon de barbiturique prescrit pour Juletane par son médecin, et qu’elle avait laissé dans sa chambre à la portée des enfants. On ne peut dire avec certitude qu’elle l’aurait fait exprès. Mais bien qu’elle n’aime pas se savoir responsable de la mort des trois enfants, on ne peut pas nier la vérité que la disparition des enfants lui plaît, ne fut-ce que temporairement. N’a-t-elle pas dit que son mari lui en voulait et que « ce médicament a pu régler autre chose ». (p. 125). Cette « autre chose » doit être la mort des enfants de sa coépouse et la reconquête temporaire de la sympathie de son mari :

Je n’aimerais pas me savoir responsable de la mort des enfants, je les aimais bien, je ne leur voulais pas de mal. Cependant leur disparition ouvrait une brèche dans la cuirasse d’indifférence de Mamadou (P.133).

Nous savons que bien avant la mort des trois enfants et le suicide de leur mère qui en découle Mamadou regardait Juletane avec une indifférence cruelle et que l’épouse séquestrée souhaitait même la mort de son mari :

« Pour me venger, je l’imaginais mort, une belle dépouille de crapule puante sur laquelle je cracherais » (p. 75).

On sait qu’après la disparition des enfants et de leur mère, Mamadou a commencé une nouvelle romance avec Juletane. Mais la mort de Mamadou dans un accident de voiture a coupé la langue à cette nouvelle romance et replongé notre héroïne dans son puits de misère paralysante d’où elle n’est plus sortie pour « cracher sur la dépouille » de son mari. Car alors qu’Awa, ses enfants et Mamadou sont déjà « dans l’autre monde » et que Ndèye agonise dans l’hôpital suite aux blessures que lui avait infligées Juletane, celle-ci, atteinte d’une crise à la fois de conscience et de folie ne tarde pas, « le coeur usé », à mourir, elle aussi. Comme si la famille polygame de Mamadou n’était créée que pour la ruine !

Si l’on examine le réseau de relations que Myriam Warner-Vieyra établit entre Juletane et les autres femmes malades de l’hôpital, on constate également que toutes les malades avec lesquelles Juletane échange des paroles sont, elles aussi, victimes de leurs maris ; elles souffrent d’une forme ou d’une autre de séquestration, de rupture d’avec elles-mêmes et d’avec le monde qui les entoure. Comme Juletane, elles sont toutes déçues dans leurs amours et jetées dans un monde où elles se voient complètement coupées de leurs modes de vie habituels et obligées de vivre dans la solitude. Tel est le cas de Nabou, jeune femme sénégalaise venue en France rejoindre son mari qui y travaillait :

Arrivée en France où elle ne parlait pas le français, elle s’était trouvée complètement coupée de son mode de vie habituel au village. Son mari étant absent toute la journée pour son travail, elle restait seule, enfermée, sans pouvoir communiquer avec personne. Au bout de quelques mois, elle tomba malade. Son mari l’a renvoyée ici et la famille l’a fait hospitaliser (p. 139).

Il en va de même pour Oumy que son mari rabaisse au niveau de bête. De cette jeune malheureuse, Juletane nous informe :

« Son mari l’avait enfermée pendant deux ans dans une chambre et vivait avec une autre femme. Souvent on oubliait de lui donner de la nourriture ; alors elle criait, frappait à la porte. On disait qu’elle était folle et un jour on l’emmena ici (p. 135-136).

Hélène qui lit le journal intime de Juletane, et compatriote de celle-ci, a eu une expérience traumatisante dans son amour d’Hector. A deux mois de la date fixée pour leur mariage, Hector abandonne Hélèna et épouse une Française. Depuis lors Hélène jura de se venger sur tous les hommes qu’elle connaissait. « Elle se servait d’eux pendant quelques temps, puis dès qu’ils semblaient s’attacher, elle les abandonnait sans aucune explication » (p. 56).

Dans tout ce qui précède, l’homme, qu’il soit mari ou fiancé, porte les griffes défigurantes du génie créateur de Myriam Warner-Vieyra. Il est le bourreau sans amour ni moralité, le persécuteur éhonté de la femme et de sa dignité humaine. Il croit que le monde lui appartient, qu’il est dans son droit et qu’il est dans sa responsabilité de déterminer la destinée de la femme. Quant à la femme elle-même, notre romancière ne la perçoit que comme un être fort capable de contribuer positivement au développement du monde mais qui, hélas ! ne peut pas se réaliser parce que les hommes et la société ont décidé de la tenir dans un état perpétuel de soumission dégradante. L’homme ne fait que la leurrer dans l’amour et le mariage ; une fois l’union consacrée, la femme se trouve négligée et rejetée.

Déjà dans son premier roman, Le Quimboiseur l’avait dit… [4], Myriam Warner-Vieyra se montre passionnée par le thème de la femme victime de la méchanceté calculée de l’homme et de la société. Son lecteur est invité à suivre progressivement la naissance de l’amour et de l’attraction réciproques de deux jeunes gens appartenant à des cultures différentes, les obstacles tant internes qu’externes que connaissent les amoureux dans la réalisation de leur union qui ne tarde pas à devenir une écrasante illusion pour la jeune mariée, Zetou. En effet, cette dernière, négligée par son mari et écœurée, finit par mourir dans un hôpital parisien. La romancière poursuit le même amour tragique dans Juletane, au nom de la défense des droits de la femme.

Mais le mariage entre l’Africain et une jeune femme étrangère est-il en vérité si laid et si bête pour mériter cette image pessimiste et tragique que lui donne Myriam Warner-Vieyra ?

Le mari africain peut-il réellement être le bâtisseur sadique de la demeure infernale dans laquelle la femme doit, irrévocablement, s’abîmer ? Faut-il, comme Wali de La Nouvelle Romance de Henri Lopes conclure que « le couple n’existe pas encore chez nous ? » [5], ou comme Hélène de Juletane être tenté de dire que « tous les hommes, quels que soient leur niveau culturel ou leur origine social, étaient de parfaits égoïstes qui ne valaient pas une seule larme de femme » (p. 82).

En fait rien ne peut prouver qu’en Afrique d’aujourd’hui le mariage, même mixte, soit pour la femme cet enfer que la romancière présente dans son oeuvre. Le mari n’est certes pas ce monstre hideux que dessine la plume facile de Myriam Warner-Vieyra.

Conclusion

Il est évident que Juletane remet en question l’organisation sociale qui semble ériger en dieu le sexe masculin devant lequel la femme doit se prosterner, et pour le plaisir duquel elle doit supporter toutes les privations. C’est peut-être en cela que réside la valeur du roman – oeuvre féministe.

Mais cette valeur est diminuée par l’approche pessimiste et tragique de Warner-Vieyra en posant le problème de la condition féminine : ni l’homme, ni la société ne méritent aucune larme de femme ; le mariage est une souffrance pour la femme.

Tous les personnages principaux de Juletane – Mamadou, Awa et ses trois enfants, Juletane elle-même – meurent pour prouver que la société est mauvaise, que « le mariage est une illusion », les femmes mariées de Juletane sont des malades mentales – véritables « morts-vivants » – qui peuplent les départements psychiatriques des hôpitaux. Quelle vision tragique du monde !

Ce qui gène surtout de Warner-Vieyra c’est que la romancière démolit le présent jugé mauvais pour la femme, sans proposer des voies nouvelles pour réaliser ce monde de meilleur, humain et équilibré auquel elle rêve. En effet, son univers est celui du tragique qui n’offre aucune échappatoire à l’homme capturé dans le marécage de l’existence.

[1] A titre d’exemple voir les oeuvres suivantes : Une vie de Boy de Ferdinand Oyono, Mirages de Paris d’Ousmane Socé, Un Piège sans fin d’Olympe Bhély Quénum, La plaie de Malick Fall, le Devoir de Violence de Yambo Ouologuem, Perpétue de Mongo Béti, L’Ecart de V.Y. Mudimbe, This Earth, My Brother de Kofi Awoonor, Fragments d’Ayi Kwei Armah

[2] Myriam Warner-Vieyra, Juletane, Paris, Présence Africaine, 1982.

[3] Cf. Jean-Pierre NDIAYE, Elites africaines et Culture occidentale. Assimilation ou Résistance ? Paris, Présence Africaine, 1969, p.

[4] Myriam Warner-Vieyra, Le Quimboiseur 1’avait dit…., Paris, Présence Africaine, 1980.

[5] Henri Lopes, La Nouvelle Romance, Yaoundé, Clé, 1980, p. 191.