Culture et Civilisations

L’AUDIO-VISUEL ET LA CREATION

Ethiopiques numéro 14

revue socialiste

de culture négro-africaine

avril 1978

Je commence par exprimer mon accord avec ceux qui affirment qu’il ne peut s’agir d’envisager la société dite traditionnelle comme une donnée définitive et la société industrielle comme une réalité séparée. Tout concourt à nous persuader qu’elles sont douées d’un mouvement d’attraction mutuelle et aussi de rejet réciproque. Les valeurs de ces sociétés ne se fondent-elles pas dans des manifestations esthétiques ou structurelles, où se réconcilient leurs identités particulières, mais où disparaît également ce que ces sociétés différentes surtout dans leur mode d’expression, recèlent d’inconciliable ? Nous reportant aux institutions de la ville africaine, nous voyons bien que l’urbanisation en Afrique répond à une nécessité d’équilibre entre le monde moderne et le monde rural africain plus proche lui-même des sources traditionnelles. Dans ce rapport, la ville, par tout ce qu’elle apporte d’éléments étrangers de renouvellement, en vue de garantir la stabilité et la survie de la communauté, apparaît comme l’agent d’animation et de transformation de la société toute entière. On peut même avancer que la maintenance par l’hinterland traditionnel des hiérarchies aux structures urbaines occidentalisées, n’est favorisée que par la sublimation d’un désir collectif de mutation. Autrement comment justifier la perpétuation des formes gouvernementales de type occidental qui régentent la société traditionnelle ? A moins qu’on les suppose maintenues par des forces supra-sociales. Ce qui est en partie vrai, toujours en considération de l’universalité d’une énergie temporelle régissant le monde.

Certes, cette mutation s’effectue dans le cadre de contingences conflictuelles au sein de la société et dans la psyché, et où s’affrontent le passé et le présent, la tradition et la modernité et conséquemment l’individu et le collectif. Mais on a pu voir que l’envahissement culturel alors subi par les pays sous domination coloniale n’était pas que le fait d’une politique assimilationniste répressive. Ainsi, je suis enclin à apprécier ce que le texte d’introduction qualifie de « Choc des cultures », comme un phénomène positif grâce auquel s’effectue un échange de forces spirituelles entre des sociétés mises en présence.

Durant ce colloque, nous avons beaucoup parlé d’échanges de culture sous la forme d’articles de commerce, de la valeur des bandes magnétoscopiques sur les marchés extérieurs, mais nous nous sommes gardés d’envisager cette possibilité d’échange dans notre intériorité. Me référant à ma propre expérience, je me sens moi-même à ce point de choc que je vis intérieurement comme une fusion, aussi bien biologique, en tant que métis, que culturelle. Je suis conscient, en effet, de mon appartenance à deux mondes différents dont je ne ressens pas du tout en moi-même l’inconciliabilité. Aussi ne m’incitent-ils pas à faire un choix entre leurs expressions culturelles. La dualité vécue intérieurement me porte à assumer plutôt le comportement que je reconnais comme procédant de deux univers, comme étant le fruit d’un mariage et ce comportement va de pair avec une attitude mentale, ne serait-ce que la quête d’une conciliation entre des pulsions émotionnelles divergentes en vue de ressouder en un déchirement intérieur.

Et ne voilà-t-il pas que cette quête débouche sur un désir, un état de création poétique allant jusqu’au besoin d’invention de nouvelles formes qui s’imposent à notre apaisement. Par contre, il peut se trouver que les nouvelles sociétés urbaines des pays en développement vivent autrement ce choc des cultures, sous l’effet de certaines forces massifiantes qui accentuent le clivage social entre l’univers mental de la vie traditionnelle et les concepts de la vie moderne. Alors les symboles ne remplissent plus leurs fonctions allusives et perdent tous liens entre eux d’une culture à l’autre.

Et pourtant, de ce qu’au cœur de la brousse, la radio urbaine suscite une grande demande de transitors, en dépit du fait que l’information véhiculée par ces transistors entame des habitudes séculaires, témoigne de combien même le monde rural répond à cet impératif de l’échange intérieur des cultures.

Nous pouvons également partir du principe que « la notion de tradition offre à cette modernisation un objet d’étude et d’appréhension », pour en inférer que les Occidentaux eux-mêmes se sentent concernés par l’univers mystique des cultures traditionnelles. En effet, de vouloir en prendre la défense, ne témoignerait-il pas d’un élan affectif de l’Occident envers un monde spirituel qu’il désire conserver en soi, en préservant à son avantage l’image originelle d’un autre aspect de la même humanité.

Mais ceux qui se trouvent être sujets des sociétés traditionnelles pressentent aussi en eux-mêmes ce goût pour les valeurs occidentales au point de ne pas toujours discerner celles qui sont appropriées à leur bien-être, au point de renoncer à certaines de leurs valeurs fondamentales pour se donner l’apparence d’une modernisation souvent douteuse.

C’est que le monde moderne illustre à leurs yeux non seulement cette possibilité d’allégement dans l’effort à suivre et à s’affirmer, mais aussi la connaissance, au-delà de leur propre culture, des moyens de cette survie et de cette affirmation.

Quelque extrapolation qui nous vienne à l’esprit, nous ne sommes point persuadés de la correspondance des cultures traditionnelles à l’idée qu’on se fait de leur authenticité. Grâce à leur affrontement avec d’autres civilisations et, depuis les media, avec une modernité de plus en plus présente, elles ne cessent pas de subir un cycle de mutation. Ce, aussi bien dans la pratique de la vie quotidienne que dans les attitudes mentales.

Ainsi, c’est par l’usage des transistors que les nouvelles générations de paysans-pêcheurs des vil1agcs lébous adoptent d’autres rythmes qui entament leurs coutumes jusque dans le gestuel quotidien. Les besoins sont attisés et donnent lieu à un dynamisme assez soudain à un désir de création, d’invention d’un nouveau genre de vie (très évident par exemple dans l’habitat). Même dans ce cas précis de « dégradation », elle se fait d’une manière inconsciente et sans traumatisme collectif dû à une répression anti-culturelle. Il est naturel que se détache la vieille croûte de la blessure cicatrisée. En cela, le témoignage du Premier Ministre du Sénégal, M. Abdou Diouf, reste capital, qui écrit dans le numéro spécial du journal « Le soleil, » du 8 mai 1977 : « La poursuite d’une méthode moderne de développement exige que nous nous départissions de ces tares de nos valeurs de civilisation pour ne cultiver de celles-ci que les éléments les plus revalorisants. » Ces sociétés constituées dans leurs valeurs traditionnelles aspirent donc à fondre d’autres apports dans leur culture pour retrouver leur identité présente. Ce qui montre que même la notion d’identité ne doit point être comprise sous un aspect statique et qu’elle implique un processus dynamique jalonné d’incessantes créations. En acquérant d’autres dimensions spatio-temporelles, l’identité individuelle et collective s’épanouit et se perpétue dans les multiples expressions de son développement.

 

Média et fusion des cultures

Aussi, de ce choc des cultures, que pourra-t-il résulter d’autres, sinon, une fusion des parts constitutives de l’humanité dans la représentation de soi et tendant à une vision, d’une part, universaliste, et d’autre part, personnalisée. Cette vision consisterait à prendre conscience de l’appariement des valeurs traditionnelles et modernes, de leur commune allusion à travers la différence des langages. Elle consisterait aussi à vivre leur parité par la recherche et l’invention de nouvelles forme d’expression qui soient le fruit de cet accouplement.

C’est qu’une autre dualité vient se greffer sur ce conflit des cultures. La source de l’identité étant d’une essence psychique, ressortit aux soucis de l’individu à s’affirmer à l’encontre des forces collectives. La démarche est oppositionnelle dans la culture occidentale. Elle a conduit à l’éclatement de la société occidentale en deux blocs politiques, sociaux, économiques et culturels, où s’affrontent valeurs nietzschéennes et marxistes. Cette démarche est équilibrante là où le monde noir contemporain réussit à faire le lien entre les contingences de l’individuation et la nécessité de la collectivisation. Cette qualité de rapport est bien exprimée par la musique négro-américaine, qui l’a puisée dans une émotion, une sensibilité ancestrale. Laquelle survit encore dans les rites de possession : le Ndeup, le Lupe au Sénégal, le Vodou au Bénin, en Haïti et au Brésil, le Zar en Ethiopie, en somme dans tous les pays d’Afrique où ces rites portent différents noms.

Le socialisme senghorien est donné comme étant la projection conceptuelle de cette structure équilibrante. Dans la décade à venir, on peut donc espérer que les visions individuelles librement exprimées deviendront le miroir de l’identité collective en mutation.

Telle est la position de ceux qui entendent dépasser en eux le double langage pour en arriver à un style propre, individualisé et où se reconnaisse une personnalité récupérée à travers les conflits intérieurs. Alors, il n’y a point dégradation de la culture, mais décantation pour aboutir a une expression nouvelle, plus nette et plus dégagée.

Quand on pense que les artistes comme Picasso, Dvorak, Matisse, pour ne citer que ceux-ci, doivent leur notoriété et leur génie à d’heureuses confluences en eux des cultures, au temps, de la découverte par l’Europe de l’art nègre, on peut se demander si les hommes des pays de culture traditionnelle peuvent arriver, comme dans le passé, à connaître des états d’effervescence créatrice, si devenant une société contemporaine, sont réprimées en eux les valeurs de la contemporanéité.

Ainsi, les media peuvent devenir les moyens de cette fusion des cultures. Cependant, dans les pays en développement, comme du reste dans les sociétés industrielles, ils sont le plus souvent les causes d’une fixation, selon les intérêts qu’ils servent, selon la manière dont ils s’insèrent dans cette dualité. Loin de concourir à l’équilibre de la personnalité, l’audiovisuel a contribué à créer, aussi bien dans les comportements que dans les attitudes mentales, un état de cohabitation de deux cultures : l’une, traditionnelle, autochtone, l’autre importée et dont l’appréhension est davantage l’apanage des milieux urbains les plus nantis.

C’est ainsi que les hommes des pays sous-développés manifestent une tendance à l’imitation des formes étrangères. Il en résulte donc une caricature, une parodie de la culture occidentale et un sentiment d’impuissance dû à la conscience d’une impossibilité d’en maîtriser les moyens sans un refoulement de leur originalité.

La réaction naturelle se trouve être un nécessaire retour aux sources qui consiste en la revalorisation des expressions d’une sensibilité refoulée. Mais lorsqu’il débouche sur une fixation, ce retour aux sources dégénère en une autre caricature, cette fois de la tradition, sous forme d’un folklore frelaté, du fait que le langage des contemporains, en acquérant cette dimension temporelle, ne peut plus se conformer à l’image de leurs ancêtres.

Il est caractéristique alors que les traditionnalistes eux-mêmes, confinés dans le culte du passé, n’arrivent à l’exprimer qu’avec des moyens véhiculaires qui n’appartiennent pas en propre à la culture traditionnelle. C’est ainsi que se déclenche un comportement névrotique caractéristique d’une génération. Dissociation ou schyzoidisme. Le sujet est souvent contraint de changer de peau pour s’adapter à des situations différentes. Il n’est jamais dans le même moment tout entier.

Comme il est dit dans le texte d’introduction, « il est à craindre que les media ne véhiculent des attitudes mentales incompatibles avec le niveau de vie des pays en voie de développement ». C’est qu’ils suggèrent d’une façon constante et implicite un choix à faire entre deux cultures qui apparaissent comme des expressions de niveaux de vie différents. Ces deux cultures sous-tendant respectivement des conditions de nantis et de sous-développés, il n’est pas surprenant que les consommateurs de media, classe en transfert de niveau de vie, connaissent cet état de déséquilibre culturel.

A moins que les spécialistes de l’audiovisuel ne s’évertuent à favoriser l’émergence d’une forme nouvelle, illustrant le désir des consommateurs d’y voir, comme dans un miroir, l’image qui leur apporte la reconnaissance apaisante de leur nouvelle identité. Elle consiste pour les générations présentes à se reconnaître dans un équilibre entre la tradition et la modernité, ou du moins dans un rapport analogue à celui qu’elles vivent intérieurement. Pour cela, il faudrait une forme d’expression façonnée dans le creuset où s’opère la fusion des éléments culturels différents, mais constitutifs de la personnalité en pleine mutation de cette génération. Ce creuset ne peut être qu’une structure de communication, du genre de celle qui s’établit entre l’initiateur et l’initié, où se déploie l’imagination dans un mouvement libre de création échappant à toutes orientations planifiantes. Reliée avec l’audiovisuel, la recherche théâtrale, chorégraphique et lyrique retrouverait sa fonction originelle de stimulation psychique de la société toute entière. Est-il besoin de préciser que la recherche artistique tend à la connaissance de soi, de nos composantes, de notre identité individuelle et collective, en vue de vivre un rapport d’équilibre ou d’harmonie avec la société. Cette ligne de force « ossature » le développement psychique, social et technologique. Que la finalité de cette recherche soit l’œuvre d’art vient de ce que, pour atteindre à une vision globale sa représentation offre des raccourcis à ceux qui sont spécialisés dans des fonctions politiques et industrieuses. Nous parlons des œuvres d’art qui sont de l’« ICI ET MAINTENANT » de notre sensibilité. Car, face à la tradition, face au répertoire culturel de l’Occident, le monde noir contemporain ne peut s’affirmer qu’à travers les créations individuelles qui sublimisent ses sentiments de frustrations ou ses paradis perdus.

 

L’espoir que nous apportent les visionnaires

Je ne prône pas l’idée que les media tournent le dos à ces révélations d’ailleurs et de l’autre temps. Je pense seulement qu’ils devraient, comme l’avait déjà dit un poète : « Rendre à César ce qui est à César »… et à la vie ce qui appartient à la vie.

C’est que les traditions, de même que les genres établis de l’Occident forment avec les concepts, un ensemble de données acquises d’où résultent des systèmes qui s’opposent à l’expansion de nouvelles voyances. Ce fut toujours le cas des nouvelles révélations religieuses, c’est actuellement le cas des unités culturelles contemporaines de recherche, dont les nouveaux courants de la création théâtrale. Les manifestations laïques de l’imaginaire n’ont rien perdu de leur caractère effervescent et religieux, dans le vrai sens du mot latin : religare, c’est-à-dire, relier les parts dispersées de l’homme. Elles procèdent d’une énergie qui trouve sa finalité dans la création artistique, au lieu de se convertir en force politique convulsive ou en actes de violence d’origine traumatique. Les créations de l’imaginaire, ne seraient-elles pas la manifestation, au sein de la société, d’une impulsion de vie d’où naît toute production, y compris le développement industriel ? Les concepts politiques d’organisation de la société en sont directement issus, se précisent et font prendre conscience à la société de la nécessité née du hasard, avant de se fétichiser, au point de se demander si cette pétrification n’en constitue pas la pulsion de mort.

Or l’épanouissement de ces arts aux quels les media pourraient servir de support, semble se heurter à l’indifférence des pouvoirs publics. Il est à se demander si cette situation n’est pas délibérément entretenue par les hiérarchies vainement inquiètes, si l’effervescence culturelle qu’entraînerait la subversion artistique n’implique un risque de remise en question des concepts du pouvoir. Comment n’ont-elles pas été frappées par le fait que la pérennité des concepts politiques est à la mesure de leur aptitude à s’adapter à la diversité des mouvements pulsionnels de la communauté ?… Les media sont alors utilisés comme instruments de diversion destinés à scléroser les consciences dans la pratique du divertissement par les formes anciennement révélées ou galvaudées : les œuvres qui ne se conforment pas aux canons reconnus sont présentées avec une parcimonie sélective, il s’agit de basculer dans la trappe les créations qui reflètent l’image de cette mutation. C’est assez souvent qu’est évoqué le prétexte que les œuvres issues de ce mariage intérieur des cultures pêchent contre l’authenticité de la tradition ou la vérité historique. C’est ainsi que le comportement de certaines classes politiques à l’égard des artistes rejoint dans sa forme celui des colonialistes à l’endroit de leurs nègres.

A cet égard, la position des spécialistes de l’audiovisuel dans les pays en développement, semble en porte-à-faux. Elle n’évolue point dans le courant de la communication vivante ; elle n’est point associée à des unités culturelles de recherche. La question qui se pose est de savoir si leur rôle peut être purement technique ? Alors, les spécialistes elles-mêmes, contribueraient à cette cohabitation dissociative dont nous parlions précédemment. Il n’est que trop évident que les troupes de théâtres, corps de ballet et ensembles lyriques qui évoluent dans les studios de la radio et de la télévision de nos pays, sont transplantés dans un état de mutilation de leur décor naturel et de leur environnement humain et se trouvent alors démunis de toute puissance émotionnelle que confèrent justement le lieu et les circonstances originelles faites de ferveur, dans lesquelles se déroulent ces manifestations traditionnelles.

Et en ces temps où les media règlent le rythme des loisirs quotidiens, les unités culturelles de recherche voient diminuer leur aptitude à rassembler les foules ferventes ; elles n’ont de chance d’approfondir la communication avec un large public que par les moyens audiovisuels.

Pour finir, ces réflexions imposent-elles une conclusion pessimiste ? S’il en était ainsi, elle consisterait à dire qu’on ne peut dissocier l’usage des media dans les pays en développement de celui qui en est fait dans les pays industriels, que c’est un seul et même événement où le traitement technologique de faits culturels conduisent au renforcement du pouvoir de l’Etat sur l’homme. Les hiérarchies à se perpétuer y trouvant intérêt, tendraient à contrarier tout épanouissement spirituel parce que procédant d’une énergie divergente du sens du Pouvoir… Et si cette divergence du sens n’était que mouvement d’épanouissement depuis le calice commun ! Et pourtant !… Tandis que dans les pays en développement la dépendance des média à l’égard des pouvoirs publics est patente, dans les pays industriels, ils semblent jouir d’une relative indépendance comme c’est le cas de certaines régies autonomes. Ces établissements demeurent peut-être l’un des espoirs des créateurs. Ceux-ci prennent acte que de tels établissements sont confiés à des créateurs, à des écrivains, à des poètes auxquels incombe la tâche de redéfinir le rôle de l’audiovisuel dans le champ de la création. Nous espérons qu’en raison de l’universalité de l’impact des media sur les phénomènes culturels, ces établissements rempliront la mission qui pourrait leur être dévolue de sauver de l’inanition culturelle le moutonnement des demeures closes, constante foule assoiffée de visions nouvelles de la vie. En faisant émerger les créations mises sous le boisseau par les forces planifiantes, ils redonneront vie à la quête religieuse de l’homme. Ne consiste-t-elle pas à relier dans le faisceau de l’Universel, que prône d’ailleurs le président Senghor, toutes les forces qui concourent à l’intégrité humaine.

Aussi, disons-nous que si l’horizon de l’homme s’assombrit à l’ombre de l’hypertrophie politique du monde contemporain, il reste toujours l’espoir que nous apportent les visionnaires.