Littérature

LE HÉROS ET LE GRIOT DANS SOUNDJATA OU L’ÉPOPÉE MANDINGUE

LA DIALECTIQUE DE LA PAROLE ET DE L’ACTION AU SERVICE DE LA PROMOTION DU MÉMORABLE

 

Éthiopiques n°91.

Littérature, philosophie et art

2ème semestre 2013

 

Papa Abdou FALL [1]

 

Dans les sociétés orales négro-africaines, l’épopée occupe une place privilégiée. Elle est souvent considérée comme une histoire vraie [2]. Autant dire que l’épopée a beau être perçue comme un « discours idéologique » [3], elle ne cesse pas d’être, dans de telles sociétés, déterminante pour l’édification de l’histoire, du mémorable. Mais avant d’édifier le mémorable, il est surtout question de le promouvoir. Consacrée au Soundjata ou l’épopée mandingue de l’historien Djibril Tamsir Niane [4], notre étude s’intéresse particulièrement à cette promotion du mémorable, de l’histoire glorieuse.

Le mémorable est, entre autres, promu par la parole et l’action [5]. Or, dans cette entreprise, la parole est, du fait de la distinction des rôles qu’autorise la tradition, réservée aux griots qui en sont, selon Dominique Zahan, maîtres [6] alors que l’action est dévolue aux guerriers, aux héros ou aux détenteurs de pouvoir de la trempe de Soundjata Keita [7]. Au nom de cette distinction des rôles, Balla Fasséké, le griot de Soundjata Keita [8], lui dit : « Ô fils de Sogolon, je suis la parole et toi l’action » [9]. Toutefois, il serait injustifié, partant des considérations précédentes, de croire que l’action et la parole s’opposent foncièrement. Une telle croyance relève d’un simplisme et est symptomatique de l’ignorance de la logique qui préside aux différentes interactions entre le héros (ou le guerrier) et le griot.

 

Le héros et le griot sont généralement des complices ; ils œuvrent et manœuvrent ensemble pour la réalisation de certaines missions au nombre desquelles la promotion du mémorable. Tout se passe, dans ces conditions, comme si le fils de Sogolon Kedjou et son griot étaient, du fait de leur parenté de préoccupation et de leur complicité, les deux héros de Soundjata ou l’épopée mandingue [10]. Ce qui devrait permettre de voir dans celui-ci non seulement l’épopée du « héros aux noms multiples » [11], mais aussi celle de Balla Fasséké.

Néanmoins, cette superposition d’épopées semble problématique. L’une des raisons qui justifie une telle situation est que dans la conquête et la conservation du pouvoir, thèmes privilégiés de l’épopée, l’action héroïque est souvent survalorisée au détriment de la parole du griot malgré ses importantes fonctions [12]. Dans tous les cas, autant Soundjata Keita et Balla Fasséké constituent des complices, autant la parole et l’action sont, sur le plan de la promotion du mémorable, complémentaires et entretiennent des relations dialectiques. De ce point de vue, Soundjata ou l’épopée mandingue fait l’éloge de la dialectique de la parole et de l’action et en est même la transposition en récit [13], voire la dramatisation savante. Cette dialectique autorise une circularité qui veut que le griot parle pour faire agir les héros et les guerriers et ceux-ci agissent afin de faire parler celui-là.

Notre hypothèse est que le griot Balla Fasséké utilise des stratégies discursives pour haranguer les héros et les guerriers et les pousser à l’héroïsme tout autant que les actions de ceux-ci ne leur font connaître la renommée que lorsqu’elles sont justes. Alors, quelles sont les principales stratégies discursives dont use Balla Fasséké ? Quelle est la logique qui préside à leur énonciation ? Quelles sont les raisons de leur efficacité et les effets qu’elles exercent sur les héros et les guerriers ? Quels types d’action font connaître la renommée ? Les malfaiteurs peuvent-ils être immortels ?

 

  1. L’EXHORTATION À L’HÉROÏSME

Par sa parole, le griot promeut l’action héroïque. Il pousse les héros et les guerriers à agir et à réagir héroïquement [14] ou « réveille en chacun le désir toujours vivace d’être un héros » [15]. Dans cette perspective, la parole du griot est « plus incitative que laudative » [16] ; mieux, elle n’est souvent laudative que pour être davantage incitative. Toutefois, cette parole a beau être considérée comme magique [17], le griot ne laisse pas d’user subtilement de stratégies discursives pour promouvoir l’héroïsme. Sur ce plan, Balla Fasséké a, à la veille de la bataille de Kirina, formulé des propos significatifs lorsque, s’adressant à Soundjata Keita devant affronter Soumaoro Kanté – un détenteur de pouvoir dont la puissance et la ténacité ne sauraient être appréciées qu’à l’aune des pouvoirs mystiques [18] –, il affirme : « Mais écoute ce que tes ancêtres ont fait afin que tu saches ce que tu as à faire » [19].

Pour pousser Soundjata Keita à se surpasser et à accomplir des actions héroïques, Balla Fasséké le renvoie à l’histoire. Il l’invite implicitement à faire le départ entre les modèles dont les actions sont glorieuses et les anti-modèles et, du même coup, préconise l’imitation des premiers [20]. Au nom de l’efficacité communicationnelle, le griot exploite les relations entre l’histoire et la politique. Il tire de l’histoire des enseignements capables de galvaniser, d’haranguer et de faire agir. Sa ruse consiste surtout à s’intéresser au passé des ancêtres de Soundjata Keita et à trouver les modèles au niveau de sa descendance. Ce faisant, le griot érige la descendance de Soundjata Keita en groupe de référence, ce qui lui permet aussi de délimiter au héros sa marge de manœuvre dans la mesure où appartenir à une descendance de référence, c’est, pour un digne héritier, adopter les modes de penser et d’être de ses membres dont les actions sont glorieuses.

Une autre stratégie discursive de Balla Fasséké consiste à actualiser le souci de Soundjata Keita d’entrer glorieusement dans l’histoire ou de jouir de l’immortalité, souci souvent si important chez les détenteurs de pouvoir négro-africains qu’il motive leurs actions [21]. Pour réussir une telle entreprise, Balla Fasséké cherche à toucher la corde sensible de son héros en jouant sur deux registres. D’une part, il met en avant la renommée, ce que Soundjata Keita veut au plus haut point et qui, aux yeux du griot, apparaît comme le but ultime, la finalité de toute action héroïque. C’est dans cet ordre d’idées que Balla Fasséké, après avoir rappelé au fils de Naré Maghan Keita et de Sogolon Kedjou l’histoire glorieuse de ses ancêtres, lui dit :

 

Je t’ai dit ce que les générations futures apprendront sur tes ancêtres, mais que pourrons-nous raconter à nos fils, afin que ta mémoire reste vivante, qu’aurons-nous à enseigner de toi à nos fils ? Quels exploits sans précédent, quelles actions inouïes, par quels coups d’éclat nos fils regretteront-ils de n’avoir pas vécu au temps de Soundjata ? [22].

 

D’autre part, Balla Fasséké rappelle à Soundjata Keita les conséquences désastreuses de l’oubli et du mauvais souvenir qui sont autant de choses qu’ils craignent et détestent. D’ailleurs, à y regarder de près, la crainte de l’oubli et du mauvais souvenir est implicitement présente dans le passage précédent, détermine sa logique d’énonciation et transparaît dans les questions que Balla Fasséké formule. Autant dire que, dans un tel passage, Balla Fasséké use de ce que nous appelons un principe d’économie discursif. L’une des raisons d’être de celui-ci est la conviction selon laquelle il suffit de connaître le souhaitable ou le désirable (la renommée) pour avoir une idée de ce que l’on craint ou déteste (l’oubli, le mauvais souvenir).

En inversant cette proposition précédente, le principe d’économie discursif ne laisse pas d’être fonctionnel, car dire ce que l’on craint ou déteste, c’est souvent faire sentir aussi ce que l’on souhaite ou désire. Ce dernier procédé est, dans certaines circonstances, davantage déterminant. En effet, faire connaître à des individus un danger qui les guette permet de mieux les mobiliser, de susciter chez eux une réaction commune et de les engager résolument dans la voie de la recherche de solution. Balla Fasséké utilise également ce procédé. En ce sens, voulant faire admettre la nécessité d’agir collectivement pour détrôner Soumaoro Kanté et, ce faisant, assurer la renommée, il convoque explicitement la possibilité du mauvais souvenir qui est pire que l’oubli à travers ces questions qui, pour être formulées devant Soundjata Keita et son armée, n’en sont pas moins destinées à tout le peuple manding :

 

Mais Soumaoro dominera-t-il le monde ? Sommes-nous condamnés, nous griots du Manding, à transmettre aux générations futures les humiliations que le roi de Sosso veut infliger aux pays ? [23].

 

Pour promouvoir le mémorable, Balla Fasséké met aussi en avant les statuts, les fonctions, les prérogatives, les exploits et/ou les valeurs spécifiques des héros et des guerriers afin de leur montrer qu’ils ont suivi le chemin de l’honneur [24] et de la renommée duquel ils ne doivent pas se détourner. À maints égards, cette stratégie oblige les héros et les guerriers à renouveler la fidélité à leur ligne de conduite par des serments ou des actions aussi significatives. Fort de cette conviction, Balla Fasséké adresse à Fran-Kamara, roi de Tabon, ces propos :

 

Toi dont le bras de fer peut fendre dix crânes à la fois. Toi, Tabon Wana, roi des Sininkïmbon et des Djallonké, avant que la grande action ne soit engagée, peux-tu me montrer ce dont tu es capable ? [25].

 

Ces paroles de Balla Fasséké sont d’autant plus efficaces que Fran-Kamara réagit immédiatement et toutes les tribus de Tabon l’approuvent. L’attitude de Fran-Kamara est si noble que ce dernier exclut tout compromis. En effet, il s’inscrit dans la logique de la parole donnée [26] et « jure de vaincre ou de mourir » [27]. Conscient de la puissance et de la bravoure de ceux qui sont sous son autorité, il les engage dans sa promesse : « le Manding sera libre ou les forgerons de Tabon seront morts » [28]. Or ceux-ci acceptent d’être engagés de la sorte et se portent garants du respect de ce serment. Pour donner une idée du devenir de ce serment, Fran-Kamara fait une action inouïe qui, témoignant de ses pouvoirs mystiques, se veut une préfiguration de ce dont la mort de Soumaoro Kanté consacre la fin : « D’un coup de sabre, il fendit l’arbre géant [un caïlcédrat] comme on fend une papaye » [29].

À ce niveau de notre étude, nous nous apercevons que les stratégies discursives par lesquelles Balla Fasséké fait agir les héros et les guerriers vont du rappel de l’histoire glorieuse de leurs descendants, dont les actions sont si mémorables qu’il importe de les imiter, à la description de leurs propres valeurs et exploits en passant par l’actualisation du souci de l’immortalité. Quelle que soit la stratégie utilisée, la ruse de Balla Fasséké consiste à pousser les héros et les guerriers à suivre le chemin de la renommée tracé par leurs ascendants.

 

  1. LE CHEMIN DE LA RENOMMÉE

À la veille de la bataille de Kirina, Balla Fasséké rappelle à Soundjata Keita la distinction des rôles du héros et du griot et le somme de la respecter. En vertu de cette distinction, il l’invite à se taire et à se limiter à l’action. Il lui suggère même de ne répondre que par l’action. Ce faisant, il montre que l’action est source de matière historique glorieuse et, par conséquent, de renommée. C’est dans cette optique que, s’adressant à Soundjata Keita, il affirme :

 

Ne me réponds plus par ta bouche, demain montre-moi dans la plaine de Krina ce que tu veux que je raconte aux générations à venir. Demain, permets-moi de chanter l’air du vautour sur les corps des milliers de Sossos que ton sabre aura couchés avant le soir [30].

 

Néanmoins, n’importe quelle action ne conduit pas nécessairement à la renommée. Pour connaître la renommée, il ne suffit pas d’avoir un pouvoir, d’être très puissant et d’exercer injustement la force. Il existe des détenteurs de pouvoir fort puissants et craints du fait de l’usage injuste de la force et dont les noms sont, s’ils ne sont pas oubliés, associés à de mauvais souvenirs. Le cas de Soumaoro Kanté en constitue une illustration parfaite. En effet, le roi de Sossos a beau être puissant et craint, la postérité n’a, du fait de son injustice et de son non-respect des valeurs humaines [31], retenu de lui que de mauvais souvenirs. Donc pour n’être pas oublié, Soumaoro Kanté ne fait pas moins l’objet d’une immortalité négative [32]. De ce point de vue, Mamadou Kouyaté a raison d’affirmer : « Il y a des rois qui sont puissants par leur force militaire ; tout le monde tremble devant eux. Mais quand ils meurent on ne dit que du mal d’eux » [33].

Il ne suffit pas non plus de se contenter de prêcher la justice pour avoir la renommée ou jouir de l’immortalité positive. En vérité, certains individus ne comprennent que le langage de la force. Bien plus, comme le fait remarquer Blaise Pascal, « la justice sans la force est impuissante » [34] et, en raison de cela, a besoin d’être soutenue par elle. Il importe également de signaler que la fuite de ses responsabilités et le culte excessif de la neutralité assurent moins la renommée du détenteur de pouvoir qu’ils ne le font tomber dans les oubliettes de l’histoire. La neutralité dont il est question ici consiste à n’être ni juste ni injuste ou à ne faire « ni bien, ni mal » [35]. Une telle attitude, si tant est qu’elle puisse exister, ne procure au détenteur de pouvoir ni une immortalité positive, ni une immortalité négative.

 

Le détenteur de pouvoir doit, pour jouir durablement de l’immortalité positive, faire dialoguer légitimement la force et la justice au point d’être à la fois aimé et craint. Le griot Mamadou Kouyaté ne nous dit pas autre chose lorsqu’il affirme : « D’autres sont craints car ils ont la force, mais ils savent l’utiliser et on les aime parce qu’ils aiment la justice […] » [36]. Pour un détenteur de pouvoir, le pire est de n’être ni aimé, ni craint. Or il n’est pas facile de se faire craindre et aimer à la fois. Souvent la crainte est sacrifiée sur l’autel de l’amour et inversement, si bien que Nicolas Machiavel lui-même se contente de donner un enseignement réaliste :

 

Sur cela s’est élevée la question de savoir : S’il vaut mieux être aimé que craint, ou être craint qu’aimé ?

On peut répondre que le meilleur serait d’être l’un et l’autre. Mais comme il est très difficile que les deux choses existent ensemble, je dis que, si l’une doit manquer, il est plus sûr d’être craint que d’être aimé [37].

 

Le secrétaire florentin montre, par cette réponse qu’il a consignée au chapitre XVII du Prince significativement intitulé « De la cruauté et de la clémence, et s’il vaut mieux être aimé que craint », que mieux vaut être craint qu’aimé à défaut d’allier les deux, d’autant plus que la crainte n’implique pas nécessairement la haine [38]. L’une des convictions qui sous-tendent cette manière de voir est qu’on doit davantage compter sur ce qui relève fondamentalement de soi-même (la crainte) que sur ce qui dépend essentiellement des autres (l’amour) et peut changer au gré des événements ou des circonstances [39]. Jean-Jacques Rousseau semble admettre cette réponse machiavélienne lorsque, dans Du contrat social, il soutient cette thèse :

 

Les rois veulent être absolus, et de loin on leur crie que le meilleur moyen de l’être est de se faire aimer de leurs peuples. Cette maxime est très belle, et même très vraie à certains égards. Malheureusement on s’en moquera toujours dans les cours. La puissance qui vient de l’amour des peuples est sans doute la plus grande ; mais elle est précaire et conditionnelle, jamais les princes ne s’en contenteront [40]. Soundjata Keita, lui, a pu connaître une renommée aussi durable en faisant dialoguer légitimement la justice [41] et la force. Autant dire que son immortalité positive s’explique surtout par le fait qu’il a su mettre la force au service de la justice et de l’égalité, ce qui lui a permis d’être à la fois craint et aimé. Dans cette optique, il est significatif que Mamadou Kouyaté, parlant de lui, affirme : « On le craignait, mais on l’aimait aussi » [42]. Au-delà même de la crainte et de l’amour, Soundjata Keita a forcé le respect et l’estime non seulement par sa force et sa justice, mais aussi par sa grandeur et son humanisme. L’historien Joseph Ki-Zerbo donne un exemple de l’humanisme de Soundjata Keita. En effet, le héros recommande de rentrer avec son armée pour aller à la rescousse de sa femme favorite [43]. Cet exemple ne relève pas moins, pour certains, du romantisme. Toujours est-il qu’il montre que le fils de Sogolon Kedjou subordonne la force et même la justice à l’humanisme, ce qui constitue la source de sa renommée, ainsi que le soutient Joseph Ki-Zerbo : « C’est peut-être cette grandeur et cette humanité mêlées qui sont le secret du souvenir impérissable de Soundjata dans l’âme des Maliens » [44].

 

CONCLUSION

Dans Soundjata ou l’épopée mandingue, la promotion du mémorable a beau être en amont de l’édification de l’histoire, elle n’en est pas aussi bien étudiée. C’est cette raison qui nous a poussé à expliciter davantage les stratégies et les exigences fondamentales qui président à la promotion du mémorable dont la parole et l’action constituent les moyens essentiels. Dans cette entreprise, la dialectique entre la parole et l’action doit être appréciée par rapport à la complicité du héros et du griot.

Au nom de cette complicité, le griot, en bon professionnel de la parole, rappelle aux héros et aux guerriers l’histoire glorieuse de leurs ancêtres, actualise leur souci d’immortalité positive et valorise leurs qualités et leurs exploits pour les encourager, les haranguer et les engager sur le chemin de la renommée tout autant que ceux-ci, en retour, font marquer leurs actions du sceau de la justice et de l’humanisme pour lui fournir la matière historique à partir de laquelle il peut édifier des histoires discursives glorieuses.

 

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[1] Université Ch. A. Diop de Dakar

 

[2] Cf. KESTELOOT, Lilyan, 1991, p. 39 : « Il faut d’abord que l’on comprenne que dans les sociétés africaines de l’Afrique sahélienne, les mythes et les épopées ont statut d’‘‘histoires vraies’’ par opposition aux contes qui sont ‘‘mensonges du soir’’ ».

 

[3] DIENG, Bassirou, 2008, p. 324. Le récitant de l’épopée qui est, généralement, un griot historien (Cf. id., p. 7.) manipule de multiples manières la matière historique. Mieux, du fait de la présence de l’idéologie dans l’épopée et de la manipulation qui y est en œuvre, les enseignements épiques ne sont, à maints égards, que le fruit de la « toilette du souvenir » (DIAGNE, Mamoussé, 2005, p. 412.) ou « ce qu’il convient de retenir de l’histoire » (KESTELOOT, Lilyan, 1991, p. 42.) Mais l’idéologie et la manipulation – que celle-ci soit appelée le toilettage, l’arrangement, la reconstitution, la reconstruction, la recomposition, etc. – ne sauraient être l’apanage de l’épopée. De façon générale, même s’il n’y a pas nécessairement une relation entre l’idéologie et l’historiographie, force est d’admettre que la première peut être une (re)lecture de l’histoire, tout comme il est possible que les investigations historiques soient marquées du sceau des idéologies. L’une des fonctions de l’idéologie dont il est question ici se donne à lire dans cette définition que propose Fernand DUMONT : « L’idéologie est une lecture de la situation orientée avant tout par les exigences de l’action à poser » (DUMONT, Fernand, 1973, p. 73). Pour mieux connaître les différentes conceptions de l’idéologie et/ou ses rapports avec l’historiographie, cf., entre autres, Bernard LAMIZET, 2006, p. 38 ; SOW, Ibrahima , 2010, p. 106 ; DUMONT, Fernand , 1973, p. 68, 72, 73 et 74 ; KANE, Ousseynou, 1985, p. 54-56 ; DIENG, Bassirou , 2008, p. 323-324 ; VEYNE, Paul , 1971, p. 225-226 ; HUYGHE, François-Bernard , 2008, p. 153 ; AMSELLE, Jean-Loup et al., 1980.

 

[4] Cf. NIANE, Djibril Tamsir, 1960. Pour les autres études sur Soundjata Keita, cf., entre autres, CISSÉ, Youssouf Tata et KAMISSOKO, Wâ, 1988 ; 1991 ; DIABATÉ, Massa Makan, 1975 ; JANSEN, Jan, 2001 ; DIALLO, Mamadou Bani, 1991 ; CELHTO, 2008.

 

[5] Bassirou DIENG reconnaît, à la suite de Massan Makan DIABATÉ, que celles-ci constituent autant de fondements en Afrique de l’Ouest : « Comme le rappelle Massan Makan Diabaté, la société ouest-africaine primordiale a deux fondements : l’action et la parole (ngana et ngara) » (DIENG, Bassirou, 2008, p. 40). Cf. aussi, BAZIN, Jean, 1980, p. 468.

 

[6] Cf. ZAHAN, Dominique, 1963, p. 125.

 

[7] Cette distinction des rôles n’est pas toujours rigoureusement respectée. Certains griots combattent sur les champs de bataille comme les autres guerriers (Cf., entre autres, DIENG, Bassirou, 1993, p. 120-123).

 

[8] Ayant senti sa mort proche, Naré Maghan confie à son fils Soundjata Keita alors enfant ces propos : « Au Manding chaque prince à son griot : le père de Doua a été le griot de mon père ; Doua est mon griot ; le fils de Doua, Balla Fasséké que voici, sera ton griot. Soyez dès ce jour des amis inséparables : par sa bouche tu apprendras l’histoire de tes ancêtres, tu apprendras l’art de gouverner le Manding selon les principes que nos ancêtres nous ont légués » (NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 39-40). Donc Balla Fasséké est la « part d’héritage » (ibid. 56.) de Soundjata Keita, si bien que le héros n’a pas supporté qu’il fasse partie de l’ambassade que Dankaran Touman a envoyée à Soumaoro Kanté (cf. ibid., p. 56-57.) encore moins le fait que celui-ci le retienne (cf. ibid., p. 74.). Cette attitude de Soumaoro Kanté est l’un des motifs de sa confrontation avec Soundjata Keita (cf. ibid., p. 77.) même s’il retrouve son griot avant celle-ci (cf. ibid., p. 108.).

 

[9] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 108. Comme nous le verrons plus loin, Balla Fasséké met même en garde son héros contre toute velléité d’empiètement sur son territoire (cf. ibid., p. 116).

 

[10] En ce sens, Bassirou DIENG écrit : « Le griot narrateur est le premier héros de l’épopée. Ce statut est plus apparent encore chez le griot mandingue » (2008, p. 254).

 

[11] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 12.

 

[12] D’ailleurs, c’est au nom de cette survalorisation de l’action héroïque que Balla Fasséké s’efface dans son discours pour faire entendre les exploits des héros et des guerriers glorieux. Il sous-estime même le pouvoir et la portée de sa parole par rapport à la puissance et à l’efficacité de l’action des détenteurs de pouvoir comme Soundjata Keita : « Les griots sont les hommes de la parole, par la parole nous donnons vie aux gestes des rois ; mais la parole n’est que parole, la puissance réside dans l’action ; soit homme d’action » (id., p.116). À vrai dire, la restriction des pouvoirs de la parole et la survalorisation de l’action héroïque ne sauraient faire oublier les mérites de Balla Fasséké. Ce griot historien a beau sous-estimer sa parole, celle-ci ne laisse pas de constituer un moyen de promotion et d’édification du mémorable et, par conséquent, d’être au cœur des enjeux de mémoire et de pouvoir.

 

[13] Cf. DIENG, Bassirou, 2008, p. 40. Plus loin, il soutient cette thèse : « L’épopée est une dialectique parole-action » (ibid, p. 281).

 

[14] Cf. Ibid., p. 254 ; DIENG, Bassirou, 1993, p. 28 ; ZAHAN, Dominique, 1963, p. 133.

 

[15] CAMARA, Sory, 1992, p. 189.

 

[16] DIENG, Bassirou, 2008, p. 254.

 

[17] Il y a lieu de reconnaître que, de façon générale, les pouvoirs de la parole dépendent fondamentalement de son instrumentalisation, ce qui permet de s’insurger contre la naïveté qui préside à la conception magique de la parole. Dans cette optique, Georges GUSDORF rejette ce qu’il appelle la « conception infantile d’une efficacité magique de la parole en soi » (1956, p. 43. Voir aussi CHARAUDEAU, Patrick, 1993, p. 37-38).

 

[18] Cf. NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 73-74 : « Comme tous les maîtres du feu, Soumaoro Kanté était un grand sorcier ; la puissance de ses fétiches était terrible, c’était à cause de ces fétiches que tous les rois tremblaient devant lui, car il pouvait lancer la mort sur qui il voulait ». Il est aussi intéressant de lire la description faite par Balla Fasséké de la chambre de Soumaoro Kanté où se trouvent ses fétiches (Cf. id., p. 74-75). Soundjata Keita avait également des pouvoirs mystiques incommensurables.

 

[19] Op. cit., p. 115. C’est dans cette perspective que le griot Mamadou Kouyaté affirme : « J’ai enseigné à des rois l’Histoire de leurs ancêtres afin que la vie des Anciens leur serve d’exemple, car le monde est vieux, mais l’avenir sort du passé » (ibid., p. 10). Cf. aussi, ibid., p. 49.

 

[20] Cette démarche du griot est d’autant plus machiavélienne que nous décelons derrière ses propos le problème du mimétisme princier cher au secrétaire florentin, même si, du fait de la différence des cultures, des contextes, des époques et des préoccupations, les raisons pour lesquelles le prince de Nicolas Machiavel imite des héros ou des détenteurs de pouvoir du passé ne sont guère les mêmes pour Soundjata Keita (Cf., MACHIAVEL, Nicolas, 1982).

 

[21] C’est dans cette perspective qu’il convient, par exemple, de placer les craintes de Lat-Joor Ngóone Làttir Jóob, le héros wolof du XIXe s., lorsqu’il a, aux derniers jours de sa vie, appris l’assassinat de Samba Lawbe Faal, son neveu et roi régnant, à Tivaouane le 6 octobre 1886 par les forces de l’administration coloniale française. De telles craintes recoupent la peur du mauvais souvenir, comme le fait comprendre le Dammeel (roi) à la Lingeer (responsable femme). Ainsi, faisant allusion à ces forces de l’administration coloniale française, il affirme : « Et je crains surtout que leurs tambours ne viennent ensevelir nos dioundioungs si profondément que nul ne les entende plus gémir ; et que demain ne se souvienne de nous que pour nous plaindre ou pour nous maudire … » (BA, Thierno, 1987, p. 43).

 

[22] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 116.

 

[23] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 115.

 

[24] Cette expression recoupe le sous-titre du drame historique de Thierno BA Lat-Dior ou le chemin de l’honneur (Cf. BA, Thierno, 1987).

 

[25] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 108.

 

[26] La valeur, l’honneur et la noblesse de l’homme sont souvent appréciés à l’aune du respect de sa parole, de ses promesses et de ses serments. En ce sens, l’article 23 de la Charte de Kurukan Fuga stipule : « Ne vous trahissez jamais les uns les autres. Respectez la parole d’honneur » (CELHTO, 2008, p. 49). Djibril Tamsir NIANE précise davantage la raison d’être de cet article en s’intéressant à son contexte historique d’énonciation : « Cette décision s’explique par le fait que, dans le temps de brigandage, de violence, de tuerie et d’esclavage qui a précédé le retour de Soundjata au Mandé, les hommes étaient devenus sans foi ni loi ; la félonie était pratique courante, à preuve, à l’arrivée de Soundjata, tous les chefs malinkés ou presque le rallièrent et même, ils lui prêtèrent serment de fidélité. Mais après la victoire de Kirina, plusieurs d’entre eux devinrent parjures » (id., p. 14).

 

[27] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 108.

 

[28] Ibid.

 

[29] Id., p. 109. Balla Fasséké utilise la même stratégie en s’adressant au roi de Sibi, Kamandjan, et aux autres chefs et obtient presque les mêmes effets et les mêmes réactions (cf. ibid.).

 

[30] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 116. En commentant ce passage, Bassirou DIENG écrit : « Balla Fasséké s’érige ainsi en maître absolu du territoire de la parole. Il indique à Soundjata qu’on est en train d’occuper son espace de pouvoir ; et qu’il est temps que ce dernier se taille son propre territoire le lendemain, celui de l’acte, au champ de bataille de Kirina » (DIENG, Bassirou, 2008, p. 40).

 

[31] Cf. NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 79-80.

 

[32] Celui qui fait l’objet de mauvais souvenirs peut être qualifié d’immortel. Il jouit de ce qualificatif longtemps considéré comme l’apanage des grands hommes, de ceux dont les actions sont glorieuses. Il entre, tout comme eux, dans l’immortalité. Dans son article « La nouvelle immortalité », Alain FINKIELKRAUT décrit et décrie, à la suite de Hans JONAS et de Julien GRACQ, cette situation déplorable. Ainsi, répondant à la question : la mémoire, pour quoi faire ? qui recoupe le titre de l’ouvrage collectif où est publié, sous la direction d’Alain HOUZIAUX, cet article, il écrit : « L’immortalité était réservée naguère aux grands hommes et aux grandes œuvres […]. Et maintenant, rançon du ‘‘siècle des extrêmes’’, les grands malfaiteurs s’installent au firmament du souvenir : Hitler, Staline et Mao concurrencent Périclès, Dante et Shakespeare » (FINKIELKRAUT, Alain, 2006, p. 105). Allant plus loin que Hans JONAS et Julien GRACQ, Alain FINKIELKRAUT fait même remarquer que, de nos jours, les « grands malfaiteurs occupent l’immortalité tout seuls » (id.). Mais cette thèse est, à nos yeux, injustifiée. Car l’immortalité est réservée aussi bien aux bienfaiteurs qu’aux malfaiteurs. Toujours est-il que ceux-ci sont différemment concernés par l’immortalité. Aux premiers est réservée une immortalité positive, alors que l’immortalité négative désigne celle des seconds dont on ne se souvient que pour s’en plaindre et pouvoir dire : plus jamais ça !

 

[33] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 148.

 

[34] PASCAL, Blaise, 2000, p. 571, Pensée 94.

 

[35] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 148.

 

[36] NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 148.

 

[37] MACHIAVEL, Nicolas, 1982, p. 92.

 

[38] Cf. ibid., p. 93 : « […] on peut fort bien tout à la fois être craint et n’être pas haï ».

 

[39] Cf. id., p. 94.

 

[40] ROUSSEAU, Jean-Jacques, 2011, p. 143.

 

[41] Cf. NIANE, Djibril Tamsir, 1960, p. 147 : « La justice de Djata n’épargnait personne ; il suivait la parole de Dieu même ; il protégeait le faible contre le puissant ; les gens faisaient plusieurs jours de marche pour venir lui demander justice. Sous son soleil le juste a été récompensé, le méchant a été puni ».

 

[42] Ibid. p. 148. Il importe de souligner que le père de Soundjata Keita, Maghan Kon Fatta, « était aussi un bon roi aimé de tout le peuple » (id., p. 17.), un roi qui, selon le témoignage de son griot Gnankouman Doua, « aime les hommes droits » (id., p. 18).

 

[43] Cf. KI-ZERBO, Joseph, 1978, p. 134 : « Un jour que durant son absence, sa femme favorite Diouroundi était molestée par l’un de ses frères, Soundjata, comme mû par un appel intérieur, arrêta subitement toute l’armée : ‘‘Rentrons, dit-il, car j’entends les cris de douleur de Diouroundi’’ ».

 

[44] Ibid., p. 134.

 

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